« Il arrive un jour… et il arrive de bonne heure pour beaucoup, où c’est fini de rire, comme on dit, parce que derrière tout ce qu’on regarde c’est la mort qu’on aperçoit. » Maupassant, Bel-Ami
Publié le 06/09/2018
Extrait du document
Ce bonheurn’est pas sincère car l’homme n’est pas capable de profondeur, il ne creuse pas assez loin et ne se pose pas de questions. Il est superficiel selon l’auteur. Il est parfois même égoïste, surtout après avoir été confronté à la mort. Duroy a déjà été confronté trois fois à la mort dans la première partie. Lors de ses pensées la veille son duel, aux pages 180-181 lorsqu’il est pris de panique à l’idée de mourir « et son cœur se remit à battre furtivement ». Il ne parvient pas à prendre de la distance de sa condition et fuit ainsi la mort au lieu de tirer une morale de ses pensées (p. 165 « Bigre, ça ne doit pas être gai, chez lui »). De Varenne lui donne toutes les indications pour réfléchir mais Bel-Ami ne cherche pas à comprendre. En somme, Maupassant nous laisse supposer que la lucidité s’acquiert grâce au courage et que la conscience de la mort n’est pas accessible à tous. Il faut être capable de suffisamment de détachement pour comprendre sa condition, et pour pouvoir après l’accepter ou l’éluder. De plus, le bonheur des hommes comme Duroy est une illusion car ses plaisirs sont vains. L’homme s’apercevra à la fin de sa vie que la seule certitude depuis le début de sa vie estla mort. (p. 195-201) Charles Forestier qui a lutté tout au long de sa maladie contre la mort, notamment en se réfugiant comme Duroy dans les désirs futiles de la vie, réalise enfin que la mort est proche. Mais il n’a pas le temps de l’accepter car il est trop tard. Néanmoins, on pourrait se demander si l’auteur nous donne un moyen de trouver un juste milieu, c’est-à-dire avoir suffisamment de détachement pour prendre conscience de la présence de la mort sans en être obsédé, mais qu’au contraire, cette lucidité réveille en nous le désir de profiter de chaque instant, de chaque plaisir tout en sachant qu’il ne sera plus pareil.
«
est accessible à tous, soit ma deuxième question.
Dans la vie, l’espoir de toute réussite, qu’elle soit familiale,
financière ou sociale, permet à l’homme d’avancer.
Il donne un sens à sa vie et lui permet de rebondir dans toutes
les situations.
Cela nous laisse à penser que le bonheur véritable existe.
Mais malheureusement, pour Maupassant
tout cela n’est qu’une illusion (p.162 « C’est grâce [à l’illusion] que les vieillards peuvent rire encore »).
Tant que
l’homme ne se soucie pas de la mort, il se réfugie dans les divers plaisirs de la vie.
Dans Bel-Ami, Duroy obtient
l’objet de ses désirs matériels et charnels.
Il traverse une ascension sociale de qualité, fréquente les femmes les
plus importantes mais reste cependant frustré, car il en redemande toujours.
Sa frustration se manifeste en colère
vive (p.
317 -318 « Du Roy rageait du triomphe du Patron […] il se jugeait pauvre, affreusement pauvre ».
Maupassant nous montre ici que l’homme en proie au désir, est léger d’esprit.
Il ne réfléchit pas assez et vit alors
dans l’illusion du bonheur.
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Ce bonheur
n’est pas sincère car l’homme n’est pas capable de profondeur, il ne creuse pas assez loin et ne se pose pas de
questions.
Il est superficiel selon l’auteur.
Il est parfois même égoïste, surtout après avoir été confronté à la mort.
Duroy a déjà été confronté trois fois à la mort dans la première partie.
Lors de ses pensées la veille son duel, aux
pages 180 -181 lorsqu’il est pris de panique à l’idée de mourir « et son cœur se remit à battre furtivement ».
Il ne
parvient pas à prendre de la distance de sa condition et fuit ainsi la mort au lieu de tirer une morale de ses pensées
(p.
165 « Bigre, ça ne doit pas être gai, chez lui »).
De Varenne lui donne toutes les indications pour réfléchir mais
Bel-Ami ne cherche pas à comprendre.
En somme, Maupassant nous laisse supposer que la lucidité s’acquiert
grâce au courage et que la conscience de la mort n’est pas accessible à tous.
Il faut être capable de suffisamment
de détachement pour comprendre sa condition, et pour pouvoir après l’accepter ou l’éluder.
De plus, le bonheur
des hommes comme Duroy est une illusion car ses plaisirs sont vains.
L’homme s’apercevra à la fin de sa vie que
la seule certitude depuis le début de sa vie est
la mort.
(p.
195 -201) Charles Forestier qui a lutté tout au long de sa maladie contre la mort, notamment en se
réfugiant comme Duroy dans les désirs futiles de la vie, réalise enfin que la mort est proche.
Mais il n’a pas le
temps de l’accepter car il est trop tard.
Néanmoins, on pourrait se demander si l’auteur nous donne un moyen de
trouver un juste milieu, c’est-à-dire avoir suffisamment de détachement pour prendre conscience de la présence de
la mort sans en être obsédé, mais qu’au contraire, cette lucidité réveille en nous le désir de profiter de chaque
instant, de chaque plaisir tout en sachant qu’il ne sera plus pareil.
En conclusion, l’homme a plusieurs choix ; il
peut agir comme Norbert de Varenne c’est-à-dire avoir conscience que la vie n’est pas éternelle et que la mort met
un terme irrémédiable aux plaisirs, mais l’attendre, impuissant et tout en sachant que rien ne se reproduira jamais
plus de la même manière.
Ce choix permet la lucidité mais ne mène pas au bonheur.
L’homme vivra conscient
mais malheureux, et s’il devient obsédé par cette pensée, il finira seul.
Le deuxième choix que l’homme peut faire
est celui de Georges Duroy.
Fuir la réalité et se réfugier
dans les désirs.
Mais ceux-ci étant vains, il se rendra compte une fois que seule la mort est une certitude.
Il sera
peut -être vieux ou très proche de la mort.
Ce choix permet de vivre une vie heureuse mais seulement pendant un
certain moment.
La conscience de la mort entrainera une déception et il réalisera que tout ce bonheur n’était
qu’une illusion face à la mort (p.195 mort de Forestier).
Enfin, le troisième choix ne peut se faire que si l’homme se
détache suffisamment du problème.
Il doit trouver un juste milieu, c’est-à-dire combiner la lucidité aux désirs et
ainsi il pourra être heureux.
La mort peut dans ce cas être une source d’information positive qui inviterait l’homme à
profiter de chaque instant, de chaque désir comme le dernier.
Ne rien regretter et toujours avancer…
3
Maupassant n’a pas approfondi pleinement sa réflexion.
Dans Bel-Ami, seules des issues négatives découlent de
ce sujet.
J’ai moi -même tenté de me mettre à la place d’un écrivain optimiste et de trouver une issue à ce
problème.
Ainsi donc, je constate que le déroulement de la vie provient principalement de la vision que l’on a d’elle
et que chacun en est responsable..
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