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HUGO: France ! à l'heure où tu te prosternes, Livre I, 1

Publié le 23/03/2010

Extrait du document

hugo

France ! à l'heure où tu te prosternes, Le pied d'un tyran sur ton front, La voix sortira des cavernes Les enchaînés tressailleront. Le banni, debout sur la grève, Contemplant l'étoile et le flot, Comme ceux qu'on entend en rêve, Parlera dans l'ombre tout haut ; Et ses paroles qui menacent, Ses paroles dont l'éclair luit, Seront comme des mains qui passent Tenant des glaives dans la nuit. Elles feront frémir les marbres Et les monts que brunit le soir, Et les chevelures des arbres Frissonneront sous le ciel noir ; Elles seront l'airain qui sonne, Le cri qui chasse les corbeaux, Le souffle inconnu dont frissonne Le brin d'herbe sur les tombeaux ; Elles crieront : Honte aux infâmes, Aux oppresseurs, aux meurtriers ! Elles appelleront les âmes Comme on appelle des guerriers ! Sur les races qui se transforment, Sombre orage, elles planeront ; Et si ceux qui vivent s'endorment, Ceux qui sont morts s'éveilleront.

Plan de l'étude

La finalité du texte - un espoir - l'annonce de l'appel dont

résonne les Châtiments.

L'énonciation - La situation évoquée - Les protagonistes - Le

moment.

Le banni / le poète - identification du banni

La voix - qui fait-elle entendre ? - une force agissante et

guerrière - ses effets.

La finalité du texte

Ce texte à la fois annonce la révolte et donne un message d'espoir.

Au moment où la France est montrée dans la servitude, le poète

prophétise un autre avenir, lié au soulèvement contre l'oppresseur.

hugo

« guerrière - ses effets. La finalité du texte Ce texte à la fois annonce la révolte et donne un message d'espoir. Au moment où la France est montrée dans la servitude, le poète prophétise un autre avenir, lié au soulèvement contre l'oppresseur. La difficulté du poème réside dans l'énonciation, et dans l'identification de "la voix" qui résonne dans tout le recueil. L'énonciation Les protagonistes : On peut reconnaître quatre protagonistes, la France personnifiée par l'apostrophe du premier vers ; ce vocatif pose quelqu'un qui interpelle, peut-être le poète ; un personnage qui parle, le banni, dont la parole est présente toujours à partir de la deuxième strophe ; enfin celui dont l'action est fustigée, le tyran et les "corbeaux" qui le servent. Le moment de l'énonciation est clairement indiqué dans le premier vers ; "à l'heure où tu te prosternes" désigne ce moment comme celui de la servitude pour la France, du déshonneur, de l'abaissement ; la participiale du deuxième vers (ellipse du participe d'être) "Le pied d'un tyran sur ton front" manifeste l'abaissement, le renoncement à la lutte, à la liberté, contenus dans le verbe "se prosterner". Le moment de l'énonciation n'est pas encore celui de l'appel mais il est celui de l'espoir.

La première strophe présente, en effet, une sorte d'anacoluthe en mettant sur le même plan, par l'expression "à l'heure où", deux temps qui ne sont pas simultanés, le présent - "prosternes" - et le futur "sortira" -.

Si l'on considère que "la voix" est celle que l'on entend dans tout les Châtiments , ce poème I du livre premier est alors comme détaché du recueil, un poème qui annonce ce qui va être, ce qui vient ; le recueil appelle à la révolte, mais ce poème l'annonce.

Il est donc chargé d'espoir. Le banni / le poète La deuxième strophe met en scène "le banni" ; l'article défini est ambigu ; il peut évoquer un banni particulier et dont l'identité est connue, ou au contraire faire du mot un terme générique qui. »

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