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HISTOIRE LITTERAIRE: LE XVIIIe SIÈCLE

Publié le 22/02/2012

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La raideur de pensée du XVIIe siècle était en partie factice. Elle était partiellement due à l'influence de l'autorité royale et de la puissance de l'Église. L'affaiblissement de la monarchie, les débuts de la déchristianisation chez les intellectuels et dans les classes dirigeantes, le progrès des sciences, les transformations sociales, l'ascension de la bourgeoisie, tout se ligue pour que la génération de 1720 rejette un carcan devenu insupportable. En fait, pendant le XVIIe siècle, la France avait évolué à l'inverse des autres pays d'Europe. Ceux-ci avaient pour la plupart (notamment les pays protestants) continué le mouvement amorcé par la Renaissance. Il y a, en Angleterre et aux Pays-Bas, une évolution continue du XVIe au XVIIIe vers le libéralisme, la tolérance, le progrès technique et l'enrichissement matériel. En France, la Contre-Réforme et la croissance démesurée de l'État ont mis en quelque sorte le pays entre parenthèses et l'ont coupé de cette évolution générale.
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« Leibniz et Wolf, ainsi que l'Anglais Pope, élaborent une doctrine qui fait la synthèse entre le déterminisme, le déismeet l'anthropocentrisme.

Leur formule est : «Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

» Celasignifie que Dieu aurait certes pu concevoir un monde plus parfait que le nôtre, mais qu'il n'aurait pu le créer, carl'existence matérielle implique une certaine imperfection.

Ce monde est donc le plus parfait de ceux qui peuventexister.

La part de mal qu'il comporte est nécessaire à l'harmonie de l'ensemble.

Ce n'est donc pas un mal aux yeuxde qui saisit l'enchaînement des causes et des effets.

Être philosophe, c'est dépasser l'illusion du mal et comprendreles merveilleux desseins de la Providence. En France, les grands noms de la littérature ne font que reprendre ces idées venues d'ailleurs; il est clair que niMontesquieu ni Voltaire n'ont rien inventé, ils ne font qu'exprimer avec plus de force des idées qui ont déjà triomphéen Angleterre et en Hollande mais qui, en France, en raison de la résistance qu'elles suscitent, exigent de la partdes écrivains plus de vigueur et de talent.

Montesquieu, comme Locke, prêche la tolérance, réclame la séparationdes trois pouvoirs et déteste le despotisme.

Voltaire, comme Spinoza, part en guerre contre les religions révélées;comme Leibniz, il croit, jusqu'au milieu du siècle, à la Providence. La deuxième période Tout change aux alentours de 1750.

L'unanimité des philosophes s'était faite autour du concept de Nature.

Maisquelle est la vraie nature de la Nature? Est-elle rationnelle, matérielle ou spirituelle? Chacune de ces trois possibilitésva s'incarner dans un courant philosophique, lui-même représenté par un homme : Voltaire s'oriente vers unrationalisme sceptique, Diderot vers le matérialisme, et Rousseau vers le spiritualisme. Voltaire est rationaliste en ce sens qu'il croit que l'histoire et le monde, exempts de tout élément merveilleux,s'expliquent par des lois simples.

Il estime que le progrès n'est rien d'autre que le progrès de la raison et que laminorité des « hommes qui pensent » a plus de valeur et de droits que la masse de ceux qui ne pensent pas.

Mais ilsubit de plus en plus l'influence de l'Anglais Hume, philosophe sceptique et empiriste, qui assigne, dans laconnaissance, le rôle principal à l'expérience. Et surtout il rompt avec l'optimisme à l'occasion du tremblement de terre qui ravage Lisbonne en 1755; dans lePoème sur le désastre de Lisbonne (1756), il établit que le jeu des forces naturelles (déterminisme) est aveugle etne sert aucun projet favorable à l'homme.

Le mal existe, on ne peut le ramener à un bien supérieur.

Au lieu de faireconfiance à la Providence, l'homme doit donc lutter, dans la mesure de ses forces, pour améliorer lui-même son sort.Puisque Dieu ne l'aide pas, il doit s'aider lui-même.

C'est la même leçon enrichie et précisée que donnera le conte deCandide écrit en 1759 : Dieu est un «horloger» qui veille à la bonne marche de l'Univers, mais qui ne se soucie pasdes hommes.

L'histoire n'a pas de sens, elle est le fruit du hasard et de nos vices.

Mais loin de nous désespérer,cette lucidité va nous permettre d'agir sans nous en remettre à une Providence illusoire. Voltaire, pour son compte, va tirer de grandes leçons de cette révision philosophique.

Depuis son asile de Ferney, ilentame un combat de vingt ans contre les injustices, car, dit-il en substance, si l'on ne sait pas ce que c'est que lajustice, on sait très bien ce qu'est l'injustice et, en détruisant cette dernière, on se rapprochera de la première (cf.la méthode cartésienne qui consiste à marcher vers la vérité en supprimant les erreurs). Diderot: pour des raisons personnelles (il manqua par deux fois d'être enfermé par sa famille dans un couvent)Diderot nourrit une grande rancœur contre l'Église catholique.

C'est pour cette raison, autant que par convictionpersonnelle, qu'il se rallie au matérialisme de Lucrèce qu'il développe dans un sens nouveau.

Diderot considère que lamatière possède la vie et la «sensibilité» (c'est-à-dire la conscience).

Il n'y a pas de distinction à faire entre leminéral, le végétal et l'animal.

Ce sont simplement trois aspects provisoires d'une seule et même réalité changeantequi est la Nature, en devenir perpétuel.

La conviction où nous sommes qu'elle est fixe vient de ce qu'il appelle « lesophisme de l'éphémère », déjà merveilleusement formulé par Fontenelle : « de mémoire de rose, on n'a jamais vumourir un jardinier».

Comme les roses, nous vivons trop peu longtemps, par rapport à la durée de l'univers, pourpercevoir les changements qui l'affectent. Quelles sont les conséquences de cette théorie? sur le plan religieux : l'athéisme; sur le plan métaphysique : le fatalisme; la liberté n'est qu'une illusion.

Nous sommes déterminés comme tous lesphénomènes de la nature; sur le plan moral : on est bon ou méchant par nature, et non par libre choix; d'ailleurs le bien et le mal sont desnotions relatives; sur le plan politique : c'est plus complexe; d'une part, Diderot déteste les autorités traditionnelles; d'autre part, ilest prêt à accepter un « despotisme éclairé » au service de la philosophie (séjour auprès de Catherine Il de Russie).Tout se passe comme s'il acceptait le principe : «la fin justifie les moyens»; sur le plan artistique : - Diderot conçoit la poésie tout autrement que ses contemporains.

Le poète, selon lui, doit sympathiser avec le. »

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