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Histoire littéraire générale 16ème siècle

Publié le 27/06/2012

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La poésie au XVIe siècle

 

La production de l’école lyonnaise

Elle travaille surtout sur la poésie amoureuse. On connaît mal la vie de Maurice Scève : originaire de Lyon, il reçoit une solide formation universitaire, vit à Avignon, puis à Lyon. IL subit une forte influence italienne et atteint la célébrité en 1536 avec son Blason du Sourcil lors d’un concours de blasons lancé par Clément Marot.

Voici les premiers vers :

« Sourcil tractif en voûte fléchissant

Trop plus qu’ébène ou jayet noircissant                        * jayet = jais

Haut forgeté pour ombrager les yeux,               * forgeté= expulsé

Quand ils font signe, ou de mort ou de mieux,

Sourcil qui rend peureux les plus hardis

Et courageux les plus accouardis,

Sourcil qui fait l’air clair, obscur soudain,

Quand il froncit par ire, ou par dédain,

Et puis le rend serein, clair et joyeux

Quand il est doux, plaisant et gracieux

Sourcil qui chasse et provoque les nues

Selon que sont ses archées tenues. «                 * archées= arcs que fait le sourcil

Qu’est-ce qu’un blason ? : voir par exemple ces lignes de Michèle Aquien, Dictionnaire de poétique, Le Livre de Poche.

Pages 69-70 : type de poème en vogue au XVIe siècle, le blason est un genre plutôt qu’une forme. Il s’agit d’une pièce en vers généralement courts à rimes plates. (…) Il renferme soir l’éloge, soir la satire d’un être ou d’un objet : souvent les deux se répondent, en un blason élogieux suivi d’un contre blason symétrique sur un ton critique à propos d’un objet ou d’un être semblable, ainsi Marot : Blason du beau tétin, puis blason du laid tétin/

« Tétin de satin blanc tout neuf,

Tétin qui fait honte à la rose

Tétin plus beau que nulle chose «

Et

 « Tétin au grand vilain bout noir

Comme celui d’un entonnoir ;

Tétin qui brimballe à tous coups

Sans être ébranlé ni secous,

Bien peut se vanter qui te tâte

D’avoir mis la main à la pâte ! «

Scève rencontre Pernette du Guillet en 1536 (elle a 16 ans, du charme et de l’esprit)  et a avec elle une liaison platonique qui inspire à Maurice Scève son recueil de dizains de décasyllabes Délie, objet de plus haute vertu, publié en 1544. Quant à Pernette du Guillet, il existe une édition posthume de ses œuvres, publiée en 1545.

Exemple : d’un dizain de décasyllabes de Pernette du Guillet :

R. au dizain toute seule soumise

M’a, à bon droit, en grand  doutance mise

De mal, ou bien, que par R. on peut prendre.

Car, pour errer, R. se peut comprendre,

Signifiant que le los qu’on me prête                 los= louange(laus, laudis en latin)

Soit une erreur, ou que R. est rien, ou reste ;

Mais si par R. on veut réponse avoir,

Je dis combien que n’aie le savoir

Ni les vertus que ton R. m’avoue,

Qu’errer je fais tout homme qui me loue.

Scève donnera encore un grand poème cosmologique : Microcosme en 1562.

On ignore presque tout de la fin de sa vie, y compris la date de sa mort.

Il a un style très dense et hermétique, au service d’un amour douloureux, car dans Délie, on peut lire « delia «, la déesse de Délos, Artémis, la déesse vierge féroce avec les hommes qui essaient de la voir nue ( cf. le mythe d’Actéon) ; elle symbolise la femme interdite, inaccessible. 

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« Mais si par R.

on veut réponse avoir, Je dis combien que n’aie le savoir Ni les vertus que ton R.

m’avoue, Qu’errer je fais tout homme qui me loue .

Scève donnera encore un grand poème cosmologique : Microcosme en 1562.

On ignore presque tout de la fin de sa vie, y compris la date de sa mort.

Il a un style très dense et hermétique, au service d’un amour douloureux, car dans Délie, on peut lire « delia », la déesse de Délos, Artémis, la déesse vierge féroce avec les hommes qui essaient de la voir nue ( c f.

le mythe d’Actéon) ; elle symbolise la femme interdite, inaccessible.

Mais on peut également lire dans Délie une anagramme de Idée ( eidos) au sens platonicien.

: ainsi ce texte tente de dire le cheminement douloureux vde l’amant vers une femme absente et interdite, en même temps qu’il s’agit d’un mouvement de l’âme, de la pensée, vers une inaccessible perfection.

Exemple : Dizain CVI J’attends ma paix du repos de la nuit, Nuit refrigère à toute âpre tristesse : *refrigère = rafraîchissement Mais se cachant, le Soleil, qui me nuit , Noie avec soi ce peu de ma liesse.

Car lors jetant ses cornes la Déesse, Qui du Ciel éclaire la nuit brune, Renaît soudain en moi cette autre Lune Luisante au centre, où l’Âme a son séjour, Qui, m’excitant à ma peine commune, Me fait la nuit être un pénible jour.

Louise Labé : c’était la fille d’un riche artisan cordier ( à Lyon, on fabrique du fil, des ficelles, des cordes, c’est une ville renommée pour ses tissages), née vers 1524, morte en 1566, mariée à un cordier, d’où son surnom de « La Belle Cordière.

Elle a reçu une éducation moderne : latin, italien, musique, équitation, et est devenue une personnalité de la vie mondaine et culturelle de Lyon.

Menant une vie libre et audacieuse, elle a de nombreux amants avant d’ép rouver une grande passion pour le poète Olivier de Magny.

Sa liberté lui vaut d’être insulté et attaquée par les rigoristes, Calvin en tête.

La publication de ses Œuvres en 1555 est un événement littéraire, on la fête comme une nouvelle Sapphô [ NB : Sapphô est une poétesse grecque du VIe siècle avant J.C.

Née à Mytilène, elle fut expulsée à Lesbos à la suite de troubles politiques.

Sapphô avait, comme les autres poètes hommes une troupe de disciples, dont plusieurs furent ses amantes.

Elle est célèbre pour avoir chanté les amours féminines de manière très passionnée.] L’œuvre de Louise Labé est très originale par la violence qui s’y exprime.

Dans un retournement délibéré, c’est l’homme qui est l’objet érotique, la femme parle son désir, son amour, sa souffr ance.

Elle s’approprie le discours.

La poétique de Louise Labé est fondée sur cet échange audacieux, d’un art très conscient.

Il y a à la fois appropriation du désir et de la fureur poétique.

Louise Labé est une féministe, elle exhorte les femmes « à passer ou égaler les hommes, non en beauté seulement, mais en science et vertu ».

Texte d’appui : Dans votre manuel, page 326 sonnets 2 et 5.. »

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