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HENRI BEYLE AU CONSEIL D'ÉTAT - LE VOYAGE EN ITALIE DE 1811 - VERS LA CATASTROPHE (1810-1814) - STENDHAL

Publié le 10/07/2011

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Après cette épreuve, un pli officiel prévenait « Monsieur Beyle « qu'un décret du Ier août 1810 le nommait auditeur au Conseil d'Etat. Il note la date dans son Journal : « J'ai ouvert cette bonne lettre à 11 heures et 22 minutes du soir. J'ai 27 ans, 6 mois et 20 jours... Si, il y a deux ans, quelqu'un m'avait dit que je ne serais jamais commissaire des guerres, je me serais peut-être affligé. « Le 22 août, il devient inspecteur de la comptabilité du mobilier et des bâtiments de la Couronne. Cette heureuse bifurcation allait le ramener à Paris. Dans l'intervalle de ses missions, Henri Beyle s'adonne confortablement à une existence que ne troublent point les inquiétudes métaphysiques. Croyons-en un rapport de police : « C'est un gros garçon, né à Grenoble, âgé de trente et un ans... Il va très rarement dans les salons... Il va beaucoup au spectacle, et vit toujours avec quelque actrice. Quand il n'est pas en mission, il travaille quatre ou cinq heures par jour à des Extraits Historiques, à des notes sur ses voyages... Il ne manque jamais un spectacle de l'opéra-buffa, il passe ses soirées au Français. Il déjeune toujours au café de* Foy, dîne aux Frères Provençaux. Il achète beaucoup de livres. Il rentre tous les soirs à minuit. « Une vie, dépourvue à ce point de sublime, pouvait donner l'impression d'une réussite temporelle, et c'est l'impression qu'Henri Beyle éprouva. Du moins rétrospectivement ; car sur l'heure il se sent blasé. Il rêve à sa chère Italie, qu'il n'a plus revue depuis 1802 : « L'Italie est pour moi la patrie, tout ce qui me la rappelle touche mon cœur «.

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