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Hamlet, III, 1 William Shakespeare, 1601 trad. F-V Hugo et S. Herbinet (plan de commentaire)

Publié le 22/09/2011

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Hamlet – Être, ou ne pas être, c'est là la question. Y a-t-il plus de noblesse d'âme à subir la fronde et les flèches de la fortune outrageante, ou bien à s'armer contre une mer de douleurs et d’y faire front pour y mettre fin ? Mourir... dormir, rien de       plus... et dire que, par ce sommeil, nous mettons fin aux      maux du cœur et aux mille tortures naturelles qui sont le lot      de la chair : c'est un dénouement qu'on doit souhaiter avec ferveur. Mourir... dormir ; dormir, peut-être rêver. Oui, voilà l’obstacle. Car quels rêves peut-il nous venir dans ce sommeil  de la mort, quand nous sommes débarrassés du tumulte de   cette vie ? Voilà qui doit nous arrêter. C'est cette réflexion-là   qui donne à nos malheurs une si longue existence. Qui, en   effet, voudrait supporter les flagellations, et les dédains du monde, l'injure de l'oppresseur, l'humiliation de la pauvreté,     les angoisses de l'amour méprisé, les lenteurs de la loi, l'inso-lence du pouvoir, et les rebuffades que le mérite résigné      reçoit d'hommes indignes, s'il pouvait en être quitte avec un simple poignard ? Qui voudrait porter ces fardeaux, grogner et suer sous une vie accablante, si la crainte de quelque chose  après la mort, de cette région inexplorée, d'où nul voyageur     ne revient, ne troublait la volonté, et ne nous faisait supporter les maux que nous avons par peur de nous lancer dans ceux   que nous ne connaissons pas ? Ainsi la conscience fait de nous tous des lâches ; ainsi les couleurs natives de la résolution blê- missent sous les pâles reflets de la pensée ; ainsi les entreprises importantes et de grande portée se détournent de leur cours,      à cette idée, et perdent le nom d'action... Du calme, mainte-    nant ! Voici la belle Ophélie… Nymphe, dans tes oraisons,    souviens-toi de tous mes péchés.

 

Hamlet, III, 1

William Shakespeare, 1601

trad. F-V Hugo et S. Herbinet

observations et recherche d’éléments de réponse à la question :

étudier le  déroulement de ce monologue délibératif.

 

 

57 : alternative, choix entre la vie et la mort, signalé comme le problème essentiel (tournure d’insistance là est la question)

58 : MAIS tout de suite la problématique est précisée par un critère de choix : est-il plus noble (courageux, digne, respectable) de se laisser vivre ou de se faire mourir ? 

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« OBSERVATIONS ET RECHERCHE D'ÉLÉMENTS DE RÉPONSE À LA QUESTION : ÉTUDIER LE DÉROULEMENT DE CE MONOLOGUE DÉLIBÉRATIF. 57 : alternative, choix entre la vie et la mort, signalé comme le problème essentiel (tournure d'insistance là est la question) 58 : MAIS TOUT DE SUITE la problématique est précisée par un critère de choix : est-il plus noble (courageux, digne, respectable) de se laisser vivre ou de se faire mourir ? 58-60 : la réponse est dans la formulation de la question : vivre c'est « subir », se tuer c'est accomplir une actionénergique.

La thèse qui semble l'emporter au début du monologue est donc qu'il faut choisir la mort.

60 - 61 : Hamlet va développer l'examen de la thèse selon laquelle il vaut mieux choisir la mort .

Les « … » marquent cette réflexion, et précèdent la comparaison de la mort avec le sommeil. 61 - 63 : reprise des conséquences terribles de l'autre thèse ( il vaut mieux vivre ) : description de la vie comme une souffrance 63 - 64 : MAIS un premier doute apparaît.

Cette vision des choses doit être souhaitée : elle n'est donc pas une certitude, elle n'est qu'un espoir.

64 - 66 : deuxième difficulté pour choisir la mort.

Raisonnement si la mort est comme le sommeil alors on peut yressentir des « rêves », des sentiments intenses… 67 : « nous arrêter » reprend « voilà l'obstacle » en 64-65.

la thèse qui semblait s'imposer est impossible : on ne peut choisir une option dont on ignore les conséquences.

67 - 68 : le présent de l'indicatif, ici à valeur de vérité générale, met fin aux hypothèses.

Les gens ne choisissentpas la mort, c'est un fait général.

Hamlet affirme que c'est à cause du raisonnement précédent.

68 - 79 : reprise de l'opposition entre la vie et la mort.

Lourde insistance sur les souffrances morales de la vie(formulées 8 fois puis 4 fois et résumées par « les maux que nous avons » ) MAIS la mort n'est plus un simple repos, elle est devenue un mystère effrayant, résumé par « les maux que nous ne connaissons pas) Qui voudrait… si… est une question rhétorique, dont la reprise constitue un parallélisme Les « … » peuvent marquer l'interruption ou l'impasse dans laquelle se trouve l'argumentation. »

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