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GUSTAVE FLAUBERT, MADAME BOVARY (1857): La conception de l'œuvre

Publié le 02/01/2020

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flaubert

Faire «un roman moderne»

1. « Un livre sur rien »

Le sujet de Madame Bovary est plat, volontairement indigent, une banale histoire bourgeoise. Dans une lettre à Louise Colet, Flaubert affirme : « Ce que je voudrais faire, c’est un livre sur rien, un livre sans attache extérieure, au sujet presque invisible, qui se tiendrait de lui-même par la force interne du style. »

2. De nouvelles règles d’écriture

Mais le roman est soumis à de nouvelles règles d'écriture : tout d'abord le scénario est prééminent, un plan est nécessaire, pour ne jamais perdre de vue l’ensemble ; ensuite le cadre du récit ne peut pas être exactement réel car l’intrigue doit se dérouler dans un univers «immatériel»; enfin le style fait tout, la prose doit égaler la poésie pour que le roman devienne une œuvre d'art.

3. Une littérature « scientifique »

La personnalité de l’auteur doit s’effacer, il n'exprime ni sentiments, ni réflexions. Il recherche la généralité et non la singularité exceptionnelle. La littérature devient «scientifique» par l’effacement du narrateur omniscient, la multiplication des points de vue, - ce qui provoque instabilité et incertitude pour le lecteur -, les dialogues en style indirect libre, la dérision à l’égard de tous les personnages.

flaubert

« 1 1 1 FICHES .

avec l'arrivée de Flaubert au collège de Rouen en 1830; le bal du château de la Vaub yessard où sont invités Charles et Emma, avec le bal au château du Héron du marquis de Pomereu, auquel assiste Flaubert en 1836; la maladie nerveuse d'Emma avec les crises nerveuses dont souffre Flaubert à partir de 1844 et qui lui font arrêter ses études de droit; les connaissances médicales sur le pied­ bot, l'empoisonnement à l'arsenic, etc., ont une origine familiale -Flaubert est fils et frère de médecins - ; la vie provinciale en Normandie -Flaubert a vécu à Rouen, Trouville, Croisset - ; les passages amoureux sur les liaisons d'Emma sont inspirés par ses nombreuses expériences personnelles -avec Louise Colet et ses autres maîtresses - ; etc.

3.

Le masque de l'écriture Mais l'écriture «irnQ.ersonnelle» la recherche d'une totale objectivité, le travail de documentation effectué par Flaubert, ôtent toute singularité aux sources personnelles : ainsi Yonville n'est pas Ry, puisque le bourg est décrit par le regard d'Emma.

IIII La genèse 1.

Les informations fournies par les lettres de l'auteur 1 La correspondance de Flaubert avec Louise Colet nous informe précisément et minutieusement de la genèse de l'œuvre, ce qui constitue un témoignage rare et éclairant.

1 Flaubert dit avoir commencé le roman dans la nuit du 19 sep­ tembre 1851 et l'avoir achevé le 30 avril 1856, soit après cinq années d'un travail acharné.

Il l'a écrit à Croisset le plus souvent, dans la solitude, et parfois à Paris.

2.

Le mode de travail de Flaubert 1 Flaubert se levait tard le matin, travaillait l'après-midi, en hurlant ses phrases au « gueuloir » faisait une sieste vers cinq heures, se remettait au travail après le dîner jusqu'à deux ou trois heures du matin, et s'endormait à l'aube.

1 Il lui a fallu six semaines pour écrire le scénario , très cru, au propos audacieux, et à la tonalité osée.

Il a rempli cinq mille pages de brouillons et de manuscrits.

Elle consiste à faire disparaître le point de vue omniscient de l'auteur pour laisser la place aux interpré­ tations des pers on nages , qui doivent apparaître comme des «types" et non des êtres excep­ tionnels .

Flaubert appelait son «gueuloir • un endroit de son bureau ou de son jardin où il «gueulait» très fort ses textes , pour vérifier le rythme et les sonorités de ses phrases , qui devaient couler sans heurt comme de l'écriture poétique.

75. »

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