Gustave FLAUBERT. Madame Bovary
Publié le 22/02/2012
Extrait du document


«
2.
les échanges complexes entre l'intérieur et l'extérieur,
3.
les techniques de la narration.
I.
Le choix du cadre et la crise d'Emma
1.
Le cadre
• La solitude
— la mansarde est la pièce la moins fréquentée de la maison.
— la fenêtre s'ouvre sur un paysage désert, avec la « pleine campagne » qui s'étale « à perte de vue » (l.
1-2) ;aucun passant sur la place vide.
Emma entend Binet sans le voir, grâce à sa situation élevée.
• Le calme
— le beau temps fige le paysage sous une lumière constante : ciel bleu (l.
20), pavés scintillants (l.
3).
— l'absence de vent est notée par l'immobilité des girouettes (l.
3).
• Un bruit habituel : le ronflement du tour, familier à l'héroïne, puisqu'il s'agit du loisir favori de son voisin.
2.
La crise
Ce cadre permet de se concentrer sur un événement sentimental très important pour cette femme émotive.
Desmanifestations psychologiques et physiologiques intenses se déclarent.
• Emma traverse une série de sentiments violents : colère (l.
7), passion amoureuse revécue par le souvenir (l.
8-9),désespoir qui pousse au suicide (l.
12-23), terreur devant son geste (l.
27-28).
• Aux sentiments correspondent des réactions physiques spectaculaires : ricanements (l.
7), perte de consciencedu lieu et du temps (l.
7-8), battements de cœur précipités (l.
9-11), yeux hagards (l.
12), vertige (l.
17-23).
Cependant le texte ne se borne pas à la description banale d'une tentative de suicide favorisée par la situationélevée.
Des liens complexes se nouent entre la femme et le paysage, permettant d'expliquer l'enchaînement desfaits.
II.
Échanges complexes entre le monde extérieur et l'héroïne
1.
Le mouvement
Au début de la crise, paysage et personnage sont immobiles et séparés l'un de l'autre par la fenêtre.
Mais bientôtl'émotion provoque une fusion entre les deux.
• Emma entre peu à peu dans le tableau : d'abord simplement « appuyée contre l'embrasure » (l.
6), elle s'avance etregarde les pavés (l.
13-14), puis se tient « tout au bord, presque suspendue » (l.
19-20).
• Mélange de l'inanimé et de l'animé : le vertige lui donne l'impression que tout bouge d'un mouvement ascendant etdescendant.
— A l'extérieur la lumière monte « d'en bas directement » et la tire vers le sol (l.
16-17), la place même oscille ets'élève « le long des murs » (l.
18).
— A l'intérieur le plancher tangue (l.
18-19).
Paradoxalement c'est la femme qui se retrouve immobile, « suspendue »(l.
20).
• La fusion totale est opérée par l'intrusion du ciel, couleur et matière, dans le cerveau d'Emma vidé de toutepensée (« Le bleu du ciel l'envahissait, l'air circulait dans sa tête creuse », 1.
20-21) et de toute volonté (« ellen'avait qu'à céder, qu'à se laisser prendre », 1.
21-22).
L'initiative appartient désormais entièrement à la nature.
2.
le bruit
Cet élément primordial accompagne la scène et cause sa fin.
• Le ronflement encadre la crise : d'abord familier et fondu dans le cadre (l.
4-5), il commence avec l'arrivée d'Emma(« il partit...
» l.
4) puis devient un agent du vertige sous la forme d'une « voix furieuse » qui lance un appelpressant vers le bas (l.
23).
• Il correspond au bruit intérieur : le rythme et l'intensité des battements du cœur, aux « intermittences inégales »(l.
11), ressemblent aux « modulations stridentes » du tour (l.
5)..
»
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