Guillaume Apollinaire : poème extrait du Guetteur mélancolique
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
O mon coeur j'ai connu la triste et belle joie D'être trahi d'amour et de l'aimer encore O mon coeur mon orgueil je sais je suis le roi Le roi que n'aime point la belle aux cheveux d'or Rien n'a dit ma douleur à la belle qui dort Pour moi je me sens fort mais j'ai pitié de toi 0 mon coeur étonné triste jusqu'à la mort J'ai promené ma rage en les soirs blancs et froids Je suis un roi qui n'est pas sûr d'avoir du pain Sans pleurer j'ai vu fuir mes rêves en déroute Mes rêves aux yeux doux au visage poupin Pour consoler ma gloire un vent a dit Écoute Élève-toi toujours. Ils te montrent la route Les squelettes de doigts terminant les sapins. Dans un commentaire composé de ce texte, vous pourriez par exemple rechercher par quels procédés poétiques (vocabulaire, images, versification...) Apollinaire présente une version originale du thème (somme toute assez banal) de l'amour malheureux. Il n'y a pas d'amour heureux. A combien de poèmes, anciens et modernes, ce refrain d'Aragon pourrait-il servir d'épigraphe? Si le thème de l'amour malheureux est une des constantes de la littérature, la personnalité d'un écrivain peut cependant parvenir à lui donner une tonalité et une résonance uniques. Libéré de l'ample rhétorique héritée des poètes romantiques, Apollinaire réussit ainsi, avec un lyrisme discret, à chanter son désespoir. Dans un poème publié de façon posthume, en 1952, dans le recueil intitulé Le Guetteur mélancolique, il exprime, sous la forme d'un dédoublement, le tourment d'une âme qui éprouve tous les déchirements de la douleur.
Liens utiles
- Guillaume APOLLINAIRE, Le Guetteur mélancolique
- Le poème « le pont mirabeau » a été écrit jute après la rupture entre le poète, Guillaume Apollinaire, et Marie Laurencin.
- Commentaire de poème La Loreley, Guillaume Apollinaire,
- Commentaire composé du poème MARIE de Guillaume APOLLINAIRE
- En quoi le poème de Guillaume Apollinaire est-il une réécriture du poème de Ronsard ? ■ Pierre DE RONSARD, « Quand vous serez bien vieille... », Sonnets pour Hélène