GUERMANTES : sa vie et son oeuvre

GUERMANTES. pseudonyme de Gérard Bauër (1888-1967). Né à Paris, fils d’Henry Bauër, Gérard Bauër débute par un roman que préface Paul Bourget, Sous les mers (1919). Il vit à Montparnasse, citadin dans l’âme et déjà, comme Léon-Paul Fargue, infatigable « navigateur de Paris » (cf. Rendez-vous avec Paris, 1959). Le théâtre, la musique, les voyages vers lesquels l’emporte une ardeur stendhalienne alimentent une insatiable curiosité que canalise le journalisme. Critique littéraire et dramatique à /’Écho de Paris, à l’Époque, Gérard Bauër trouve bientôt dans le billet (les Billets de Guermantes, 1937) puis, à partir de 1934, dans sa chronique hebdomadaire au Figaro la voie royale de son talent (Chroniques, 3 vol., 1964, 1965, 1967). Écartant résolument l’actualité politique, il y recueille les mille spectacles de l’art et de la vie « avec cette fidélité tranquille et cette infaillible tendresse » qu’il envie à Corot. Retenant son émotion à la lisière de l’éloquence, Guermantes peint le lever du jour sur la mer Tyrrhénienne, Venise, la « délicate estampe » d’une plage normande, la grâce de Clara Haskil, la magie de la Scala, racontant aussi avec humour de banales anecdotes qui font surgir, par association, paysages chéris, amis disparus et une discrète angoisse devant la fuite du temps : « C’était hier... ».