Grand oral du bac : Les grandes femmes de lettres françaises: ÉCRITURES DE FEMMES ET FEMINISME
Publié le 14/11/2018
Extrait du document
LES SALONS LITTÉRAIRES
• Le premier salon parisien célèbre est celui de la marquise de Rambouillet (1588-1665). Fréquenté par Voiture, Corneille, mais aussi la comtesse de La Fayette ou Mme de Sévigné, c'est l'un des rares à recevoir des femmes.
• En 1659, Mlle de Montpensier publie un recueil de portraits écrits avec ses hôtes, Mmes de Sévigné et de La Fayette : le genre précieux est né. Le style est érudit, galant et riche en néologismes et en métaphores.
• Après les salons précieux et libertins de Ninon de Lenclos (1620-1705), ceux du xviiie siècle accueilleront les philosophes des Lumières et les encyclopédistes.
• Molière a raillé ce milieu dans les Précieuses ridicules (1659) et dans les Femmes savantes (1672), qui condamne sévèrement l'ambition scientifique de ces femmes « vaniteuses ».
La marginalité accompagne la femme de lettres française au fil des siècles dans un milieu longtemps réservé à la gent masculine.
La plus ancienne poétesse française, Marie de France, n'apparaît qu’au xiie siècle - et encore vit-elle en Angleterre. Il faut attendre le xviie siècle pour voir fleurir quelques chefs-d'œuvre précieux et épistolaires de femmes aristocrates. Aux xixe et xxe siècles, romantisme puis féminisme permettront, non sans scandales, la reconnaissance et l’émancipation des écrivains femmes, qui précèdent et annoncent la libération de la condition féminine.
Marie de France (1154-1188)
• On ne sait rien de la vie de Marie de France sinon sa présence à la cour d'Henri II Plantagenêt en Angleterre.
• Dans son recueil de douze Lais inspirés de légendes celtiques se mêlent le merveilleux et l'amour courtois.
• Ces récits d'aventures - lai du Lanval, du Chèvrefeuille, de Yonec, etc. - peuplés d'animaux fantastiques ou de fées s'inscrivent avec un réalisme psychologique dans le milieu nobiliaire.
• Ils comptent chacun entre 100 et 1 000 vers octosyllabiques à rime plate.
CHRISTINE DE PlSAN
• Née à Venise d'un père astrologue, épouse du secrétaire du roi, elle fréquente la cour de Charles V. A mort de ce dernier, son père tombe en disgrâce. Devenue veuve, elle se met alors à écrire, poussée par la nécessité.
• Dédié au duc de Bourgogne, le Livre des faits et bonnes mœurs du sage roi Charles Quint (1404) est une hagiographie destinée aux princes.
• Son œuvre poétique, Cent Ballades, consacrée au thème de la solitude, est inventive. Irritée par la muflerie du Roman de la Rose de Jean de Meung, elle défend l'honneur féminin dans l'ÉpItre au dieu d'amour (1393).
• Après quelques ouvrages didactiques dont le Livre du corps de Policie (1408), elle se retire
• En 1833, sa liaison mouvementée avec Alfred de Musset et la parution de Leila, vive dénonciation du mariage, alimentent la polémique.
• Les romans qu’elle écrit dans sa maison de Nohant sont d'inspiration sociale (le Compagnon du tour de France, 1840; Consuelo, 1842) puis champêtre (la Mare au Diable, 1847 ; François le Champi, 1848; la Petite Fadette, 1849).
• Outre ses 63 romans, George Sand participe à l'écriture de 18 pièces de théâtre et signe les révolutionnaires Lettre à la classe moyenne et Lettre aux riches (1848).
• Son autobiographie, Histoire de ma vie (1854-1855), et Elle et lui (1859) après la mort de Musset, énormes succès, provoquent de nouveaux scandales. Autour de la table (1862) et sa correspondance - notamment avec Flaubert - lui valent le surnom de « Sévigné du xixe siècle ».
«
n.'
-lll'iiliii:
IlliES illlualnFs ET GIIIIES
LA COMTESSE D'AUlNOY (V.
1650-1705)
• Après
quelques récits
et mémoires
fantaisistes,
ses Contes
des fées (1697)
et Contes
nouveaux ou les Fées
...,=,..,"""=-!"'à la made
(1698), destinés à un public d'adultes,
recueillent un grand succès.
• Parmi ceux-ci figurent l'Oiseau bleu,
la Belle aux cheveux d'or, la Biche
au bois, la Chatte blanche, le Rameau
d'or, le Nain jaune, etc.
• Ce nouveau genre emprunte
aux traditions populaires tout en usant
de jeux littéraires précieux.
la comtesse
d'Aulnoy y dénonce notamment
le mariage forcé.
LA MARQUISE DE LAMBERT
(1&47 -1733)
• Cette amie de Fontenelle,
de Montesquieu et de Marivaux
publie des essais sur l'éducation :
Avis d'une mère à son fils et Avis
d'une mère à sa fille (1726-1728),
Réflexions sur les femmes (1727).
JEANNE MAllE LEPRINCE DE BEAUMONT
(1711-1780) • Gouvernante à londres, en 1750,
elle se consacre à la pédagogie.
• Ses « Magasins » constituent plusieurs
séries de contes et récits moralisateurs
pour les enfants.
• Le Magasin des enfants (1757),
dans lequel figure la Belle et la Bête,
demeure le plus célèbre parmi les
quelques dizaines parus en trente ans.
Si l'auteur original de ce conte
est M- Villeneuve, la notoriété revient
à Jeanne Marie leprince de Beaumont
qui l'a actualisé.
du comte russe
Rostopchine
qui s'installe
en France
en 1816.
C'est
tardivement, pour distraire
ses petits
enfants,
qu'elle écrit.
Ses « compositions
nigaudes • rencontrent aussitôt
un vif succès.
• Aux Nouveaux Contes de fées
(1857) succèdent ses fameux récits:
les PI!Utes Filles modèles (1858),
les Mémoires d'un âne (1860),
les Malheurs de Sophie (1864),
Un bon petit diable (1865), Après
la pluie le beau temps (1871 ), etc.
• Ses romans, cruels et na·Jls,
imaginatifs et moralisateurs,
font le tour du monde.
XIX'
SIÈCLE : ROMANn5ME
ET DÉBUT DU FÉMINISME
M"' DE STAlt (1766-1817)
Révolution.
Chassée en 1803, ennemie jurée
de Napoléon, elle voyage avec
Benjamin Constant à travers
l'Allemagne et l'Italie.
• De la littérature considérée
dans ses rapports avec les institutions
sociales (1800), qui pose les bases
d'une nouvelle esthétique littéraire,
annonce le romantisme.
• Ses deux romans, Delphine (1802),
étude politique et sociale où elle
approuve le divorce, et Corinne (1813),
qui annonce le féminisme, rencontrent
un authentique succès.
• la publication de De l'Allemagne,
qui dénonce l'esprit conquérant
de Napoléon, est interdite en 1810.
Après la mort de « l'agitatrice »,
la parution de Considération
sur la Révolution française (1818)
et de Dix années d'exil (1821)
fait grand bruit.
MARCELINE DESBORDES-VALMORE
( 1786 -1859 )
• À la suite de la ruine de sa famille,
elle devient cantatrice et comédienne,
à l'age de 16 ans.
la mort prématurée
de ses enfants la fait sombrer dans
la mélancolie.
• Ses poèmes élégiaques relatent
l'amour et la douleur : Élégies et
Romances (1819), les Pleurs (1833),
Pauvres Fleurs (1839), Bouquets et
Prières (1843), Poésies inédites (1860).
• Elle écrit aussi des Contes en prose
et des Contes en vers pour les enfants
(1840) ainsi qu'une autobiographie,
l'Atelier d'un peintre (1833).
• Sa sensibilité, son rythme novateur
- elle utilise des vers de onze pieds
et de nombre impair -et sa musicalité
séduisent lamartine, Hugo
et Baudelaire.
• le premier roman d'Aurore Dupin,
baronne Du devant, Rose et Blanche
(1831), est écrit en collaboration
avec Jules Sandeau et signé Jules Sand.
C'est sous le pseudonyme de George
Sand que paraissent ensuite Indiana
puis Valentine (1832), marqués
par un romantisme sentimental :
ce sont des succès.
•
En 1833, sa liaison mouvementée
avec Alfred de Musset et la parution
de Lei/a, vive dénonciation du mariage,
alimentent la polémique.
• les romans qu'elle écrit dans sa
maison de Nohant sont d'inspiration
sociale (le Compagnon du tour
de France, 1840; Consuelo, 1842)
puis champêtre (la Mare au Diable,
1847; François le Champi, 1848;
la Petite Fadette, 1849).
• Outre ses 63 romans, George Sand
participe à l'écriture de 18 pièces
de théatre et signe les révolutionnaires
Lettre à la classe moyenne et Lettre
aux riches (1848).
• Son autobiographie, Histoire de ma vie
(1854-1855), et Elle et lui (1859) après
la mort de Musset, énormes succès,
provoquent de nouveaux scandales.
Autour de la table (1862) et
sa correspondance- notamment
avec Flaubert -lui valent le surnom
de « Sévigné du XIX' siècle».
XX' SIÈCLE : LA FEMME
DE LETIRES ÉMANCIPÉE
Son mari,
Henri Gauthier-Villars, dit Willy, l'incite
à romancer ses souvenirs :c'est
la série des « Claudine », publiée sous
le nom de Willy- Claudine à l'école,
Claudine à Paris, Claudine en ménage
et Claudine s'en va (1900-1903).
• En 1904, Colette signe de son nom
Dialogues de bétes, puis la Retraite
sentimentale (1907), la Vagabonde
(1910) sur la solitude, Chéri (1920)
et la Rn de Chéri (1926) sur la crise
psychologique du couple, le Blé
en herbe (1923) sur l'adolescence,
la Naissance du jour (1928), sur
le renoncement à l'amour, la Chatte
(1933) et Duo (1934) sur la jalousie.
• Ses récits autobiographiques
de la fin de sa vie, tels l'Étoile Vesper
(1946) ou le Fanal bleu (1949),
deviennent méditatifs.
• Consacrée à travers les adaptations
cinématographiques de ses romans,
décorée de la légion d'honneur
en 1945, Colette est élue
à la présidence de l'académie
des Goncourt en 1949.
ANNA DE NOAILLES (1876-1933)
• À l'aube du xx• siècle, Anna
de Brancovan, comtesse de Noailles,
qui est d'origine roumaine,
est la « reine du Tout-Paris • .
• Sa poésie lyrique chante la nature,
les sentiments et la jeunesse promise
aux ravages du temps.
Le Cœur
innombrable (1901) lui confère
dès sa sortie une célébrité que la suite
de ses écrits ne fera qu'alimenter.
• L' Ombre des jours (1902), les
Éblouissements (1907), les Forces
éternelles (1920), l'Honneur de souffrir
(1927) figurent parmi ses grands
succès.
On lui doit aussi des romans
comme le Visage émerveillé (1904),
des Mémoires et des lettres -à Maurice
Barrès, notamment au
barreau
de Paris
jusqu'en 1940.
Tropismes
(1939), premier
recueil de
textes courts
sur les mécanismes psychologiques
qui précèdent le langage, et son premier
roman, Portrait d'un inconnu (1948),
annoncent le « nouveau roman ».
• Après le succès de Planétarium
(1959), elle reçoit le Prix international
de la littérature pour Fruits d'or (1963),
exploration de« l'avant-verbe ».
• Plusieurs de ses pièces
radiophoniques sont portées à la scène
comme Pour un oui ou pour un non
(1982).
Son autobiographie, Enfances
(1983), consacre son succès.
• Attachée à une nouvelle construction
du roman, à l'état psychologique
qui accompagne la conversation,
aux petits gestes, son œuvre est traduite
en plus de vingt langues.
Bruxelles,
nourrie de
textes anciens,
Marguerite
Yourcenar
-a nagramme
de son vrai
nom,
Crayencour
impose son style très pur et son
classicisme dès son premier recueil,
le Jardin des chimères (1921 ),
et son premier roman, Alexis
au le Traité du vain combat (1929).
• les deux œuvres majeures de
Yourcenar reposent sur l'appropriation
d'une figure historique, fictive ou
réelle : les Mémoires d'Hadrien (1951),
librement inspirées de l'empereur
romain, évoque l'humanisme
et l'homosexualité ; l'Œuvre au noir
(1968), ou la vie imaginaire
de l'alchimiste Zénon, reçoit
le prix Femina.
• À l'Instar de ses livres, écrits par
« terrassements successifs », le Denier
du rêve (1934) est remanié en 1959
sur 111e de Mount Desert (Ëtats-Unis)
où elle réside dorénavant
• Des récits autobiographiques
- Souvenirs pieux (1974), Archives
du Nord ( 1977) et Quoi? L'Éternité
(1988) -, ses traductions de Virginia
Woolf, de gospels américains ou
de poètes grecs complètent son œuvre.
Elle est la première femme à entrer
à l'Académie française, en 1980.
de Beauvoir
rencontre
Jean-Paul Sartre
en 1929
et partage
avec lui l'idéal
de liberté
exprimé par l'existentialisme.
Engagée
politiquement- elle accompagne Sartre
en URSS en 1962 -,elle défend aussi
le droit à l'avortement, en 1972.
•
Son premier roman, l'Invitée,
est édité en 1943.
Au gré de voyages
aux États-Unis, en Afrique et en Europe,
elle écrit plusieurs essais.
• En 1954, elle reçoit le prix Goncourt
pour son roman les Mandarins dans
lequel elle traite des intellectuels
face à la guerre.
• Dans le Deuxième Sexe (1949)
puis dans la Femme rompue (1967),
elle dénonce l'aliénation de la femme.
• Ce thème se retrouve dans son œuvre
autobiographique, Mémoires d'une
jeune fille rangée (1958), la Force
de l'âge (1960), la Force des choses
(1963), Tout compte fait (1972),
tandis qu'Une mort très douce (1964)
et la Cérémonie des adieux (1981)
évoquent la vieillesse et le décès
de Sartre.
• Marguerite
Donnadieu
est née en
Indochine.
Elle relate
sa jeunesse
dans l'Amant
(1984) qui
obtient le prix
Goncourt
et est adapté au cinéma, la faisant
connaître du grand public.
• Si ses premiers romans -les
Impudents (1943), la Vie tranquille
(1944), Un barrage contre le Pacifique
(1950), le Marin de Gibraltar (1952)
sont de conception classique,
les Petits Chevaux de Tarquinia
(1953) inaugurent un style épuré
et elliptique qui l'apparente à tort
au « nouveau roman ».
• Deux autres de ses romans
sont adaptés au cinéma, Moderato
cantabile (1958) et Hiroshima
mon amour (1959).
• Ses récits ont plusieurs vies :
romanesque, cinématographique
et théâtrale, comme Détruire, dit-elle
(1969).
Duras réalise elle-même
lndia Song (1975), tiré de son roman
le Ravissement de Lof V.
Stein (1964).
un immense
succès.
l'ébauche
d'une analyse
psychologique
de ses
personnages désœuvrés séduit tandis
que sa liberté d'expression sur le désir
sexuel féminin choque.
L'emploi
de phrases courtes confère un style
nerveux à son écriture.
• Ses romans et nouvelles sont légion :
Dans un mois, dans un an (1957),
Aimez-vous Brahms? (1959),
Des bleus à l'âme (1972), la Femme
fardée (1981), la Laisse (1989), etc.
• Auteur de pièces de théâtre
(Château en Suède, 1960), metteur
en scène (Bonheur, impair et passe,
1964), elle collabore aux adaptations
cinématographiques (Fougères
bleues, 1976) et télévisuelles (le Sang
des Borgia, 1977) de ses œuvres.
Ses mémoires, Avec mon meilleur
souvenir (1984), ont pour cadre
Saint-Germain-des-Prés..
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