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Grand oral du bac : LE ROMANTISME EN EUROPE

Publié le 05/02/2019

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ainsi que le fronton du Panthéon de Paris. Les œuvres de François Rude (1784—1855) témoignent d’un sentiment de vie profond (monument au maréchal Ney 1852-1853) et surtout d’un sens élevé de la dramatisation et de la mise en scène dans sa pièce la plus célèbre : un haut-relief pour l’arc de triomphe de l’Étoile à Paris, Le départ des volontaires, qui connaîtra la gloire sous le nom de La Marseillaise (inaugurée en 1836), au réalisme expressif et au mouvement puissant.

 

La peinture en Angleterre...

 

En peinture comme en littérature, l’Angleterre s’avère un foyer précoce d’esprit romantique. Le Suisse Johann Heinrich Füssli (1741-1825) s’établit à Londres en 1779 sous le nom de Henry Fuseli. Son Cauchemar (1782), dont il donne plusieurs versions, lui assure la faveur du public. Puisant son inspiration dans le répertoire de Dante et de Shakespeare, son œuvre mélancolique révèle un univers fantastique et imaginaire, et fait ressortir les désirs inconscients et les perversions de l’homme.

 

À la fois peintre, graveur et poète, William Blake (1757-1827) est un visionnaire et, sur le plan technique, un révolutionnaire (il utilise l’aquarelle dont il aime la transparence). Il est romantique dans sa manière d’allier littérature et arts graphiques, mais surtout dans sa vision noc

 

turne de l’univers, où se lit la présence oppressante des rêves les plus troubles (Mariage du ciel et de l’enfer, 1793). John Constable (1776-1837) est le chantre de la campagne anglaise (La charrette de foin, 1821), par son traitement lyrique des ciels, des eaux et des végétaux. Autre virtuose de la représentation de la nature, mais d’une nature censée refléter les sentiments humains, William Turner (1775-1851) se révèle un destructeur audacieux de tous les principes picturaux fondés sur le pur dessin. Il déconstruit peu à peu l’image réaliste au profit d’une suggestion symbolique de la couleur et de la lumière, jouant avec les incidents météorologiques, tels la pluie, les nuages, le brouillard ou la neige (Tourmente de neige en mer, 1842 ; Pluie, vapeur et vitesse, 1844).

 

... en Allemagne

 

La première réaction picturale contre le néoclassicisme est celle d’une confrérie de peintres religieux, les nazaréens, qui, entre 1810 et 1820, aspirent à retrouver la forme pure et ingénue des maîtres de la Renaissance. Les plus connus furent Peter von Cornélius (1783-1867), Franz Pforr (1788-1812) et Friedrich Overbeck (1789-1869).

 

L’errance dans une nature voilée de brumes vaporeuses (Le voyageur au-dessus de la mer de brume, 1818), les paysages solitaires de montagne

Étude de coucher de soleil à Hampstead

 

(1823), une esquisse sur le vif de John Constable. Sa faculté de fixer les phénomènes fugitifs renouvelle les lois du genre paysager.

 

(La mer de glace, 1825), de forêt, de mer, les ruines gothiques et les cimetières sont les thèmes de prédilection de Caspar David Friedrich (1774-1840). Ils apparaissent dans son œuvre avec ce mélange d’étrangeté et de précision dans le détail qui appartient au rêve. La froideur et l’objectivité de sa représentation de la nature recouvrent une lave brûlante, celle de l’inquiétude que manifeste l’artiste à pénétrer son propre mystère. Le sentiment de mort y prédomine en permanence, seulement tempéré par la vision rédemptrice d’une croix ou d’une église dans le paysage.

 

... et en Espagne

 

L’univers tragique de Francisco de Goya (1746-1828) se rattache au romantisme. D’abord marqué par le baroque italien, il évolue peu à peu, sous l’effet conjugué de la maladie et de la vieillesse, vers une totale liberté d’inspiration (fantastique ou sordide), qui culmine avec les Caprices (1799) ou Saturne dévorant un de ses enfants (1819-1823) : dans ces toiles, Goya exprime sa vision angoissée de l’éternelle misère humaine.

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« Le romantisme en Europe Clemens Brentano (1778-1842) rassemblent des poésies lyriques populaires dans Le cor enchanté de l'enfant (1806-1808).

Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (1776-1822) s'affirme comme un maître de la littérature fantastique dans de nom­ breux contes et romans (Les élixirs du diable, 1816).

Autres thèmes qui font fortune chez les romantiques allemands, particulièrement chez les poètes : le sentiment de la nature, comme chez Friedrich Hôlderlin (1770-1843), auteur d'Hypé­ rion (1797 et 1799), et l'amour mystique, comme chez Novalis (1772-1801), auteur d'Hymnes à la nuit (1800) ; ou dans le domaine du théâtre, l'onirisme, comme dans Le prince de Hombourg (1810) de Heinrich von Kleist (1777-1811).

Être à l'écoute de soi, mais aussi dire le visible et l'invisible du monde et de ses secrets, c'est aussi l'ambition des romantiques anglais, qui ont décidé de transposer leur révolte sur un autre ter­ rain: celui de l'espace intérieur, où s'expriment les facultés intuitives et imaginatives du moi.

C'est le domaine de prédilection d'une pléiade de grands poètes qui dominent la littérature roman­ tique anglaise: William Wordsworth (1770-1850) et Samuel Taylor Coleridge (1772-1834), coau­ teurs des Ballades lyriques (1798), Lord Byron (1788-1824), auteur d'un Don Juan (1819), Percy Bysshe Shelley (1792-1822), d'A/astor ou l'esprit de la solitude (1816) et John Keats (1795-1821), d'En dymion (1818).

Avec Ivanhoé (1819), l'Écos­ sais Walter Scott (1771-1832) confère ses lettres de noblesse au genre du roman historique.

L'his­ toire inspire aussi les romans, Les fiancés (1821, 1840-1841) de l'Italien Alessandro Manzoni (1785-1873) ou La dame de pique (1834) du Russe Alexandre Pouchkine (1799-1837).

Le romantisme littéraire français Contrairement aux autres mouvements roman­ tiques, c'est à sa propre tradition classique que le romantisme français doit s'arracher.

En 1820, la première voix romantique se fait entendre en France : Alphonse de Lamartine (1790-1869) publie ses Méditations.

C'est un recueil poétique, dans lequel s'affirme le renouveau du lyrisme.

Or, si le romantisme a créé le roman, s'il a voulu sub­ stituer le drame moderne à la tragédie classique, il a placé la littérature tout entière sous le signe de la poésie : parce que la poésie est le moyen d'expression privilégié de la subjectivité, de l'ima­ gination, de la liberté d'inspiration et d'expres­ sion la plus totale.

Le romantisme est bien l'épo- � Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, maitre du mystère et du fantastique littéraires, est également un compositeur romantique reconnu.

Grand paysage ......

d'Italie ou Paysage au tombeau (1817), de Théodore Géricault : une dramatisation qui renouvelle l'héritage de grands maîtres du passé.

' L'un des multiples visages de François­ René de Chateaubriand, peint par Girodet-Trloson en1841.

Alfred de Vigny, de Kinson (1814) .......

Sa poésie dense et pure fait montre d'un stoïcisme hautain et lucide et s'enrichit de symboles qui annoncent Charles Baudelaire.

qu� de la poésie, qui devient un genre majeur.

A la suite de Lam artine, deux poètes illustrent ce renouveau lyrique, un lyrisme à fleur de peau dans Les nuits (1835-1837) d'Alfred de Musset (1810-1857) ou pessimiste dans Les destinées (1864) d'Alfred de Vigny (1797-1863).

Mince par son ampleur, romantique par son inquiétude, l'œuvre de Gérard de Nerval (1808-1855) intro­ duit pour la première fois la folie et l'onirisme dans la littérature française (Les chimères, 1854).

Dans l'œuvre de Victor Hugo (1802-1885), c'est le romantisme tout entier qui s'incarne dans un .

génie démesuré.

Dans le domaine de la prose, les œuvres de François-René de Chateaubrian d (1768-1848), qui se donne pour unique but la représentation du moi, de ses états d'âme, de ses idées et de ses rêves, apparaissent d'un roman­ tisme fondamental : chez René (1802) ou dans Les mémoires d'outre-tombe (1809-1848) s'expri­ ment le «mal du siècle>> , le «vague des passions>> et la haine de vivre de l'auteur.

Enfin, si la poésie a fait passer le romantisme à la postérité, c'est autour de la question du théâtre que le mouvement s'est forgé une conscience.

Les jeunes loups du romantisme voient dans la tradition de la tragédie classique, avec ses règles, ses alexandrins et ses invraisemblances, le bastion symbolique qu'il faut abattre pour ouvrir une nou­ velle voie à la création littéraire.

Ce qu'ils propo­ sent, c'est le drame romantique, un théâtre total, qui soit le miroir de la vie.

Rédigé en un mois,. »

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