Grand oral du bac : Émile Zola : sa vie et son oeuvre
Publié le 14/11/2018
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«
L'ÉCOLE
NATURALISTE
ZOLA SCANDALEUX
• À partir de 1876, Zola tient la rubrique
théâtrale du Bien public, un journal
républicain.
Celle-ci se transforme vite
en une chronique phare de la vie
intellectuelle parisienne, qu'il érige
bientôt en tribune d'une nouvelle école
littéraire.
Certains de ses articles, comme
celui dans lequel il juge les romanciers
contemporains, font scandale.
• La publication de l'Assommoir,
lJI:ïïlïl!li!iiiiliiiilîiilllilq qui débute
le 30 avril dans
le Bien public,
soulève tant
de réactions
qu'elle doit être
interrompue
le 7 juin
-e lle reprendra
dans la
l"'l'�:r.'l��iE'il République •
Zola poursuit la vigoureuse et souvent
agressive défense de son œuvre et de
ses théories littéraires dans le Voltaire
qui a remplacé le Bien public.
• En 1880-1881, il recueille en volumes
ses principaux articles théoriques sous
les titres : le Roman expérimental, les
Romanciers naturalistes, le Naturalisme
au théâtre, Nos Auteurs dramatiques
et Documents littéraires.
ZOLA CHEF DE FILE
• Zola devient célèbre.
Il reçoit de plus
en plus de lettres de lecteurs qui lui font
part de leur admiration ; on organise
des conférences sur ses romans.
• Le 16 avril 1877, cinq« jeunes »
écrivains, dont Joris-Karl Huysmans et
Maupassant organisent, au restaurant
Trapp, le dîner de baptême de l'« école
naturaliste >>, auquel assistent, au côté
de Zola, Flaubert, les Goncourt, Octave
Mirbeau et l'éditeur Charpentier.
Le romancier est ainsi consacré chef
de file de cette école littéraire.
• Nana, qui paraîtra en volume en 1880,
1--------------1 est un succès.
Publié en feuilleton
à partir d'octobre 1879, précédé par
une campagne de publicité sans
des
lettres
hiljiiWJ!ii!!!III!Mil!!IM le 9 juillet.
LE NATURALISME
• Zola emploie pour la première fois
le terme de " naturalisme >> en février
1865.
Le mot n'est pas nouveau.
Dans
le domaine des sciences naturelles, il
désigne l'univers de l'histoire naturelle,
par la suite des sciences naturelles
et des sciences biologiques.
Dans le
domaine artistique, l'école" naturaliste >>
défend que l'art est l'expression de
la vie sous tous ses modes et à tous
ses degrés, et que son but unique
est de reproduire la nature en
l'amenant à son maximum de vérité.
• C'est chargé de ces deux sens que le
terme est repris par Zola.
D'un côté, les
travaux de Charles Darwin convainquent
l'écrivain que la société est, comme
la nature, régie par les lois de la lutte
pour la vie et de la sélection naturelle.
D'un autre,
les thèses
deOaude
Bem11rd,
énoncées
dans son
Introduction
il l'étude de
la médecine
expérimentale
(1865), l'entraînent à rapprocher, voire
à identifier les buts et les méthodes du
savant à ceux du romancier.
Ce dernier
se doit, selon Zola, d'observer les faits
puis de les soumettre à l'épreuve
des " modifications des circonstances
et des milieux >>.
Le sous-titre des
" Rougon-Macqua rt>> est : " Histoire
naturelle et sociale d'une famille
sous le second Empire >>.
• Dans le Roman expérimental, texte
théorique publié dans le Voltaire avant
d'être repris en volume en 1880, Zola
définit sa conception de la création
romanesque : il faut selon lui appliquer
à la vie passionnelle, aux faits humains
et sociaux, la méthode utilisée en
physique et en chimie pour l'étude
des corps bruts, et que Claude Bernard
a appliquée à l'étude des corps vivants.
Le champ d'investigation du romancier
est désormais le réel tout entier.
Il doit
tout dire, mais dans le seul but de faire
comprendre les lois du fonctionnement
de l'homme et du monde, car
« la vérité est seule morale ».
précédent,
le roman
suscite une
condamnation
ou une
admiration
sans partage.
Manet en fait
le sujet d'une
de ses toiles.
• À cette époque, Zola achète une petite
maison, " une cabane à lapins, entre
Poissy et Triel, dans un trou charmant,
au bord de Seine >>, à Médan
(au jourd'hui dans les Yvelines).
Il y
résidera dès lors plusieurs mois par an,
durant la belle saison, jusqu'en 1902,
prenant plaisir à l'embellir peu à peu.
• En 1880 paraissent les Soirées de
Médan, un recueil collectif regroupant
des contes et des nouvelles écrits par
Zola et ses amis écrivains qu'il convie
régulièrement dans sa maison de
campagne : Paul Alexis, Léon Hennique,
Henry Céard.
!:école naturaliste est
alors à son apogée.
LA CRISE
• En 1880-1881, Zola traverse une grave
crise physique et intellectuelle.
• La fatigue accumulée depuis des
années à travailler comme un forcené
l'oblige à s'aliter avec des douleurs
nerveuses abominables.
• Le 17 octobre, sa mère meurt dans
des conditions particulièrement pénibles.
La Joie de vivre (1884) évoquera ces
moments difficiles pour le romancier.
• À cela s'ajoute une grave crise
intellectuelle.
Zola, dont les relations
avec Tourgueniev, Daudet et les
Goncourt, notamment, se distendent,
se retrouve de plus en plus isolé.
Le groupe de Médan se disloque.
• Zola délaisse momentanément les
« Rougon-Macquart».
De septembre 1880
à septembre 1881, il mène
campagne dans le Figaro.
Au fil des
53 articles qu'il écrit durant cette période,
il s'en prend d'une part aux politiques
de droite comme de gauche et règle
d'autre part ses comptes avec ceux qui
ont attaqué ses œuvres.
Il en profite
également pour aborder une question
alors d'actualité : l'éducation des filles
- la loi sur la création des lycées et
collèges pour jeunes filles a été votée
en décembre 1880.
Il y consacre deux
articles en février 1881 :"Comment
elles poussent >> et " !:adultère dans la
bourgeoisie >>.
Ce dernier lui servira de r---;,� ..
�"�.� ..
�.
- --.
canevas pour
POT-HOUILLE Pot-Bouille
(1882).
Cette
satire de la
médiocrité et
de l'hypocrisie
bourgeoise de
son temps le
ramène ainsi
au roman et
à sa fresque.
Un an après Pot-Bouille
paraît Au bonheur des dames (1883)
qui prend pour cadre un des premiers
" grands magasins >> de Paris.
ZOLA CRITIQUÉ ET CONSACRÉ
• La crise semble passée.
Zola reprend,
à Médan ou à Paris, sa vie paisible et
casanière de bourgeois.
Amateur de
bonne chère, il a beaucoup grossi :
96 kg pour 114 cm de tour de taille.
En
" bon ouvrier des lettres » -c'est ainsi
qu'il se qualifie -, il abat ponctuellement
sa tâche quotidienne.
«Nul/a dies sine
linea" - « Pas de journée sans écrire
une ligne >> - est sa devise, qu'il a fait
peindre sur le manteau de la cheminée
de son cabinet de travail à Médan.
• La série des " Rougon-Macquart >>
-=== :-.:= =- se poursuit
avec Germinal
(1885), l'Œuvre
(1886), où
il prend ses
distances avec
les peintres
impres
sionnistes
• -Cézanne,
qui se reconnaît
dans les traits
du personnage
principal, rompt
avec Zola-,
puis la Te«e
(1887), la
Bête humaine
....,=-'= ::::= == .., (1890),
l'Argent (1891), la Débâcle (1892).
• Zola est toujours autant controversé.
Le critique Ferdinand Brunetière,
directeur de la Revue des Deux Mondes,
pourfend son œuvre, tout comme les
écrivains conservateurs Paul Bourget et
Léon Bloy, et jusqu'à son ancien ami
Huysmans.
Ils l'accusent d'être
" descendu au fond de l'immondice >>.
• Toutefois, dans le même temps,
Zola est reconnu pour celui qui incarne
le mieux le roman contemporain.
Le naturalisme triomphe d'ailleurs en
Europe à partir des années 1884-1885.
• Zola gagne désormais entre 80 000 et
100 000 francs par an.
Il peut écrire en
décembre 1883 à son correspondant
hollandais Van Santen Kolif : « Je suis
bien surpris que vos deux autres lettres
ne me soient pas parvenues, car il suffit
de mettre sur une enveloppe Émile
Zola, France, pour que cela arrive.
>> LA
CONSÉCRATION
L'AMOUR ET LA PATERNITÉ
• En septembre 1889, Zola emménage
dans un hôtel particulier situé rue de
Bruxelles.
Il entame une liaison avec
Jeanne Rozerot, une jeune lingère de
20 ans engagée par sa femme.
Il mène
dès lors une double vie entre Alexandrine
et Jeanne.
Cette dernière lui donnera
deux enfants: Denise en 1889 et
Jacques en 1891.
Le déchirement de
son couple n'assombrit pas la vitalité
retrouvée de Zola qui se sent rajeunir.
découverte de la paternité influencent
son œuvre.
Les premiers signes de
ces changements sont visibles dans
le Docteur Pascal (1893), dernier des
vingt titres des" Rougon-Macquart >>.
Les thèmes de l'amour et de la paternité
apparaissent aussi dans la série des
« Quatre Évangiles >> (1899-1903).
ZOLA, HOMME PUBLIC
·Zola entreprend alors d'aborder le sujet
du renouveau de la foi, qui lui permet
de descendre sur le terrain de ces plus
fervents détracteurs, les conservateurs
catholiques.
Ce roman, Lourdes (1894),
est suivi de
deux autres,
Rome (1896)
et Paris (1897),
pour former
le cycle des
"Trois Villes >>
dans lequel il
veut établir le
bilan religieux,
philosophique
et social
El"HLJ::'oi�JI.AJ du
siècle.
• Zola est désormais un homme public.
Sa notoriété se mesure au nombre
d'exemplaires de ses œuvres vendus en
France comme à l'étranger ainsi qu'au
nombre des lettres de sollicitation qu'if
reçoit quotidiennement : demandes de
préfaces, d'articles, de conférences ..
• En avril 1891, il est élu pour un an
président de la Société des gens de
lettres.
Son mandat lui sera renouvelé
deux fois, tant ille prend à cœur.
• Arrivé au sommet, Zola va remettre
en question cette aisance matérielle et
cette notoriété intellectuelle durement
acquises pour défendre un innocent.
L'AFFAIRE DREYFUS
UNE RÉACTION DE GÉNÉROSITÉ
• Convaincu d'espionnage, le capitaine
,...----...,..,Alfred Dreyfus
est condamné
en décembre
1894 à la
dégr11dllfion militaire et à
la déportation
à vie.
Zola
s'insurge contre
"-'="""=:..��r-dl la
férocité des
foules ameutées contre un seul homme,
fût-il coupable.
Pris par son travail, il se borne
à cette réaction de générosité,
assez rare à l'époque.
• Plusieurs mois plus tard, alors que
l'« affaire >> continue d'alimenter les
polémiques, il dénonce dans trois
articles parus dans le Figaro des
25 décembre 1895, 9 et 16 mai 1896,
les périls que font courir à la France les
violentes campagnes de presse menées
contre la République et les juifs.
(( J'ACCUSE ))
• Fin 1897, alors que l'achèvement de
Paris fe rend à nouveau disponible,
Zola est convaincu de l'innocence de
Dreyfus par les accusations de Picquart,
chef du Service des renseignements,
qui désigne le commandant Esterhazy
comme le véritable coupable.
• Voyant dans ce scandale une preuve
supplémentaire de la menace que font
peser sur la République l'armée et le
cléricalisme, Zola s'engage résolument
dans la défense de Dreyfus, usant pour
cela de son arme favorite : la presse.
Dans l'Aurore du 13 janvier 1898, il
publie une lettre ouverte au Président
""'--== ---.
de
la
··- République
intitulée cc J'tiC CUSe n.
Les
conséquences
de l'article sont
à l'image de
l'écho qu'il
soulève dans le
pays.
Zola est violemment pris à parti,
notamment physiquement, par ses
détracteurs qui stigmatisent ses origines
étrangères.
Le ministère de la Guerre
lui intente un procès.
En juillet 1898,
l'écrivain est condamné à un an de prison
et à une amende de 3 000 francs, et est
rayé des cadres de la Légion d'honneur.
Poussé par ses amis, il part aussitôt
pour l'Angleterre.
LES DERNIÈRES ŒUVRES
• À Londres, Zola se remet malgré tout
au travail.
Il entame Fécondité (1899),
le premier volume de sa dernière série,
« les Quatre Évangiles », dans lequel il
exprime un message d'espoir.
• Il rentre d'exil en 5 juin 1899, sitôt rendu
l'arrêt de révision du procès de 1894.
• Zola meurt dans son hôtel parisien le
29 septembre 1902, dans des conditions
non totalement éclaircies.
Il est victime
d'une asphyxie due au mauvais tirage de
sa cheminée, bouchée par des pierres.
• Il laisse inachevée sa série des
« Quatre Évangiles >> : après Travail
(1900), dans lequel il dresse les plans
d'une société nouvelle, et Vérité (1903),
dans lequel il relate l'affaire Dreyfus,
Justice demeure à l'état de projet.
• !:enterrement d'Émile Zola au cimetière
Montmartre est suivi par une foule
immense.
Anatole France prononce
son éloge funèbre - « Il fut un moment
de la conscience humaine>>.
En juin
1908, ses cendres sont transférées
au Panthéon..
»
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