Devoir de Philosophie

GOETHE et Weimar

Publié le 11/02/2019

Extrait du document

goethe
Goethe fait son droit à Leipzig, puis à Strasbourg (1770-1771). C’est là qu’il nourrit une passion, intense mais sans lendemain, pour Friederike Brion, la fille d’un pasteur de Sesenheim - un village proche de Strasbourg -, qui lui inspire les Chants de Sesenheim et quelques-uns de ses plus beaux poèmes d’amour (Rose de la bruyère, Bienvenue et Adieu) : sa vie est ponctuée d’idylles qui sont autant de prétextes à la création poétique. Il y fait également la connaissance de l’écrivain et philosophe allemand Johann Gottfried Herder (1744-1803), dont il reçoit un encouragement à embrasser la carrière littéraire. Herder a exercé une influence déterminante sur son œuvre. Penseur et théoricien de la littérature allemande, celui-ci préconisait le retour à la poésie populaire, seule véritable source, pour lui, d’inspiration du génie national.
 
Quelques années plus tard, une autre rencontre marque Goethe, celle du poète et dramaturge allemand Friedrich von Schiller (1759-1805). Dans une série de drames à l’inspiration polémique (en particulier Les brigands, 1781; Don Carlos, 1787), celui-ci dénonce avec véhémence l’arbitraire et les privilèges de la société de son temps. En 1785, il compose l’Hymne à la joie, que Beethoven reprend dans sa 9e Symphonie. Si Goethe est initié à une plus grande lucidité idéologique, Schiller reçoit de son ami une influence qui achemine son œuvre vers le classicisme contemplatif qui marque ses chefs-d’œuvre lyriques (Les ballades, 1797) et dramatiques (la trilogie de Wallenstein, 1794-1799; Marie Stuart, 1800) de la fin de sa vie.
 
Le jeune écrivain
 
Rentré à Francfort, Goethe rédige alors un drame, Gôtz von Berlichingen (1773), dont le héros est un chevalier du Moyen Âge et qui fait de lui le phare de la jeune école littéraire et politique du Sturm und Drang («tempête et élan»). Se réclamant de l’influence du Genevois Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), celle-ci opposait les exigences de la sensibilité au rationalisme du siècle des Lumières et l’originalité du génie au classicisme français.
 
L’année suivante, pour achever de surmonter un amour déçu - l’élue s’appelle cette fois Charlotte Buff -, il rédige en un mois un roman sentimental sous forme épistolaire: modèle du désespoir romantique, Les souffrances du jeune Werther (1774) ont inspiré de nombreux écrivains, ainsi qu’une vague de suicides «à la Werther». Héros tragique, il incarne tous les tourments et les contradictions des jeunes générations de la fin du xvme siècle.
 
L’astre de Weimar
 
Cette même année, devenu célèbre, Goethe écrit une première ébauche de Faust. Désormais, il charge en permanence un secrétaire de consigner ses propos. Pourtant, à partir de 1775, et pendant dix ans, Goethe cesse de publier car il est devenu conseiller du grand-duc de Saxe-Weimar et le mentor du jeune prince. Il s’installe à Weimar en 1776 et y demeure jusqu’à sa mort. La littérature semble moins l’intéresser que la science et, surtout, l’art politique: il est ministre des Finances en 1782, date à laquelle il est anobli. Le rayonnement de sa personnalité, les amis, les poètes et les philosophes (Novalis, Tieck, Arnim, Hegel) dont il s’entoure, font de Weimar un haut lieu de l’esprit. Toute l’Europe romantique y défile
Bildarchiv Prreussischer Kulturbesitz
Friedrich von Schiller, jeune homme. Poète et dramaturge, ami de Goethe, il doit sa notoriété à des drames impétueux, tels que Les brigands, qui dénoncent les abus de la tyrannie.
pour le saluer. Mais, prisonnier de ses fonctions, qu’il juge peu exaltantes, il décide, sans y être autorisé, de partir en voyage en Italie.
 
Il y séjourne de septembre 1786 à mars 1788. Il a l’impression de s’épanouir enfin: il peint, il dessine, il écrit. L’inspiration italienne transparaît dans son œuvre postérieure, notamment dans Les élégies romaines (1788-1790), poésies empreintes des souvenirs de la Ville éternelle, et surtout dans Voyage en Italie (1816—1817), authentique manifeste du classicisme goethéen. Estimant sa formation et sa quête achevées, Goethe décide de rompre l’enchantement italien.
 
Le sage de Weimar
 
C’est un homme mür qui rentre à Weimar. Il a trente-neuf ans, une vie d’homme à réaliser, une œuvre à accomplir. Il rencontre Christiane Vulpius, qui lui a donné cinq enfants - un seul a survécu - et qu’il n’a épousé qu’en 1806, au terme d’une longue liaison.
 
Il prend part, à la suite du grand-duc Charles Auguste, son éternel protecteur, aux campagnes de la Prusse contre les armées révolutionnaires françaises; il assiste à la bataille de Valmy (1792) et au siège de Mayence (1793) - événements qu’il relate fidèlement dans La campagne de France (1822). Libéré de toutes ses charges officielles, il se consacre à la littérature, hormis quelques études géologiques et botaniques (La métamorphose des plantes, 1790; La théorie des couleurs, 1810).
 
En 1796, il publie un grand roman quasi autobiographique, Les années d'apprentissage de Wilhelm Meister. Goethe y crée un nouveau genre, le «roman d’apprentissage», où il insiste sur le bon usage de l’épreuve.
Faust, le poète et son double
 
Mais le personnage central de son œuvre demeurera celui de son poème dramatique, Faust, qui, avec l’aide du diable, acquiert la richesse, la connaissance et l’amour de Marguerite, dont il provoque la perte. Dans le Second Faust (1832), paru après sa mort, le héros, transporté dans l’Hellade mythique, cherche la beauté suprême chez Hélène de Troie, dont il devient l’époux. Mais leur jeune enfant meurt; Hélène retourne aux Enfers. Par son absence de scrupules, Faust n’a laissé autour de lui que désolation. Il meurt, n’accédant à la sérénité que par sa quête éternelle de l’idéal féminin.

goethe

« Goethe les déteste (il critique les principes mathéma­ tiques de Isaac Newton [ 1 642-1727]).

Goethe fait son droit à Leipzig, puis à Stras­ bourg (1770-1771).

C'est là qu'il nourrit une pas­ sion, intense mais sans lendemain, pour Friederike Brion, la fille d'un pasteur de Sesenheim -un village proche de Strasbourg -, qui lui inspire les Chants de Sesenheim et quelques-uns de ses plus beaux poèmes d'amour (Rose de la bruy ère, Bienvenue et Adieu): sa vie est ponctuée d'idylles qui sont autant de prétextes à la création poé­ tique.

Il y fait également la connaissance de l'écri­ vain et philosophe allemand Johann Gottfried Herder (1744-1803), dont il reçoit un encoura­ gement à embrasser la carrière littéraire.

Herder a exercé une influenc e déterm inante sur son œuvre.

Penseur et théoricien de la littérature alle­ mande, celui-ci préconisait le retour à la poésie populaire, seule véritable source, pour lui, d'inspi­ ration du génie national.

Quelques années plus tard, une autre rencontre marque Goethe, celle du poète et dramaturge alle­ mand Friedrich von Schiller (1759-1805).

Dans une série de drames à l'inspiration polémique (en particulier Les brigands, 1781; Don Carlos, 1787), celui-ci dénonce avec véhémence l'arbitraire et les privilèges de la société de son temps.

En 1785, il compose l'Hymne à la joie, que Beethoven reprend dans sa 9' Symphonie.

Si Goethe est initié à une plus grande lucidité idéologique, Schiller reçoit de son ami une influence qui achemine son œuvre vers le classicisme contemplatif qui marque ses chefs-d' œuvre lyriques (Les ballades, 1797) et dramatiques (la trilogie de Wallenstein, 1794-1799; Marie Stuart, 1800) de la fin de sa vie.

Le jeune écrivain Rentré à Francfort, Goethe rédige alors un drame, Gotz von Berlichingef!.

(1773), dont le héros est un chevalier du Moyen Age et qui fait de lui le phare de la jeune école littéraire et politique du Sturm und Drang («tempête et élan»).

Se réclamant de l'influence du Genevois Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), celle-ci opposait les exigences de la sensibilité au rationalisme du siècle des Lumières et l'originalité du génie au classicisme français.

L'année suivante, pour achever de surmonter un amour déçu -l'élue s'appelle cette fois Char­ lotte Buff -, il rédige en un mois un roman senti­ mental sous forme épistolaire: modèle du déses­ poir romantique, Les souffrances du jeune Werther (1774) ont inspiré de nombreux écrivains, ainsi qu'une vague de suicides «à la Werther>> .

Héros tragique, il incarne tous les tourments et les contradictions des jeunes générations de la fin du XVIII' siècle.

L'astre de Weimar Cette même année, devenu célèbre, Goethe écrit une première ébauche de Faust.

Désormais, il charge en permanence un secrétaire de consi­ gner ses propos.

Pourtant, à partir de 1775, et pen­ dant dix ans, Goethe cesse de publier car il est devenu conseiller du grand-duc de Saxe­ Weimar et le mentor du jeune prince.

Il s'installe à Weimar en 1776 et y demeure jusqu'à sa mort.

La littérature semble moins l'intéresser que la science et, surtout, l'art politique: il est ministre des Finances en 1782, date à laquelle il est anobli.

Le rayonnement de sa personnalité, les amis, les poètes et les philosophes (Novalis, Tieck, Arnim, Hegel) dont il s'entoure, font de Weimar un haut lieu de l'esprit.

Toute l'Europe romantique y défile ! Friedrich von Schiller, jeune homme.

a Poète et dramaturge, ami de Goethe, il doit sa notoriété à des drames impétueux, tels que Les brigands, qui dénoncent les abus de la tyrannie.

pour le saluer.

Mais, prisonnier de ses fonctions, qu'il juge peu exaltantes, il décide, sans y être autorisé, de partir en voyage en Italie.

Il y séjourne de septembre 1786 à mars 1788.

Il a l'impression de s'épanouir enfin: il peint, il des­ sine, il écrit.

L'inspiration italienne transparaît dans son œuvre postérieure, notamment dans Les élégies romaines ( 1788-1790), poésies empreintes des souvenirs de la Ville éternelle, et surtout dans Voyage en Italie (1816-1817), authen­ tique manifeste du classicisme goethéen.

Esti­ mant sa formation et sa quête achevées, Goethe décide de rompre l'enchantement italien.

Le sage de Weimar C'est un homme mûr qui rentre à Weimar .

Il a trente-neuf ans, une vie d'homme à réaliser, une œuvre à accomp lir.

Il rencontre Christiane Vulpius, qui lui a donné cinq enfants- un seul a survécu -et qu'il n'a épousé qu'en 1806, au terme d'une longue liaison.

Il prend part, à la suite du grand-duc Charles Auguste, son éternel protecteur, aux campagnes de la Prusse contre les armées révolutionnaires françaises; il assiste à la bataille de Valmy (1792) et au siège de Mayence (1793)-événements qu'il relate fidèlement dans La campagne de France (1822).

Libéré de toutes ses charges officielles, il se consacre à la littérature, hormis quelques études géologiques et botaniques (La métamo rphose des plantes, 1790; La théorie des couleurs, 1810).

En 1796, il publie un grand roman quasi autobio­ graphique, Les années d'apprentissage de Wilhelm Meister.

Goethe y crée un nouveau genre, le «roman d'apprentissage ''• où il insiste sur le bon usage de l'épreuve.

Faust, le poète et son double Mais le personnage central de son œuvre demeu­ rera celui de son poème dramatique, Faust, qui, avec l'aide du diable, acquiert la richesse, la connaissance et l'amour de Marguerite, dont il provoque la perte.

Dans le Second Faust (1832), paru après sa mort, le héros, transporté dans l'Hellade mythique, cherche la beauté suprême chez Hélène de Troie, dont il devient l'époux.

Mais leur jeune enfant meurt; Hélène retourne aux Enfers.

Par son absence de scrupules, Faust n'a laissé autour de lui que désolation.

Il meurt, n'accédant à la sérénité que par sa quête éternelle de l'idéal féminin.

Goethe a écrit les premières lignes de Faust à 23 ans et les dernières à 83 ans, quelques jours avant sa mort.

Mais cette œuvre le laisse insatis­ fait bien que, pour ses lecteurs, le personnage de Faust apparaisse comme le double nocturne qui a accompagné toute sa vie.

Goethe meurt à Weimar en 1832.

Son œuvre immense et complexe est conçue comme une confession, qui donne l'image d'une existence exemplaire, celle d'un homme de bonne foi et de bonne volonté.

Sa dernière grande œuvre est une autobiographie: Poésie et Vérité (1811-1831), deux mots qui auront marqué sa vie comme son œuvre.

«L'essentiel, c'est d'avoir une âme qui aime le vrai et qui le prenne là où elle le trouve.» Ce sont là les paroles d'un classique, sans doute le dernier de la littérature universelle.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles