Goethe et la maladie du romantisme
Publié le 13/09/2015
Extrait du document

Goethe se précipita vers la fenêtre pour respirer l’air pur. On pourrait voir dans cette scène une situation symbolique exprimant bien cette opposition fondamentale entre le sain et le malade qui, aux yeux de Goethe, caractérisait l’antagonisme entre le classicisme et le romantisme.
Les Français commencent à penser juste en ce qui concerne les rapports du classique et du romantique. Tout est bon, tout s’équivaut, disent-ils, que ce soit classique ou romantique. Le tout est de se servir de ces formes avec discernement, et d’y exceller. De même, on peut se montrer absurde en ces deux formes, et alors elles ne vaudront rien ni l’une ni l’autre.» (Conversations, 16 décembre 1829)
« Que signifie tout le fatras de certaines règles provenant d’une époque guindée et surannée, et pourquoi tout ce bruit autour du classique et du romantique ? Ce qui importe, c’est qu’une œuvre soit vraiment bonne et bien faite, et elle deviendra du même coup classique.

«
démoniques.
Pour l'instant, restons-en à l'opposition
étudiée entre sain et malade recouvrant l'opposition
entre classique et romantique.
Elle permet une première
approche, un peu approximative, de deux mouvements
littéraires étudiés, mais elle nous éclaire plus encore sur
la personnalité de Goethe lui-même.
~ Le conflit entre le sain et le malade, entre les forces
de
vie et les forces de mort, entre Eros (instinct de vie)
et Thanatos (instinct de mort), pour parler comme
Freud, Goethe
l'a d'abord éprouvé en lui-même.
La
crise sentimentale qui aboutit
à Werther (1774) lui a fait
percevoir
les forces de destruction qui étaient en lui.
Son
héros
se suicide, comme le feront un certain nombre de
lecteurs, et comme l'avait fait, au moment de la rédac
tion, un confrère de Goethe en littérature.
Mais lui,
l'auteur, a survécu, ayant réussi
à ne pas se laisser
emporter par
les puissances démoniques.
Goethe deviendra par la suite, durant son installation à
Weimar, un modèle du triomphe de la force de caractère
sur
les puissances dissolvantes de la passion.
Le voyage
en Italie (1786-1788) ne fera qu'accentuer cet engage
ment en faveur de
ce qui est «sain >> ou, toujours pour
parler comme Goethe,
«grec>>.
Pourtant Werther, et
toutes
les forces qui s'y rattachent, ne sont jamais morts
en lui.
Ces forces refoulées sont toujours prêtes
à affleu
rer au point que Goethe répugnera toujours
à relire
Werther.
Il ne le relira qu'une seule fois dans la soixan
taine d'années qui suit sa publication.
La façon dont
il
expliquait cette réticence à Eckermann en 1824 montre
bien qu'il situait cette œuvre du côté de la
maladie:« Ce
sont de vraies jusées incendiaires- ce livre m'est péni
ble et
je crains d'éprouver à nouveau 1 'état pathologique
où
il a pris naissance.
>> Le calme olympien du sage de
Weimar -calme d'ailleurs tout
relatif- n'a jamais été
celui
d'un volcan éteint.
Goethe comme Flaubert était
un« romantique dompté)).
On peut même se demander.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Le romantisme défini par Goethe.
- Expliquez le passage suivant du Voyage en Amérique de Chateaubriand ( 1791, publié en 1827) el relevez dans celle description d'une nuit passée dans la forêt vierge les traits caractéristiques nouveaux et qui annoncent le romantisme
- Romantisme: Adam Mickiewicz
- Le romantisme
- TRAITÉ DU DÉSESPOIR ou LA MALADIE MORTELLE, Soren Aabye Kierkegaard (résumé & analyse)