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Giraudoux, La guerre de Troie n'aura pas lieu (Acte Il, scène 13)

Publié le 22/10/2013

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Dans la longue scène 13, Giraudoux nous fait assister à une entrevue diplomatique qui réunit les deux chefs : Hector et Ulysse. Tous deux conviennent de l'absurdité de la situation. Ulysse, qui a opposé aux efforts de conciliation d'Hector un fatalisme où se conjuguaient scepticisme et pessimisme, change d'attitude. Alors qu'Hector désespère, il lui promet son appui. Ainsi s'expriment deux voix différentes face au destin. Ulysse fait basculer l'adversité vers la fraternité d'un combat commun où la parole diplomatique a la sincérité d'une éloquence délivrée de la pesanteur.

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« 1 -DEUX VOIX FACE AU DESTIN 1::'.~~ll~~e : de la rési~!:13-~ÏC)!:1.

au combat Face à la guerre qui représente le destin imminent pour les deux peuples aux­ quels appartiennent Hector et Ulysse, deux attitudes semblent s'opposer.

La rési­ gnation d'Hector s'exprime avec la force d'une amertume excédée dans la pre­ mière réplique : exclamations, phrases brèves, affirmation hyperbolique du désir «incoercible» de tuer, renoncement aux efforts de conciliation(« Partez»).

Par contraste, la voix d'Ulysse, majoritairement présente dans l'extrait, exprime lapa­ tience, la recherche d'une solution, l'offre d'une aide (« Mon aide vous est ac­ quise » ), l'affirmation sereine d'un «je » qui promet de lutter (verbes d'action conjuguant futur et présent).

Lire et in~!]>!éte_r~!.

~?~ Les termes« sort» (3 occurrences) et« destin» (1 occurrence) sont placés dans la perspective d'un déchiffrement et d'une interprétation.

Le vocabulaire utilise les formes verbales « interpréter », « lire », « disent », « assurent »; il recourt au mot « leçon »; il évoque les « grandes lignes » qui correspondent aux « caravanes », aux « navires », aux « grues », mais aussi aux « trois petites rides » de la main d'Hector; il fait état du« chemin» qui paraît si long à Ulysse.

Cette approche est d'ordre métaphysique puisqu'elle cherche à donner un sens à ce qui règle le monde.

!-_11ga~~~-~~~oni~?~.~ Deux formes de parole prémonitoire révèlent la prescience tragique dans l'ex­ trait : l'une dans la bouche d'Hector (première réplique), l'autre dans celle d'Ulysse (dernière réplique).

Lorsque Hector affirme : «il me vient d'ailleurs un désir plus incoercible de tuer», il ignore qu'il annonce son geste fatal qu,i causera la mort de Démokos et déclenchera indirectement la guerre.

Lorsque Ulysse avoue : « Mais je ne peux me défendre de l'impression qu'il est bien long le che­ min qui va de cette place à mon navire », il exprime une prémonition dont la jus­ tesse se vérifiera.

Il -ULYSSE, L'ADVERSAIRE FRATERNEL L'humaniste curieux C'est Ulysse lui-même qui se définit comme «curieux de nature».

Aussi s'in­ terroge-t-il sur le sens du monde, sur « ces grandes lignes » dont il a été question précédemment.

Curieux, Ulysse est un humaniste qui s'intéresse à ce qui ressort à la condition humaine en une démarche qui ressemble fort à celle de la métaphy­ sique.

Mais cette démarche se veut modeste.

S'intéressant aux lignes de la main d'Hector, Ulysse admet de ne pas en pénétrer le mystère(« Mais ne cherchons pas si leur leçon est la même » ).

De l'adversité à la fraternité « Comprenez-moi, Hector», demande Ulysse à son interlocuteur.

Ce n'est pas là une parole d'ennemi, même pas d'adversaire.

Assurant Hector de son aide, qu'il présente comme « acquise », il offre ses services, utilisant aussi bien le «je » que le « vous >>, cherchant à établir une communication confiante et sereine.

Ainsi la. »

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