Gide André Ecrivain français
Publié le 01/04/2019
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Gide André
Ecrivain français
* 22.11.1869, Paris + 19.2.1951, Paris Issu de la grande bourgeoisie, Gide choisit de vivre de sa plume, et commence par publier des oeuvres aux formes très diverses - courts récits (\"Le Traité du Narcisse\", 1891), contes philosophiques (\"Prométhée mal enchaîné\", 1899), romans (\"L'Immoraliste\", 1902) -, avant de fonder en 1909 la \"Nouvelle Revue française\", qu'il marquera longtemps de son empreinte. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, sa réputation est telle qu'il accède au rang de maître à penser. Des \"Nourritures terrestres\" (1897) aux \"Caves du Vatican\" (1914), ses écrits séduisent une génération en quête d'un nouvel humanisme. Caractérisée par un refus de toute compromission ou allégeance à un dogme, son oeuvre est pétrie de ses propres interrogations morales et religieuses, hantées par la question de l'homosexualité, entre tabou et droit à la liberté. \"Les Faux-Monnayeurs\" (1925), considérés aujourd'hui comme un jalon dans l'histoire du roman expérimental, marquent l'apogée de son talent d'écrivain. Attaquant sévèrement le colonialisme dans \"Retour du Tchad\" (1928), Gide est tenté par le communisme, mais s'en détourne après son voyage en Union soviétique (\"Retour d'URSS\", 1936). Le prix Nobel de littérature lui est décerné en 1947.

«
Gide André , 1869-1951, né à Paris, écrivain français.
Issu d'une famille de la haute
bourgeoisie protestante, neveu de l'économiste Charles Gide, André Gide fut élevé dans une
atmosphère puritaine.
Il fréquenta les cercles littéraires symbolistes et exprima son inquiétude
spirituelle dès les Cahiers d'André Walter, œuvre posthume (1891), dont le héros est déchiré
entre les tentations charnelles et les exigences de la morale.
Un séjour en Tunisie (1893-
1895) fut l'occasion d'une révolution intérieure.
À l'issue d'une crise spirituelle, Gide revint
libéré de toutes les contraintes et désireux de vivre pleinement.
Il publia Paludes (1895) et,
surtout, il exalta l'abandon de la notion de péché, la ferveur, l'ivresse de l'esprit et des sens
dans un recueil où alternent lyrisme et récit, les Nourritures terrestres (1897).
Cet ouvrage
fut le bréviaire de toute une génération, et Gide, qui se définit comme un « inquiéteur » dans
son Journal , devint un maître à penser en quête de sincérité, de liberté et de déracinement.
Mais son appétit d'émancipation, son refus des tabous se heurtaient à ses exigences morales.
Gide fut toujours à la recherche d'un équilibre entre ses tendances opposées, notamment au
sein du couple qu'il forma avec sa cousine Madeleine, qu'il avait épousée très jeune et qu'il ne
sut jamais rendre heureuse.
Les audaces littéraires.
Fondateur avec Jacques Copeau et Jean Schlumberger de la Nouvelle Revue française en
1909, il y publia des extraits de la Porte étroite , dont le titre est tiré de l'Évangile selon
saint Luc.
Son héroïne, Alissa, sacrifie un amour humain au nom de ses aspirations
spirituelles. La Symphonie pastorale , où il adopta la forme du journal, est également le récit
d'un drame moral.
Avec les Caves du Vatican (1914), une « sotie », Gide confirma la
verve et l'esprit satirique qui s'étaient manifestés dès Paludes (1895).
Ce récit désinvolte
incite à une réflexion sur l'« acte gratuit » et les contradictions d'une liberté qui, en
s'affirmant, crée de nouvelles dépendances.
Son héros, le jeune Lafcadio, fascina les
surréalistes.
Gide continua ensuite à lutter contre le conformisme dans un perpétuel retour
sur lui-même non dénué de narcissisme. Corydon (1924) fait l'apologie de l'homosexualité,
Si le grain ne meurt (1926) est une audacieuse confession et les Faux-Monnayeurs
(1926), que Gide appelait son « premier roman », consacrèrent sa virtuosité littéraire.
L'un
des principaux personnages, Édouard, tient son journal et tente d'écrire un roman dont le
titre est « les Faux-Monnayeurs ».
Ce procédé de mise en abyme d'un roman dans le
roman était l'occasion pour Gide d'évoquer le problème de la création littéraire en jouant
sur les relations entre l'auteur et ses personnages.
Novateur dans la technique
romanesque, inventeur d'une fiction ironique qui veut déranger le lecteur et le faire
participer à une recherche, Gide demeura un artiste épris de dépouillement et de maîtrise,
qualités qui trouvèrent leur accomplissement dans Thésée (1946), son dernier récit.
Les engagements politiques.
Soucieux d'être un témoin de son temps, Gide s'engagea dans la lutte anticolonialiste
après avoir voyagé en Afrique.
Il dénonça les excès du colonialisme dans Voyage au Congo
(1927) et Retour du Tchad (1928).
Pacifiste, il assista au congrès mondial de la paix en
1932.
Il adhéra au parti communiste et le quitta après un voyage décevant en URSS
(Retour d'URSS , 1936), mais resta membre du Comité de vigilance des écrivains
antifascistes.
Ces expériences entraînèrent un nouvel examen de conscience, et, de 1939
à 1950, Gide publia son Journal , reflet des hésitations de sa conscience et de la vie
intellectuelle de son époque.
Il séjourna en Afrique du Nord pendant l'Occupation..
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