Gérard de Nerval, Une allée au Luxembourg
Publié le 20/06/2013
Extrait du document
«
vers son bonheur tandis que le poème apparaît comme figé dans sa contemplation.
Le syntagme « Vive et
preste » traduit le mouvement, de la jeune fille comme de la vie qui semble se poursuivre tandis que lui
demeure arrêté.
Le temps du regret se focalise alors sur cet « adieu » lancé à la femme, tandis que le poète
décline sa propre temporalité « Mais non, - ma jeunesse est finie... ».
Cette rencontre joue en effet des temps, entre le pouvoir réaffirmé « la seule au monde », et cette jonction
temporelle impossible « Dont le coeur au mien répondrait » puis, par retour de distorsion, « Qui venant dans ma
nuit profonde, / D'un seul regard l'éclairerait », avec un verbe au conditionnel renvoyant au passé, à ce qui
aurait pu se produire.
Notons l'antithèse en symétrie des mots « nuit » / « [éclairer] », et la symbolique autour
du coeur, deux figures insistant sur la parfaite coïncidence de ce qui ne se fera pas.
Si la rencontre amoureuse
est décrite dans sa perfection, elle se joue sur deux temps, deux possibles, et donc l'impossibilité du regret.
Temps du poème
Ce regret se manifeste aussi par les changements de temps verbaux, présent, passé composé, imparfait,
conditionnel, comme s'il s'agissait de marquer des ruptures de rencontre, des impossibilités donc de
saisissement de l'instant présent.
Le poète semble inscrit dans son maintenant de l'écriture tandis que la
rencontre amoureuse oscille entre le passé qu'elle n'est déjà plus et le futur qu'elle ne sera sans doute jamais.
De même, la conjugaison du verbe « passer » avec l'auxiliaire « avoir », « Elle a passé », donne un effet
d'archaïsation qui contraste avec le syntagme en fin de vers « la jeune fille » puis l'adjectif du vers 4
« nouveau ».
Il s'agit ici de figurer le temps vieillissant du poème s'opposant à la jeunesse de la femme.
II) le moment de poésie
thèmes lyriques
Ce temps qui passe s'exprime par l'attention portée à la femme, donc, par les regrets également tandis que
l'amour prend également force et place.
Nous retrouvons ici des motifs lyriques par excellence qui symbolisent
les inquiétudes du poète comme l'expression de ses sentiments.
Le poème semble également glisser vers
l'élégie, le retour vers le passé qui fait souffrir et marque aussi, dans son sens antique, l'admiration portée à un
personnage d'importance.
La femme, ici, pourrait tenir ce rôle.
Mais le poème également.
la poésie.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- "Une allée du Luxembourg" Odelettes Gérard de Nerval
- Commentaire Oral: Gérard de Nerval, Une allée du Luxembourg
- Gérard de Nerval, Odelettes, 1832: Une allée du Luxembourg (commentaire)
- Filles du Feu (les) de Gérard de Nerval (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)
- Aurélia de Gérard de Nerval