George SAND - Indiana

George SAND - Indiana (1832)    Introduction sur l’histoire « des femmes »   Les sociétés patriarcales des siècles derniers avaient dévolu aux femmes le rôle d’épouse et de maîtresse de maison. A ce titre, elles étaient considérées comme inférieures aux hommes et ne pouvaient avoir leur indépendance. Pourtant, si nous sommes attentifs, nous nous rendons compte que depuis le Moyen-âge avec Marie de France ou à la Renaissance avec Marguerite de Navarre les femmes ont tenté de faire entendre leur voix. Si elles furent l’objet de moqueries, notamment dans Les précieuses ridicules de Molière, elles furent aussi au cœur de combats menés par les hommes pour leur accorder un droit d’existence propre, il suffit de lire  Le traité de l’éducation des filles de Fontenelle ou « de l’éducation des femmes » de Laclos pour s’en rendre compte. Parallèlement les femmes s’émancipent d’elles-mêmes, AINSI Madame DE Lafayette écrit-elle La princesse de Montpensier à l’aide d’un pseudonyme mais signe de son vrai nom La princesse de Clèves. Au XVIII° S, les femmes tiennent salon et discutent d’arts, de littérature, de philosophie et de sciences, pour autant l’accès à une carrière professionnelle leur est toujours interdit comme le fait remarquer Marceline dans le mariage de Figaro de Beaumarchais.   Il faut donc attendre le XIX° S pour voir apparaître des oeuves littéraires et artistiques signées de la main des femmes. Certaines les signent de leur nom comme Marceline Desbordes-Valmore poétesse ou encore Berthe Morisot, d’autres usent de pseudonyme. C’est le cas de Georges Sand (de son vrai nom : Amantine Aurore Dupin épouse du Baron Dudevant). Elle doit son pseudonyme à son ami et amant Jules Sandeau avec lequel elle avait entrepris une carrière journalistique et littéraire.   Si elle voue une grande admiration à Victor Hugo avec lequel elle entretiendra une étroite correspondance, si elle attire à elle des hommes prestigieux tels que Chopin ou Litz (qui furent ses amants) ou Balzac et Flaubert, elle s’attire les foudres de Baudelaire ou de Barbey d’Aurevilly. On lui reproche son mode de vie dissolu et sa tenue extravagante pour l’époque : le port d’un costume d’homme ! Pour autant, elle se présente comme une femme engagée socialement (en faveur des pauvres, des ouvriers…) mais aussi pour faire entendre la voix des femmes et exprimer dans ses romans le désir d’existence de ses dernières.   Indiana, roman publié le 19 mai 1832 est la première œuvre que George Sand rédigea seule et publia sous ce pseudonyme. S’il développe une intrigue amoureuse, il se présente aussi comme une étude sociale et une étude de mœurs. En cela il rejoint le projet des auteurs réalistes tels que Balzac ou Flaubert. Indiana, personnage principal, est une jeune femme soumise à un mari antipathique et autoritaire, elle est courtisée par un jeune homme, Raymon de la Ramière, qui n'est lui-même qu'un séducteur peu fiable. Si Indiana fait  partie des romans “ féministes “de l’auteure c’est parce qu’il dénonce  les conditions de vie peu enviables des ses contemporaines. Le passage que nous allons étudier se situe dans la partie III du roman qui en comporte IV, Indiana après avoir été abandonnée par son amant et sauvée du suicide par son cousin Ralf qui l’aime en secret, réintègre de mauvaise grâce le domicile conjugal. Une violente dispute éclate alors entre les deux époux.   LECTURE   -       Il serait donc de voir intéressant de voir en quoi la théâtralité de ce passage de roman permet à G S de proposer un plaidoyer en faveur des femmes. -       En quoi la théâtralité de ce passage de roman renforce-il le rapport dominant-dominé. -       En quoi ce passage mont...