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George Dandin (scène 2 de l'acte II) : Explication de texte

Publié le 24/12/2012

Extrait du document

Cette scène ne semble guère destinée à nous faire rire en raison des thèmes qu’elle nous propose. En

effet, c’est une scène de ménage avec une femme opprimée qui réclame le droit légitime à vivre heureuse

et à avoir le mari de son choix. L’extrait semble plutôt pathétique, on n’éprouve de la pitié pour Angélique

mais rien n’empêche de relever des éléments comiques. On peut relever un comique de mots avec la

métaphore « visage à la compote « (l 41), mais aussi un comique de situation car George Dandin est en

fait ridiculisé par

sa femme et la mise en scène de la scène de ménage peut donner lieu à des moments drôles. Enfin, il

existe un comique de caractère car le départ de la scène de George Dandin à la fin de l’extrait (l 43-44)

peut être considéré comme une fuite face aux menaces de sa femme. George Dandin apparaît comme

un lâche qui crie fort et qui menace mais au fond il est peureux ce qui fait rire les spectateurs.

« Dandin, elle explique que son accord lui a été « arraché » (l 21) et c’est donc un mariage forcé qui lui a été imposé par George Dandin et ses parents.

L’idée est reprise par le verbe « prise » (l 28) et la métaphore de l’ « esclave » (l 29) dans le discours d’Angélique.

George Dandin fait donc bien reposer son autorité sur la violence. II Un plaidoyer féministe et humaniste A) Un discours prononcé au nom de la collectivité féminine Si Angélique parle en son nom propre, elle parle aussi au nom de toutes les femmes dont elle devient ici le porte-parole.

Elle emploie le « je » lorsqu’elle s’adresse à George Dandin (l 8, 16, 30…) parce qu’elle parle de son expérience personnelle.

Elle insiste sur le fait que c’est bien de son opinion dont il s’agit puisqu’elle utilise « pour moi (…) je » (l 8, 25) qui montre à son époux qu’elle est capable de penser, de réfléchir par elle-même.

Le « je » souligne la forte personnalité d’Angélique qui n’hésite pas à exposer son point de vue combiné à des « nous » (l 10-12) ainsi que des « on » (l 15).

Ces pluriels correspondent au point de vue des femmes dont Angélique devient la porte-parole : elle est ici leur représentante. George Dandin va devenir lui le représentant des hommes et Angélique emploie le pluriel « les Dandin » (l 7) non pas pour désigner la famille Dandin mais pour désigner l’ensemble des maris confirmé ensuite par « Messieurs les maris » (l 14) ou « un homme » (l 15) qui désigne n’importe quel être de sexe masculin.

Angélique parle au nom des femmes et cela donne à son intervention un caractère sociologique. B) Une critique virulente du mariage Angélique entend critiquer l’institution du mariage et ses tirades révèlent deux critiques principales.

En effet, elle considère que le mariage correspond à une forme de mort pour la femme.

Elle utilise une métaphore de la mort « m’enterrer toute vive » (l 9), « que toutes choses soient finies » (l 11), « que nous rompions tout commerce avec les vivants » (l 12), « qu’on soit morte à tous les divertissements » (l 15) et elle termine par « je (…) ne veux point mourir si jeune » (l 6-7).

Cette métaphore qui assimile mariage et mort est hyperbolique, cela met en évidence sa profonde angoisse face à sa situation : elle dénonce le fait que le mariage prive la femme de tout, et la fait «esclave » de son mari a point que la femme n’a plus d’ouverture au monde extérieur.

Elle déclare que se marier équivaut à « renoncer au monde » (l 9) et c’est un euphémisme montrant l’idée de coupure avec le monde.

De plus, elle dénonce le mariage car il lui a été imposé : d’une part elle n’a pas donné son « consentement » (l 22).

L’idée est formulée dans une fausse question (l 21-22), une question interrogative.

Angélique explicitement le dira sous une forme affirmative : « vous (m’)avez prise sans consulter mes sentiments » (l 28).

Le verbe prise est une sorte d’enlèvement.

Ainsi, Angélique rappelle à George Dandin qu’il lui a « arraché » (l 21) sa promesse de mariage.

Elle souligne que le mariage forcé est en fait un mariage arrangé puisque George Dandin a « consulté, pour cela (le) père et (la) mère » (l 23-24) d’Angélique.

Elle dit de façon comique à George Dandin « ce sont eux proprement qui vous ont épousé » (l 24), seulement sur des critères financiers. C) La revendication de l’égalité sexuelle Angélique revendique l’égalité entre les deux sexes.

Jusqu’ici elle considère que le mariage fait de la femme une « esclave » (l 29), ce qu’elle ne supporte pas.

Angélique utilise des verbes forts pour témoigner de la virulence de sa révolte : « je me moque de cela » (l 16), « je veux » (l 30), « je prétends » (l 28), « je ne veux point » (l 16) et « je vous dis » (l 39).

Elle dénonce ainsi la «tyrannie des Messieurs les maris » (l 13-14). D) La revendication du plaisir et de l’épicurisme Si elle réclame sa liberté, c’est en tant que femme, mais aussi en tant qu’être humain.

La litote « mon dessein. »

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