Genet est moraliste à sa manière
Publié le 09/03/2022
Extrait du document
«
Hasna
AIT FARES
DISSERTATION
« Genet est un génie avec tout ce que le mot implique de merveilleux, de mystérieux et
d'intolérable.
Le monde n'aime pas ce qui trouble sa vieille morale.
Genet est moraliste à sa
manière, en ce sens qu'il possède sa propre morale - une morale personnelle qu'il prétend
nous imposer à travers ces écrits.
»
- Jean Cocteau, 1958.
« Il y a dix ans que je t’aime et tu n’en savais rien », écrivait Genet le
26 juillet 1943.
Un lien très fin lie les deux hommes.
La même année, Cocteau rencontre
Genet après avoir lu le poème Le Condamné à mort.
Il voit dans ce poème une écriture
singulière qui met en lumière tout le caractère remarquable de Genet.
Il l’introduit alors
dans le milieu artistique, et s’en découlera pour l’auteur une carrière mondaine.
Dans sa
lettre au metteur en scène américain Leo Garen en 1958, Jean Cocteau qualifie Genet de
moraliste et génie.
Il est à ce jour difficile de définir la notion de génie, lorsque Cocteau dit de Genet qu’il est
un « génie avec tout ce que le mot implique de merveilleux, de mystérieux et d’intolérable »
il faut comprendre ce que ce dernier suppose.
Le Genet génie et le Genet moraliste ne font
qu’un.
« Genet est moraliste à sa manière, en ce sens qu'il possède sa propre morale » ne diton pas des génies qu’ils sont incompris ? « Le monde n'aime pas ce qui trouble sa vieille
morale.
» C’est là toute la question autour du génie merveilleux, mystérieux et intolérable :
l’auteur réalise un fait, nouveau, exceptionnel et troublant en instaurant sa propre morale,
qu’il prétend imposer à travers ses écrits.
Et rappelons-le, le moraliste n’est pas celui qui fait
la morale mais celui qui construit une éthique, quelle qu’elle soit.
On peut alors réfléchir sur ce qui rend la notion de morale si exceptionnelle chez Genet
quand celle-ci semble déjà être définie comme un ensemble de règles de conduite, ou encore
comme la science du bien et du mal.
Dans Pompes Funèbre, Genet s’identifie comme
traître, voleur, pillard, délateur, haineux, destructeur, méprisant et lâche.
Il explique vouloir
s’émanciper du monde et de sa morale en « [défaisant] méthodiquement [s]es nœuds », afin
de pouvoir se sentir plus à l’aise.
Cette pensée de Genet nous permet de mieux comprendre
l’objet de notre réflexion, en ce sens, nous pouvons affirmer que c’est justement cette
morale de bien et de mal que déconstruit Genet.
Pour le dire clairement, il en vient à se demander comment la morale genétienne,
mystérieuse et intolérable, altère la morale qui régit la société, et sublime le crime.
Pour ce faire, nous commencerons par étudier la conception du crime chez Genet,
puis nous nous focaliserons sur la morale genétienne en nous interrogeant sur l’univers de
Genet et, finalement, nous mettrons au clair le caractère « anti-signifiant » ses textes, c’està-dire que nous verrons comment Genet tire profit de l’antisystème à des fins littéraires.
1.
»
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