GAUTIER Judith : sa vie et son oeuvre

GAUTIER Judith (1845-1917). Poète, romancière et essayiste. Fille de Théophile Gautier, et femme de Catulle Mendès, dont elle sc séparera bientôt, Judith Gautier s’est très jeune intéressée à l’Orient, ayant reçu les leçons d’un vieux maître chinois : le Livre de jade (1867), signé Judith Walter, offre une traduction rigoureuse et délicate de poèmes chinois, et son premier roman, le Dragon impérial (1868), est accueilli avec chaleur; quant à l’Usurpateur (réédité sous le titre la Sœur du Soleil), il est couronné par l’Académie française en 1875. Dans ses essais — les Peuples étranges (1879) —, ses nouvelles — Cruautés de l'amour (1879) —, ses poèmes — Poésies de la libellule ( 1885), Poésies (1911) —, ses drames — la Marchande de sourires (1888), la Tunique merveilleuse (1899) —, ses romans, Judith Gautier restera toujours fidèle à son inspiration orientale.

De même, elle reste fidèle à son admiration pour Wagner; car elle sera l’une de ses plus ardentes introductrices en France, lui consacrant un livre : Wagner et son œuvre poétique ( 1882), et assurant la traduction française de ce Parsifal (1893) pendant la création duquel elle fut si proche du Maître. Première femme à être élue à F académie Goncourt (1911), elle laissera trois volumes de souvenirs : le Collier des jours (1902-1909).

Le wagnérisme et l’orientalisme auront été deux des grandes modes de la fin du siècle; pour Judith Gautier, ce furent deux passions mêlées à sa vie et à ses livres. Elle, qui ne visita jamais l’Orient, en fit le décor et le sujet de son œuvre, avec une prédilection pour la Chine et le Japon et quelques incursions en Inde et en Perse... La couleur locale est souvent superficielle et la documentation insuffisante, mais la fluidité tranquille du style et le souci d’impersonnalité sont marqués par cette Ion-