Fustel de Coulanges a dit : La Patrie, ce n'est pas seulement l'amour du sol, c'est l'amour du passé, c'est le respect des générations qui nous ont précédés. Que pensez-vous de cette compréhension du sentiment national ?

« -80- htstoire contemporaine, fondée sur 1 'impartialité scientifique et 1 'éloignement de tout parti pris politique.

Après les historiens romantiques, tous plus ou moins sectaires, Fustel a orienté 1 'his~ toire vers de grandes voi•es, et il a voulu l'éconciHer tous ses con­ temporains dans un idéal de justice à l'égard du passé.

Premier point.

-La patr1e, c'est dlabord l'amour du sol...

a) C'est l'amour de la terre natale, du coin familier, des beaux et clairs paysages de France, des monuments magnifiques, de tout cela dont on •souffre tant quand on en est privé, dont l'absence constitue l'exil,· b) C'est l'amour du doux parler français, de l'esprit natio­ nal, des lois, de l'indép·endance du pay·s, de la vie fran­ çais•e, d·e tout enfin qu'on est prêt à déf€lldr.e au prix de son sang.

Deuxième point.

- C'est ·Surtout l'amour du passé ...

a) Parce que la patrie a été créée par l'effort du pMsé :terre, langue, monuments, lois, traditions, tout cela est dil 'à ceux qui nous ont précédés.

Il faut aimer la France dans le passé, dans ses héros, dans ses poètes, dans ses rois, dans son peuple ...

; b) 11 faut respecter tous ces ·pères de la patrie.

Et ce re.sp·eet, H faut le manifester en leur obéissant encore, en les défendant, en les honorant.

lls ont droit à notre recon­ nais·sance et à notre piété.

Gardons leurs lois, leurs coutumes, l•eurs traditions.

C'est là le vrai patriotisme.

CoNCLUSION.

- !Défions-nous, dans les ju~ements historiques, c.omme dans le •patriotisme, de l'esprit de parti qui nous empêche d'aimer toute la France, celle du passé ou celle du présent.

Unis­ sons tous nos morts et tout ce que nous leur devons dans le même filial souVlenir.. »