Fontenelle "Histoire des oracles "La Dent d'or"
Publié le 20/12/2015
Extrait du document
«
2 le parallélisme de construction qui met en regard les 2 formes de notre ignorance et le
degré de gravité de la 2de par rapport à la 1ère (« si convaincu de…par …que par… ») ;
et l’effet d’aggravation dans la dernière phrase : « non seulement …mais encore » :
l’homme est plus facilement conduit vers le faux que vers le vrai.
Le récit central servant d’exemple à la démonstration de l’auteur comporte un
enseignement, c’est un apologue.
II L’art de persuader : un apologue plaisant
1 Un récit vivant et plaisant :
Récit présenté à l’avance comme divertissant = illustration du « ridicule »
annoncé ; « malheur » des savants sur lequel l’auteur ironise avec l’antithèse
« malheur/si plaisamment » (NB l’intensif « si ») ; et qui a la vivacité du récit
oral : NB le verbe « parler » et la présence des guillemets.
L’éloignement dans le temps et l’espace = distance prudente « fin du siècle
passé » (16 ème
siècle) ; « l’Allemagne »
Personnages archétypaux présentés comme ridicules : des « savants » : NB
humour dans la malice avec laquelle l’auteur affuble systématiquement ces
prétendus savants allemands de noms à consonance latine et qui s’allongent
progressivement.
Il stigmatise ainsi leur pédantisme.
NB : leur nombre (4) sur
lequel F.
ironise « autre savant » ; leurs titres ronflants, l’abondance de leurs
ouvrages : « afin que cette d’or ne manquât pas d’historien » ; « en écrit encore
l’histoire » .
NB : leur goût de la controverse : « écrit contre… » ; « docte
réplique ».
La longueur et l’acharnement des travaux : cf les notations temporelles.
L’auteur veut ainsi attirer l’attention sur le grand déploiement d’activité
intellectuelle en décalage avec la nature du fait : une simple dent d’or …fût-elle
« grosse » !
Les interventions ironiques du narrateur : il prend à témoin le lecteur de la
stupidité des explications avancées : « figurez-vous quelle consolation… » puis à la
fin du récit il utilise le pronom indéfini « on » pour renvoyer tous ces savants à
l’anonymat qu’ils méritent et pour rappeler que l’idée des priorités énoncée au
début n’a pas été respectée : « on commença…et puis… ».
2 Un apologue efficace : une double leçon à tirer :
La dénonciation d’une pseudo science :
Le point de départ de leurs travaux n’est qu’une simple rumeur : « Le bruit
courut » le fait n’est donc pas vérifié et pourtant ils se lancent dans une longue et
laborieuse « histoire » de la dent.
Ensuite la 1 ère
explication donnée est d’ordre religieux : le phénomène dû à un
miracle, relève plus de la superstition que de la rigueur scientifique.
Miracle que
remet aussitôt en question la précision ridicule soulignée par le parallélisme « en
partie naturelle, en partie miraculeuse », comme si une moitié de la dent était
miraculeuse et l’autre naturelle !
Le manque de rigueur des explications est d’ailleurs souligné par l’auteur avec
l’emploi du verbe « prétendit » (= simple opinion sans fondement) et du nom.
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