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Fontenelle "Histoire des oracles "La Dent d'or"

Publié le 20/12/2015

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Bernard Le Bovier de Fontenelle (1657-1757), Histoire des oracles (1687) « La Dent d’or » Depuis « Assurons-nous bien du fait » jusqu’à « qui s’accommodent très bien avec le faux » L’Histoire des oracles est un essai philosophique publié en 1687, dans lequel Fontenelle s’en prend aux « oracles » et plus généralement aux comportements irrationnels qu’entraîne chez les hommes la croyance superstitieuse. Au chapitre IV, la « Première dissertation » qui développe à une place centrale l’apologue de « La dent d’or », veut stigmatiser l’obscurantisme de faux savants qui s’en remettent aux « miracles » plutôt que de rechercher la vérité en adoptant une démarche rationnelle. Nous nous attacherons tout d’abord à l’art de convaincre dans cette « dissertation » à la structure rigoureuse puis à l’art de persuader à travers un apologue plaisant. L’art de convaincre : une « dissertation » à la structure rigoureuse. L’exposé de la thèse : « Assurons-nous bien du fait avant que de nous inquiéter de la cause » = Fontenelle définit une priorité en matière de connaissance, de recherche de la vérité : la vérification de l’existence du « fait » avant de chercher à l’expliquer. NB : la formulation brève et frappante sous forme de devise facile à retenir ; la recommandation pressante à l’impératif et l’implication du locuteur et du lecteur avec l’emploi du pronom pers. « nous ». Un argument concessif à l’appui (phrase suivante): oui c’est bie...
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« 2 le parallélisme de construction qui met en regard les 2 formes de notre ignorance et le degré de gravité de la 2de par rapport à la 1ère (« si convaincu de…par …que par… ») ; et l’effet d’aggravation dans la dernière phrase : « non seulement …mais encore » : l’homme est plus facilement conduit vers le faux que vers le vrai. Le récit central servant d’exemple à la démonstration de l’auteur comporte un enseignement, c’est un apologue. II L’art de persuader : un apologue plaisant 1 Un récit vivant et plaisant :  Récit présenté à l’avance comme divertissant = illustration du « ridicule » annoncé ; « malheur » des savants sur lequel l’auteur ironise avec l’antithèse « malheur/si plaisamment » (NB l’intensif « si ») ; et qui a la vivacité du récit oral : NB le verbe « parler » et la présence des guillemets.  L’éloignement dans le temps et l’espace = distance prudente « fin du siècle passé » (16 ème siècle) ; « l’Allemagne »  Personnages archétypaux présentés comme ridicules : des « savants » : NB humour dans la malice avec laquelle l’auteur affuble systématiquement ces prétendus savants allemands de noms à consonance latine et qui s’allongent progressivement.

Il stigmatise ainsi leur pédantisme.

NB : leur nombre (4) sur lequel F.

ironise « autre savant » ; leurs titres ronflants, l’abondance de leurs ouvrages : « afin que cette d’or ne manquât pas d’historien » ; « en écrit encore l’histoire » .

NB : leur goût de la controverse : « écrit contre… » ; « docte réplique ».

La longueur et l’acharnement des travaux : cf les notations temporelles. L’auteur veut ainsi attirer l’attention sur le grand déploiement d’activité intellectuelle en décalage avec la nature du fait : une simple dent d’or …fût-elle « grosse » ! Les interventions ironiques du narrateur : il prend à témoin le lecteur de la stupidité des explications avancées : « figurez-vous quelle consolation… » puis à la fin du récit il utilise le pronom indéfini « on » pour renvoyer tous ces savants à l’anonymat qu’ils méritent et pour rappeler que l’idée des priorités énoncée au début n’a pas été respectée : « on commença…et puis… ». 2 Un apologue efficace : une double leçon à tirer :  La dénonciation d’une pseudo science : Le point de départ de leurs travaux n’est qu’une simple rumeur : « Le bruit courut » le fait n’est donc pas vérifié et pourtant ils se lancent dans une longue et laborieuse « histoire » de la dent. Ensuite la 1 ère explication donnée est d’ordre religieux : le phénomène dû à un miracle, relève plus de la superstition que de la rigueur scientifique.

Miracle que remet aussitôt en question la précision ridicule soulignée par le parallélisme « en partie naturelle, en partie miraculeuse », comme si une moitié de la dent était miraculeuse et l’autre naturelle ! Le manque de rigueur des explications est d’ailleurs souligné par l’auteur avec l’emploi du verbe « prétendit » (= simple opinion sans fondement) et du nom. »

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