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FLORIAN Jean-Pierre Claris de : sa vie et son oeuvre

Publié le 06/12/2018

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FLORIAN Jean-Pierre Claris de (1755-1794). Qui ne saurait fredonner Plaisir d'amour, mais qui se souvient encore que celui qui composa cette ariette pour clavecin s’appelait Florian? Ce même Florian qui, en des temps où la politique n’était guère aux bergeries, s’ingéniait à rajeunir le roman espagnol et publiait des pastorales, Galatée et Estelle et Némorin, aimait à émailler sa poésie de chants que se disputaient les musiciens. S’il fut romancier, conteur, poète, fabuliste et dramaturge fort prisé à son époque, c’est sans doute parce qu’il sut adroitement exploiter « les canons établis par une mode ou bien ancienne, mais qui gardait son public, dans le cas des récits romanesques, ou bien récente dans le cas des pastorales », écrit R. Godenne. Jusqu’au siècle

 

dernier, la fluidité et l’harmonie naturelle de ses Fables firent de lui le premier épigone de La Fontaine. Sa trilogie dramatique de l'Histoire d'Arlequin, où triomphe la vertu, remportait encore un vif succès en 1889. Ses nouvelles, injustement oubliées aujourd’hui, offrent pourtant une originalité indéniable par rapport à celles de ses contemporains, Ussieux, Baculard d’Arnaud et même Sade. Il fut peut-être le seul écrivain, en cette fin du xvme siècle, qui sut se soumettre aux règles essentielles de la composition d’une nouvelle : la rigueur de la narration et la sobriété du style.

 

« Florianet » : un cœur ingénu

 

D’origine noble, mais sans fortune, Florian regrettera toujours la tendresse d’une mère qu’il n’eut guère le temps de connaître. Élevé par un grand-père attentif et instruit, il coule deux années de son enfance au château de Femey, auprès de Voltaire, lequel, séduit par sa grâce, sa vivacité d’esprit et sa gentillesse, le surnomme « Florianet ». C’est encore son amabilité et sa douceur qui le feront apprécier du duc de Penthièvre, dont il est le page (1768) puis le gentilhomme ordinaire.

« Martin, fut néanmoins -et à juste titre -critiquée, le comique et la verve ayant été gommés.

Loin de reprendre 1' Arlequin classique des farces ita­ liennes, Florian innova dans Je caractère qu'il donna au principal personnage de ses comédies : « Rien ne 1 'étonne, tout l'embarrasse; il n'a point de raison, il n'a que de la sensibilité » (Préface des Deux Billets).

Sa trilogie, donnée au Théâtre-Italien, représente Je héros dans les différents états de la vie : jeune homme, marié et père de famille généreux, crédule et confiant envers les hommes.

En dépit du but moral que s'était fixé Flo­ rian, « exciter les hommes à la vertu, en leur rappelant combien elle donne de vrais plaisirs », on ne saurait être dupe : Arlequin n'est pas un homme, ce n'est qu'un masque.

Ces pièces ne sont pas seulement d'agréables naïvetés, il a su trouver >, Musica, n° 480, p.

27-31, 1958; P.

Pelckmans, , Littérature, IX-3 6 (décembre 1979), Paris; R.

Godenne, >, R.H.L.F., mars-avril 1969, Paris; Florian.

Actes du colloque de Sceaux ( 4 avril 1987), dans les Cahiers Roucher-Chénier, n° 8, 1988.

C.

LAVIGNE. »

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