Flaubert, L'Education Sentimentale : Ce fut comme une apparition.
Publié le 25/10/2011
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«
Commentaire :
Après avoir songé à intituler ce roman, écrit entre le 1er septembre 1864 et le 16 mai 1869, les Fruits secs, et après
avoir longtemps hésité — au point de demander à son amie George Sand de lui trouver un titre —, Flaubert adopte
finalement, «en désespoir de cause», le titre l’Éducation sentimentale, histoire d’un jeune homme: «Je ne dis pas qu’il soit bon,
mais jusqu’à présent c’est celui qui rend le mieux la pensée du livre» (lettre à George Sand, 3 avril 1869).
L’écrivain reprend
ainsi un titre déjà utilisé pour une œuvre de jeunesse — rédigée de 1843 à 1845 — qu’il ne souhaita jamais publier, et qui
n’a à peu près de commun avec l’ œuvre présente que le titre, le sous-titre étant propre au roman de 1869.
La rédaction de
l’ouvrage s’accompagne d’une inquiétude tenace concernant un «défaut de conception» que l’auteur perçoit sans parvenir à le
corriger: «Je veux faire l’histoire morale des hommes de ma génération; “sentimentale” serait plus vrai.
C’est un livre d’amour,
de passion; mais de passion telle qu’elle peut exister maintenant, c’est-à-dire inactive.
Le sujet, tel que je l’ai conçu, est, je crois,
profondément vrai, mais, à cause de cela même, peu amusant probablement.
Les faits, le drame manquent un peu; et puis
l’action est étendue dans un laps de temps trop considérable.
Enfin, j’ai beaucoup de mal et je suis plein d’inquiétudes» (lettre
à Mlle Leroyer de Chantepie, 6 octobre 1864).
Le roman s’ouvre sur le trajet fluvial du héros, Frédéric Moreau, entre Paris et Nogent.
Celui-ci,
nouvellement reçu bachelier, retourne dans sa famille avant d’aller « faire son droit ».
C’est sur ce bateau qu’il va
rencontrer M.
Arnoux, qui l’introduira ensuite dans le monde de l’art, et surtout Mme Arnoux, qui va devenir son
grand amour.
Nous sommes ici au point de passage entre incipit et diégèse, c'est-à-dire entre l’ouverture du roman
et le roman proprement dit (=l’histoire ).
Ce passage oriente ainsi le déroulement du roman .
Il s’agira donc
de voir en quoi ce passage est programmatique dans l’économie romanesque.
Nous verrons dans une première partie...
Plan :
Nous nous demanderons en quoi cette scène de première rencontre, qui réalise un brouillage des points de vue, est
programmatique de la suite du roman.
I.
La cristallisation amoureuse
1.
Le coup de foudre
Comparaison : « comme une apparition » montrer l’instantanéité de la rencontre et l’éblouissement de Frédéric
Champ lexical d'une lumière qui irradie et aveugle comme la foudre : « éblouissement », « lumière »,
« splendeur »
Champ lexical de l’unicité : « toute seule », « personne »
Vocabulaire montrant l'admiration du jeune homme pour cette femme : « éblouissement », « splendeur »,
« séduction », « finesse », « extraordinaire », « ébahissement ».
Enumérations : « cette splendeur de sa peau brune, la séduction de sa taille, ni cette finesse des doigts que la
lumière traversait » ; Il souhaitait connaître les meubles de sa chambre, toutes les robes qu’elle avait portées, les
gens qu’elle fréquentait » + hyperbole montrent l’exagération des sentiments du jeune homme.
On voit ses
sentiments plus que la femme elle-même.
Gradation « désir » « envie plus profonde » « curiosité douloureuse qui n’avait pas de limite » ; « soin nez droit,
son menton, toute sa personne »
Discours direct : premier contact
2.
La cristallisation amoureuse
Portrait assez vague de la femme , il nous renseigne sur le sentiment mais non pas l'apparence.
Lexique du regard : « observer », « distingua », « ses yeux » « regarda »
Champ lexical de l’amour : « amoureusement », « palpitaient », « séduction », « ébahissement »
Comparaison : « Il considérait son panier à ouvrage avec ébahissement, comme une chose extraordinaire.
»
Personnification des rubans qui donnent un double sens au mot « palpitaient » : double sens peut supposer que
ce qui palpite est le c œur de Frédéric.
La femme inaccessible : lexique exotique : « Il la supposait d’origine andalouse, créole peut-être ; elle avait ramené
cette négresse avec elle.
»
Pratiquement dans toutes les séquences descriptives, on a une focalisation interne .
On a un champ lexical de la
vision : « distingua », « regarda », « avait vu ».
La description est prise en charge par le regard de Frédéric.
Le terme
« amoureusement » montre bien le point de vue interne.
La description se caractérise par l'émerveillement et
l'enthousiasme.
Mais derrière l'enthousiasme et le transport, un autre regard est présent qui est le point de vue du narrateur..
»
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