Fin de partie : Page 47 à 50 de Samuel Beckett
Publié le 11/02/2011
Extrait du document


«
appartenir à cette espèce de limbe.
Mais cet aspect tragique se voit rapidement atténué par une teinte comique quise moque de cette espèce d'inactivité, de mort.Clov fait allusion à la comédie dès le début du passage, « Pourquoi cette comédie tous les jours ? » à ce que Hammrépond « la routine.
On ne sait jamais.
» On peut dire que la comédie est ici en mesure d'atténuer le sérieux,(Beckett lui-même ne le prend pas au sérieux) on remarque par exemple que Clov se moque de Hamm quand celui-cidemande « On n'est pas en train de… signifier quelque chose ? ».
Voyons les moments ou Becket se moque destroubles existentiels humains :Il y a d'abord un comique de gestuelle : Clov se gratte à cause d'une puce alors que Hamm emporté part une sorted'illumination d'espoir et bonheur.
Hamm : « je me demande ( un temps) Une intelligence, revenue sur terre, neserait elle pas tentée de se faire des idées, à force de nous observer ?(Prends la voix d'intelligence).
Ah bon, je voisce que c'est, oui je vois ce qu'ils font ! (Clov sursaute, lâche la lunette et commence à se gratter le bas-ventre deses deux mains.
) Et même sans aller jusque –là, nous-mêmes..
par moments..
(Véhément.) Dire que tout celan'aura peut être pas été pour rien ! »Par après on constate le comique de mots : on confond coïte et coite ce qui n'a aucun rapport avec la puce quivient de mourir, celle qui symbolisait la régénération de l'humanité.
Le moment, qui devait être important, rituel à lalimite, est ainsi banalisé et presque ridiculisé par une phrase de Hamm : « Mais voyons si elle se tenait coïte noussérions tous baisés ! »La comédie est donc un moyen pour ridiculiser les personnages, pour rendre évidente leurabsurdité et leur stagnation encore.Donc, ce passage ci a des éléments lugubres et mornes qui contribuent a l'impression sombre de faillite, de postmonde, d'extermination des porteurs d'espoir (vu l'épisode de la puce) .
En revanche, il y a aussi une teinte comiquequi tient place, qui se moque de la situation, qui remarque l'absurdité et la stagnation de l'existence despersonnages.
C'est d'ailleurs cette stagnation, la routine ce que Beckett vise à attaquer principalement dans cepassage-ci..
Hamm raconte à Clov : « Cette nuit j'ai vu dans ma poitrine.
Il y avait un gros bobo.
» A cela Clov réponds : « Tu asvu ton cœur.
» Hamm ajoute : « Non, c'était vivant.
» Les personnages sont alors conscients de leur mort partielle.Cependant Clov répète que « Quelque chose suit son cours.
» Ils sont morts, mais quelque chose suit son cours,c'est à partir cela qu'on peut dégager la nature de leur mort partielle : une vie au servie de la routine, sansquestionnement, où les personnages se contentent de savoir que quelque chose suit son cours.
Ce passage est lereflet de la conception beckettienne de la routine, celle qui signifie le divorce avec notre humanité, et encore qu'onsoit conscients de celle-ci on ne veut pas , ou on ne peut pasy renoncer.
Donc ce passage est un des seuls à raconter une action, cependant celle-ci n'a aucune transcendance dansl'histoire, ce qui contribue à l'impression de faillite et impuissance.
Le tragique est percevable, on parle de la mort,de l'insignifiance, cependant il est atténué par une teinte comique qui s'impose pour se moquer des personnages etde leur situation.
L'épisode, en gros, visait à porter espoir, et à montrer que cela n'a aucun sens parce que l'êtrehumain, au service de la routine, est partiellement mort..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- ACTE 1 - DIVISION 7 (PAGE 105 À LA FIN) - Fin de partie de Samuel Beckett
- FICHE DE REVISION Incipit Fin de Partie, Samuel Beckett
- FIN DE PARTIE - Samuel Beckett (résumé)
- Fin DE PARTIE de Samuel Beckett (analyse détaillée)
- FIN DE PARTIE de Samuel BECKETT. Pièce en un acte (Résumé de l’ouvrage)