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FEYDEAU - SCENE 2- ON PURGE BEBE

Publié le 28/02/2024

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« Analyse Linéaire – On purge bébé– FEYDEAU- Scène 2 Introduction : (Accroche) : Georges Feydeau est un auteur du 19eme siècle.

Il excelle dans le vaudeville où il manie une satire virulente du monde des affaires et du monde privé de la bourgeoisie (Présentation de l’œuvre) : On purge bébé est un vaudeville de Georges Feydeau, représenté pour la première fois le 12 avril 1910 au Théâtre des Nouveautés.

Elle remporte immédiatement un bon succès et les critiques de théâtre soulignent la justesse de l’observation de Feydeau.

Certains qualifient même sa pièce de « petit chef-d’œuvre » et la comparent aux comédies de Molière.

Il s'agit d'une pièce en un acte, composé de six scènes musicales et de théâtre contemporain, dans laquelle des bourgeois élèvent un enfant infernal avec une présence imminente du comique. (Présentation générale du passage) : Dans cet extrait de la scène 2, Mr Follavoine, porcelainier s’apprête à recevoir M Choulloux.

Julie Follavoine son épouse, est en chemise de nuit et tient un pot de chambre à la main, qu’elle brandit devant son mari car Toto, leur enfant, est constipé et qu’il faut le soigner.

M Follavoine, embarrassé par la tenue de son épouse (M Choulloux arrive) essaye de lui expliquer l’importance de ses affaires avec lui : conclure un marché concernant l’achat de pots de chambre en porcelaine incassable pour l’Armée Française. La scène montre l’affrontement de deux époux qui se déchirent au nom de valeurs opposées. Le titre de l’œuvre suscite d’emblée le sourire par l’allusion scatologique. Toto, le bébé, (il a en fait 7 ans) est constipé et il faut le purger. Cependant son père est préoccupé par l’arrivée de M Chouilloux avec qui il espère conclure une affaire financière de la plus haute importance. L’extrait à analyser précède l’entrée de M Chouilloux.

Le public assiste à la discussion du couple qui dégénère en dispute. (Problématique) Nous allons voir comment le comique met en valeur la satire du couple et du monde des affaires. (Annonce du plan) : L’enchainement des répliques ne permet pas de dessiner une construction du passage porteuse de sens.

Il n’y a pas de mouvements. Page 1 sur 8 La scène présente une dispute matinale entre Julie et son époux, Follavoine est gêné depuis l’entrée de son épouse sur la scène, par la chemise de nuit et le pot de chambre rempli d’eau sale qu’elle tient à la main, brandit ou déplace d’un lieu à un autre.  Le comique présent dans le titre et l’intrigue se poursuit avec le nom des      personnages « Follavoine » serait par la métaphore et le calembour « fol d’avoine » c’est-à-dire fou d’argent.Débute ainsi la satire du bourgeois qui ne pense qu’à s’enrichir, accentuée par le double sens de la « folle d’avoine », une graminée sauvage nuisible aux autres cultures. M Chouilloux, quant à lui possède un nom farfelu, qui par le jeu des sonorités renvoie à la bétise « ouille » et l’aveuglement « dans les choux » Julie porte un « joli » prénom par paronomase, qui contraste de manière burlesque avec son personnage sans gène FOLLAVOINE : Chouilloux, c’est le président de la commision d’examen, chargée par l’Etat d’adopter le modele qui sera imposé comme type à l’adjudicataire.

Comprends tu maintenant l’interet qu’il y a à se la ménager ? J’ai le brevet de la porcelaine incassable ? n’est ce pas ? Que par l’influence de Chouilloux la commission adopte la porcelaine incassable et ça y est.

L’affaire est dans le sac et ma fortune est faite ! Dès la première réplique de Follavoine , on observe un contraste burlesque entre les connotations dépréciatives du nom « Chouilloux » et le titre ronflant que rappelle Follavoine : « président ».

Follavoine cherche à impressionner son épouse en le valorisant à l’aide de tournures qui occultent dans un premier temps la visée de leur rendez vous – vendre des pots de chambre aux soldats, dont l’identité est masquée par le groupe nominal « adjudicataire », mot bien plus soutenu que « soldat » qu’il remplace.

La caricature est donc ici mise en valeur de manière burlesque. Follavoine expose la situation à Julie à l’aide de questions rhétoriques « comprends tu ».

Il utilise des expressions familières « l’affaire est dans le sac », « ma fortune est faite » qui montrent que l’appât du gain est sa seule motivation.

Mais la perspective de devenir riche l’enthousiasme.

Le jeu de Julie théâtralise aussitôt son échec, indiqué par la didascalie « songeuse » et la réduction comique des grands mots de Follavoine devenus dans la bouche de Julie de simples « ça » reprise deux fois dans la réplique : JULIE : reste un instant songeuse, hochant la tête, puis.

Oui !....

et ça te mènera à quoi ça ? Dans le Vaudeville, les didascalies abondent ; le dramaturge indique très précisément comment interpréter le texte.

La réaction de Julie est d’abord de garder un silence lourd de sens « songeuse » « hochant la tête » ; on Page 2 sur 8 attend qu’elle félicite son époux mais son langage corporel est éclairé par l’adverbe « oui » suivi d’un suspens matérialisé par les « … » puis une question qui déprécie les efforts de Follavoine pour glorifier son projet. Elle y fait allusion à l’aide deux « ça » méprisants. Page 3 sur 8 FOLLAVOINE :, avec emballement.

A quoi ? Mais si je réussis, c’est le pactole ! Je deviens du jour au lendemain le fournisseur exclusif de l’armée française.   Indifférent à sa réserve, Follavoine lui répond avec une euphorie suggérée dans la didascalie « emballement » au lieu « d’enthousiasme » ; le dramaturge caricature le personnage grâce à ce mot familier dont seuls les lecteurs ont connaissance, mais qui doit guider le langage corporel d’un acteur qui s’enfièvre à l’idée de devenir riche. Follavoine rêve en grand, Le pactole – antonomase de Pactole, petite rivière qui d’après plusieurs légendes grecques charriait des paillète d’or – est un fleuve grec qui désigne métaphoriquement la fortune.

Il a de nouveau recours à une tournure hyperbolique pour évoquer la grandeur de ses projets « le fournisseur exclusif » omettant de spécifier le complément du nom « fournisseur de pots de chambre » ce qu’il va fournir à l’armée française. JULIE : Le fournisseur des pots de chambres de l’armée française ?  Sous la forme d’une question rhétorique, l’épouse quant à elle explicite aussitôt de manière ironique la teneur grotesque du projet financier. FOLLAVOINE, avec orgueil.

De tous les pots de chambre de l’armée française !  Ignorant l’ironie de son épouse, Follavoine s’enorgueillit .

Le sens de la didascalie « avec orgueil » est renforcée par l’indéfini de la tonalité « tous » qui détermine le GN « pots de chambres » associée de manière burlesque à « l’armée française ».

Il y a un contraste burlesque entre les produits vendus et la fierté de l’homme d’affaires. JULIE : fronçant le sourcil.

Et … on le saura ?  Julie agit ici comme le révélateur de ces ridicules jeu de scène : « froncer les sourcils » accompagner d’une question brève où le sujet « on » renvoie au monde de la grande bourgeoisie, l’univers des Follavoine, et aussi la cible favorite de Feydeau.

Les points de suspension théâtralisent ici encore le dédain de Julie. FOLLAVOINE, de même.

Mais tout naturellement qu’on le saura !   La satire se double ici d’un autre motif cher à Feydeau – la satire du couple. Ils partagent le même tic « froncer les sourcils » mais la discorde entre eux s’amplifie au moment ou Julie s’aperçoit que l’affaire sera publique et que son statut de femme bourgeoise sera entaché par le produit qui fera leur fortune.

L’enchainement des répliques fonctionne à l’aide des reprises Page 4 sur 8 des mêmes mots interprétés différemment selon le personnage.

Follavoine jubile, Julie méprise. JULIE.

Oh ! non… Oh! non, non, non, non, non, non!...je ne veux pas être la femme d’un monsieur qui vend des pots de chambre.  Julie ne refuse pas la fortune mais le produit qui la rend possible.

Ici, une réplique qui suggère de manière comique le refus tragique avec l’interjection « oh.... »

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