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Federico Mayor, directeur de l'UNESCO, déclare : « Pour certains, la culture ne comprend que les chefs-d'œuvre, que ce qui atteint au sublime, dans les différents champs de la réflexion et de la création ; pour d'autres, la culture va jusqu'à englober tout ce qui fait qu'un peuple se distingue des autres, depuis ses productions les plus sophistiquées jusqu'à ses croyances, ses coutumes, ses manières de vivre et de travailler. » Vous analyserez ces deux conceptions de la culture en les

Publié le 24/02/2011

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culture

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culture

« I.

Deux conceptions dissemblables A.

La culture du « sublime » B.

La culture d'une société II.

Les cultures et la culture A.

Les raisons d'une double définition B.

La culture est une ouverture sur le monde DEVOIR RÉDIGÉ Le monde moderne s'interroge plus que jamais sur sa civilisation et ses modes de pensée.

Il y a quelques annéesdéjà, A.

Artaud s'écriait, dans la Préface du Théâtre et son double : « Jamais, quand c'est la vie elle-même qui s'enva, on n'a autant parlé de civilisation et de culture.

» Mais quel est le sens du mot « culture » ? Federico Mayor ne se risque pas à donner une définition et préfère signaler l'importance de cette notion enconfrontant deux conceptions opposées : celle qui n'admet comme culturels que « les chefs-d'œuvre », l'autreenglobant « tout ce qui fait qu'un peuple se distingue d'un autre ».

Sens restreint ou sens large, nous verrons que laproblématique oppose la Culture à la diversité des cultures, dans un objectif d'ouverture au monde. Au sens restreint du terme, la culture est la qualité d'une personne chez qui les études et la réflexion ont laissé unbagage de connaissances et développé les capacités intellectuelles et artistiques.

C'est ce que nous comprenonslorsqu'on nous parle d'émissions « culturelles » ou d'une personne « cultivée ».

Seuls les domaines artistiques etintellectuels sont concernés, le « sublime » qu'évoque F.

Mayor étant ce qui élève l'âme.

Un concerto deBeethoven, une page de Stendhal, ou la contemplation d'une toile de Botticelli semblent en effet plus propres à nousdonner une idée de la beauté que ne peut le faire un objet utilitaire, si esthétique soit-il. L'art nous donne accès aussi bien à la beauté qu'aux sentiments humains les plus forts.

Ainsi la violence aveclaquelle Phèdre, dans la pièce de J.

Racine, lutte contre sa passion nous conduit aux plus hauts sommets de lapsychologie humaine.

Ensemble de connaissances et de références que nous possédons, cette culture permetd'établir des liens entre les œuvres, de construire un réseau cohérent d'objets culturels.

Ainsi les vitraux et les bas-reliefs d'église parlent un langage symbolique accessible à celui qui peut les déchiffrer.

À une autre échelle, laculture qui peut aborder les oeuvres dans leur langue originelle est plus riche, et lire W.

Shakespeare en anglais, ouH.

Heine en allemand permet un contact plus fécond avec d'autres cultures. Mais ainsi conçue, cette culture exclut une grande partie des hommes et une grande partie des connaissanceshumaines.

C'est pourquoi les ethnologues, comme C.

Lévi-Strauss, préfèrent en donner une définition plus large.

Cartous les aspects de la vie quotidienne révèlent les particularités d'un peuple par rapport aux autres.

Les domainesscientifiques et techniques forment un champ assez large pour que s'y développe un savoir-faire original.

Dans ledomaine des sciences, par exemple, l'astronomie et les mathématiques ont trouvé la plénitude de leur expressionchez les Arabes, ce qui n'a pas manqué d'influencer toute leur culture.

Les modes de vie, dans leur ensemble, lescoutumes font partie de la culture d'un peuple.

La vie sociale, entre autres, prend des formes diverses : si lesEuropéens privilégient l'autorité parentale, dans la plupart des sociétés d'Afrique, oncles et tantes ont une autoritéégale à celle des parents sur les enfants.

Dans le domaine moral les différences qu'ils ont constatées d'un peuple àl'autre ont fasciné les explorateurs, à commencer par Bougainville, séduit au XVIIIe siècle, par les moeurs très libresdes Tahitiens.

Ce relativisme des valeurs culturelles se rencontre encore dans les pratiques de la vie quotidienne : les personnages devenus caricaturaux du joueur de pétanque marseillais, ou du buveur de thébritannique ont aussi une dimension culturelle.

Plus sérieusement, les croyances religieuses tendent à différenciernettement les cultures puisqu'elles imposent en particulier un rapport différent à la mort : réincarnation pour lesbouddhistes, résurrection des corps pour le christianisme, par exemple.

Enfin, le temps même a changé, à l'intérieurd'une même culture, les critères de jugement.

Il suffit de songer aux variations de l'idéal féminin : les garçonnes desAnnées Folles ont-elles quoi que ce soit de commun avec la plantureuse Vénus hottentote ? Ainsi avons-nous affaire à deux conceptions de la culture aussi dissemblables que possible.

Cette absenceapparente de point commun tient à diverses causes qui nous aideront à nous forger une idée peut- être plus juste et nuancée du concept de culture. Les deux manières d'envisager la culture recouvrent des réalités différentes.

Au sens large, le mot « culture »s'applique à tous les aspects qui définissent une société par rapport à une autre.

Il s'agit donc d'une culture de. »

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