Faire vivre sur un même territoire des populations différentes par leurs origines et leur culture soulève bien des difficultés.
Publié le 11/02/2011
Extrait du document

Contrairement à l'habitude, et sans doute parce que le sujet est vaste, le libellé ne demande pas à l'élève d'élaborer des solutions « personnelles « ou du moins de faire preuve d'imagination. Toutefois, le texte proposé n'envisage qu'une seule solution véritable : il refuse l'assimilation et la perte d'identité, il ne traite même pas d'un compromis possible. La reconnaissance des différences telle que la souhaite le professeur Jean Dausset dans l'épreuve 2 semble tout à fait impensable de la part des Blancs américains. Et Shirley Keith ne semble pas imaginer la possibilité d'un équilibre entre les deux cultures. Difficile donc, dans le corps du sujet, de traiter une solution totalement écartée par l'auteur puisque le libellé demande de se référer aux solutions du texte. C'est pourquoi, nous n'avons étudié que les idées suivantes : — la solution « clémente et libérale « d'une assimilation lente, progressive et indolore ;

«
L'échec scolaire engendre la marginalisation des enfants de la deuxième génération.
La langue mal maîtrisée nuit au cursus normal ; dans le cadre des nomades, les problèmes ne sont pas moindres.
Les valeurs transmises par l'école,reflet de la communauté dominante, ne correspondent pas à celles que l'enfant connaît au sein de sa famille.
Mœurs et coutumes
La famille : l'éducation des enfants, le rôle de la femme, la situation des personnes âgées, la place du chef de famille, autant de domaines qui ne correspondent pas nécessairement aux mœurs ambiantes et qui risquent de créer des heurts : les mariages mixtes rencontrent des obstacles.
Parfois même, c'est le refus de l'union entre personnes de communautés différentes. L'habitat fait souvent problème : les cités d'hébergement, les foyers construits dans les grandes villes aboutissent rapidement à des secteurs où l'insécurité règne et où les problèmes s'accumulent. Les rythmes de vie diffèrent et sont mal tolérés.
3.
Les solutions
L'assimilation lente et progressive
Elle aboutit, dans ce cas, à une perte d'identité.
L'Amérique fournit l'un de ces exemples où les populations venuesd'Europe se sont insensiblement fondues pour former une seule nation.
Certes, les pays d'origine ne sont pas véritablement oubliés (voir aussi le Québec), mais la culture outre-Atlantique domine. Ce phénomène (le processus d'assimilation) a été décrit par Bernard Vincent dans Les Marginaux et les exclus de l'histoire. Par l'apprentissage de la langue, par l'apport du confort, d'un bien- être, la minorité adhère peu à peu à la culture dominante.
Il est certain que la force de la culture américaine illustre bien ce phénomène.
Si l'intégration ne se fait pas, le recours à la répression intervient alors et l'on peut assister à des phénomènes d'exclusion. Cette tendance peut être jugée de deux manières :
soit l'on excuse et comprend une tendance universaliste qui
souhaite étendre aux autres communautés les valeurs qu'elle estime justes ;
soit l'on condamne (comme l'auteur) l'intolérance des hommes qui n'acceptent pas les différences.
La préservation d'une identité...
ou l'éloge des différences.
C'est la thèse essentielle de Shirley Keith. L'originalité vient ici de la prise de conscience de sa propre valeur.
Dans l'épreuve 2, le professeur Jean Dausset encourageait les différences de cultures, riches et fructueuses.
Là encore, l'histoire des États-Unis donnerait une illustration de cette thèse...
mais aussi le contre-exemple avec la répression des Indiens.
Le développement de formes artistiques spécifiques, la défense de valeurs différentes (le texte nous le montre) concourent à cette affirmation de soi.
En ce sens, le maintien de la langue d'origine, le rappel d'une histoire, la possibilité de pratiquer une religion, tout cela renforce la culture de la minorité. Cependant, on sent dans le texte une sorte de crispation.
Certes cette attitude défensive peut fort bien se comprendre mais on risque d'aboutir ici à une autonomie très proche de l'exclusion.
La minorité se referme ainsi sur elle-même et tout dialogue est alors rompu.
Dans le cas des Indiens, Shirley Keith semble très sûre de ce qu'elle affirme.
Toutefois, dans d'autres cas, on peut préférer un échange (voir l'épreuve 2 de Jean Dausset).
Conclusion
Cette dernière remarque invite à trouver une réelle coexistence et non une dangereuse juxtaposition des communautés.Par ailleurs, le libellé semble situer le débat sous le regard d'une sorte de témoin (Administration, Pouvoirs Publics...) qui a pour mission de « faire vivre ensemble différentes communautés ».
Cette remarque permet de mettre en cause les responsabilités (l'auteur veut inverser l'image fausse que l'Américain a des Indiens, ce faisant, elle crée à son tour un cliché)..
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