Faire, en les unissant par des transitions convenables; trois tableaux de Paris ligueur (fin du xvie siècle), Paris frondeur (milieu du xviie siècle) et Paris philosophe (milieu du xviiie siècle); ce faisant, chercher à caractériser l'esprit de Paris et son influence sur le reste de la France.
Publié le 12/02/2012
Extrait du document
Avec une persistance et une unité de vue dont peut-être aucune autre dynastie royale n'a donné l'exemple, les Capétiens ont, pendant huit siècles, travaillé à établir en France la monarchie centralisée, et c'est à Paris qu'ils ont placé le moteur de cet immense organisme. A partir du xve siècle surtout, c'est de Paris que se répand dans toute la France l'esprit. de la politique gouvernementale; c'est à Paris que fonctionnent les maitres rouages de l'administration. Mais est-ce aussi de Paris que rayonnent les grands courants d'orientation dans les idées de la nation? est-ce de Paris qu'ils reçoivent l'impulsion initiale et directrice? Il est intéressant de l'étudier. Trois moments semblent propres à cet examen : la Ligue, la Fronde et le milieu du XVIIIe siècle. L'esprit national, s'y montre remué dans ses profondeurs intimes : quel rôle a joué alors la capitale ?...
«
son peuple, se convertit; et Paris, c aflame de voir un roi », l'ac-
dame le 22 mai 1594.
Le royaume knife in resistance de Paris; it le
guint dans sournission :« La France est Phomme, avait dit 1e Bearnais;
Paris est le contr.
»
La capitale pacifiee se laisse gagner aux bonnes graces de son roi; sous
Marie de Medicis et Louis XIII, elle se contente de chansonner le gouver- nement - que n'a-t-elle pas chansonne? - sans le combattre.
Mais quand
les Espagnols menacent Paris (1636), le peuple se retrouve serieux et
patriote; it court en foule a 1116tel de Ville : « Oui, Monsieur le Marechal,
erient, a La Force les, crocheteurs de la Greve,.
nous voulons, eller en guerre avec volts! » - cller en, guerre »., &est Bien le mot, de- Paris si ondoyant et divers-,
remnant et incapable de jouir longtemps de la tranquillite.
Apres avoir
soutenu Richelieu, tout en raillant ses rigueurs, it s'irrite des insolences
4'Anne d"-Autriche-et, deg- mists de Mazarin; les coleres- bourgeoises se re- vellient,; le' vieux leVein derrietratiquer se souleve :- la Fronde' est nee.
-
Pour sontenir- son- Parlement et delivrer BrOusSeL.
l'idole du jour, it s'in-
'snrge, (25 anert, 1648);-- eleve eutOtif dn.
Louvre' seize cents barricades,- force'
a la, fuite- la regente et le petit Louis XIV, et- cherisonne cetix anernes qtfit
andante; pins; trorilpe-' par leg grands qui demarident l'appui de l'Espagne
.evide de' nos- discordes; it dbandenrie.
ces .dangereux ehefg; rappelle le roi.'
et' assiste, sans, yliertitiper, - as la betaille dn.
failhourg', Saint-Antoine' (2 juillet
-1652).
-Sontnies; d'intrOduite dans: la ville rine armee' espagildle; les deputes
de- capitate' raiment et.
sons massacres par les;-Soldats' de Conde qui
bientot; par.; les- maledictions noprilaireS.
Airisi, Paris
patriote se fait pardonnet inctitisegilentea
revolts cirrid'aliont
profile qu'aux grands, pour aboutir a la suppression progressive de toute
liberte.
La Fronde parisienne a eu son contre-coup dans la Provence, le Lan-
guedoc, le-Berry, in Bourgogne' et' la Guyertne': la sonmission de la, capitale
est' le- signal de la- pacification 'generale;' setile, l'brimee.- de Berdeatuti-
purant stir l'Arigieterreet l'Espegne; prolong& qiielqtre temps` la hitte.-
_Adilliteble-.
compensation'! c'est de RAH'S- qu'est you- le signet d'une girefte.
viii a- convert; de Mines les, proviiiCes, de Pest; de aussi,-- centre:.
de
Abides- les- generosites, erriverit aux irielheureux,- par' saint Vincent de Paul;
Steours, reeonfort:
Louis- XIV tient rigueur a, Paris- soliinis' huntilie; i1 lin.' ote min- titre de:
eapitale et' trensporte la coat' a Saint-Germain;, ptti*, Versailles on, Veleve
Ta villa du- ref: IF Ile laisse guere qu'un, sent privilege, inalienable
la; la royente.
de' Pesprit et du- goat: Grace a tt; protection du.
bourgeois' -
Colbert, Paris, siemlielltt, voit engine/net nonibre de ses haiiitentS, et
merle' choeuf
chente leg lenatigeg di Grandy Roi; cep-nide:tit it garde
de' sotirdeg cOleresi de' tenaces rarrenneg ti un- esprit, d'iltipiete raffle-lige =
luf !brit explosion a in Inert dry maitre' (1715).
Le vent est alors- aux idees temeraires et aux erreurs etranges; de Paris, .
ideas et erreurs envahiront In France entiere, pais porteront dans toute
1'Europe des gentles, de' revolutions.
Une puissance jusqifalors pen redott:,-
table,- s'affirme irresistible; elle a Paris' pour centre et les phi-
losophes pour ministres.
L'esprit d'examen universel ne ménage: nen
legislation;: doginesi constitution, et privileges, it discute tout et veut tout
gaper par des theories audacieuses.
Nos ecrivains recoivent des incredules
anglais le gerrne dir philosophisme; ils lui commaniquent in force d'expan--
.sion qui;.
dens; le° donlaine des idees;., est le' propre de- la race franceige et ils se servent de l'influence des salons, pour atteindre leur but
A &ate des salonsi de la' marquise de Lambert, et de la marechale de-
Luxembourg,.
refuges; de la haute convenance, c la menagerie» de Mr" dn.
Tencin recoil- ecrivains de tous pays qu'unit la, communaute des aspi--
Ces sentiments olemoeratiques avaient Mate dans la revolution eatirochierine de 1410 ; ils
:avaient inspire is grande Ordonnance du 25 mai.
2.
C'est l'esprit sensuel et sceptique du xvie siècle qui s'est perpetue a travers le xvue le plus
souvent sourdement et parfois se faisant jour par de bruslues et horiteuic eclat's:
'Qlléri_r _J!On p~q:pl~·-·- s~ con-vertit; e~ Par.~s •.
« !lffamé 4e ..
v()ir un r_oi :t, l'ac ·clamé l-é' â2 mm t-Mf4.
Le l'oyall'mé avait imité' la réststan:-ee: de Paris( n Ië suhtif· dan~ 'Sà' soumfssi'olf ~--« La• Fi'anee est' l'homm-e; avait dit -le- BéarRaiSJ· Paris est le_ cœur., ~ ~.
.,;"'.· ••
La capitale pacifiée se laisse gagn-er aux- bonnes grâces de son roi; sous
Marie de Médicis et Louis XIII, elle se contente de chansonner le gouver nement- que n'a•t-elle pas chansonné? -sans le combattre.
Mais quand les Espagnols menacent Paris (1696), le peuple se retrouve sérieux et patriote; il court en foule à l'Hôtel de Ville : «Oui, Monsieur le Maréchal, er.ientr à· Lar Force les-crocheteurs- de la- Grève-,.
nous v-oulons· aller en guerre avec vous!»· _ _
- - «'Aller an· guerre », c'est bien- le mot: de Paris si- ondoyant et divePs; remuant et incapable de jouir longtemps de la tranquillité.
Après- avoiP soutenu Richeliea, tout en raillant _ses rigueurs, il s'irrite des insolences d'Anne d!Autriclie--et: de& ruséS' de -Maz:arill; ll:!'s colères-• bourgeoises se· ré veillent) le· v-ieu-x 'levai~- lféttmeratiqu~l- së st>ulève·: In Fronde est né~; Pour· sontenir· son- P!irle:numr et- dêliVrér Brou-ssel;.
l'idole du jour, n: s'in :surge (25 aoftr 1'646h- élève àutour· dn:: Louvriî' seize~ cent'! barricades~- fore~ à: la< fuitè la: régetité' et: le- ~tit LoUi!! Xii:V,.
et chansonrte:· caux .même~ qll'il"
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à> là• eataille du·faubour~f Saitit"A'Iitoiiie (2- juillet :l'U5Z).
-Somntés, d·Itttr-ôdui-te dans; lîr ville· une· ar~ée" espllgliOle; les _députés-.
odè' Hi" câpitalè- r--tlf-Usent~ et:.
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massacrés·.
par'' les> S'oldllts de Gonde qui si-enfuit bie:ntôt1 potïPS':Ilivr- part .Jeg,, m:alédictioiiS-' popül«itesi· Ainsi·- PariS' patriote se fait par.dotili'er'·Ias.
illloottséqtïences-: d!ùn& r~olte qui n'a· d'atioro· profité qu'aux grands, pour aboutir à la suppression progressive de toute liberté.
.
La Fronde parisienne a eu son contre-coup dans la Provence, le Lan gtt~oc, le Berry, hf B6urgogile et; la Guyenne:: là~ soùmis:sion de la- capitale .est' le' signal de' la" P,iiciflMtîon générale; seüle,-li(}rmée de' ~Mêa:u:X;- s•ap;.
puyant' _Sût'- 11Angletel't!e···w I'Espllgne; prolonge quelque' tempS: la·• Itttte. A'd~irable comn,en:sa:tion'! c'est de Pàris· 9u'esr venu 1~: sig'ïiàl; d'une· gttêrt'é ·qui' a-couve'l'if• de _ruineS' leS'- provitiëes· de l'e!if~ de' Paris'· aussi,- cënfi"{l\:· de toutes> les• gênérosit~w,_ art"ivent- a'U'!f niàlheuren'X',- par· sail1F Vincent dè' PâU-U Jè· seeoars- ef le i"êeollfdrt~ · · - · · - - Lo'lli~ XIV tient-' rigueur' à' Pâris'.
so'tltnill· êl:1 liumiliê-; n: l,.i- ôtè sdn, titrë.
dé'
•capitale' et" tl'ftn!lporte' In• eonl" ·à~ S'aint·Gêt'mlH-Iii püis' à·.
V-êi'Silill~s où~ s"élè'\Te Ill'- ville- db' rcfr.
W ne Uii''• raîSjie guèt-e: qu'un·, seùl; JWi\titèg~, illld.
iénllble' eelüi• llà; Ut' r~ya_nté d~: I~espttf et du goftti _Gràeè à -fli' protèetidn du ,bo'Urgêrii!! 'eoitiëtt; Pa:rt~r- stëmlMUt; vou~ augmelitëi" le o(}mbl'e' de ses'- habif-hnt:S:,: et~ ~ène' le chœur· qUi' cl_iiuile les- Ihtta:n"ges· dh1 GN!ndl Roi; ee)fentlant' ii gardl! de",sôal'tl~' c?I~J'eS'~.de~ tènaces: ràn~~nt;s' ètl uïf esprit- d 1impiêté I'aillet1se 2 ,q_u"'; finit~ eX}Jloswli• a: lâ· mol't dn' mattrè' (1~1-5).
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Le· vent· est: alors• aux: idées· téméraires et auk erreurs· étranges·; .
de Pari~;· idées et, erreurs envahiront Ia1 France: entièl'e, puis porteront.
dans· toute: PEurope: des' gmn.es:' de: l'évolutions.
Une puissance= jusqttlalor& peu- redoü~ table, ..
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~affitmê· ir.i:"ésistible;.
elle a' Paris·.
pour centre· et les phi•· losophes pour ministres.
L'esprit d'examen universel ne ménage: rien':· légiSlationj, doglfi~;.
cmtstitut!on• et privilèg~s, _il, diseü.te tout' et~ veut tout sape~ par cJes theones audac1euses-.
Nos écr1vams reçmvent- des·· mcrédules an:glais·Iè gei'itle dù philosophisme; ils: lili commttniqnertt la• force~ d'expan-· .sion:· quil-, dhn!t•Ie· domaine des· idéês;, est• le~ propre· de· la: ra'ce:.· fr'aii~aise et' ils se:· serve.nt: dft·l'influenee d~s salons' pour atteindrec leur.
btiti- A• éôt~' des· salon&' de la-· m·apquis'e de Lambert: et de· la mat'échale de:· Luxembourg;, refu@s.> de la: haut~ convenance, «1~.
ménagerie'»' de _M ...
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dU" 'Ten:chr-reç.o.it li"S' éCrivains:.
de tous pays~ qu!unit la> communauté· des aspi-·
t; -cés·' Jlentin'i:ents dêma_t:l'!!.tiques-- aVaii,mt 'éclaté dans la rév6ltJtion· cal:l·uch'i~e- de :l411J:·;.UJi' :avaient inspiré la grànde Ordonnance du 25 mai.
-
2.
C'est l'esprit sensu~_.et~ceptig!le- du.xvi• siècle_qui s'est perp~tué.~ traver_s _le xvu• le plus souvent sourdement et parlms se fatsant jour par de· brus ::rues etî:iortteu:t( éclats.
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