Exposé - Romain Rolland : l'appel aux hommes de bonne volonté du monde entier
Publié le 05/03/2012
Extrait du document
Introduction : Romain Rolland, un être tourmenté
D'une culture façonnée par la passion de la musique et le culte
des héros il tenta, toute sa vie, de faire un moyen de communion
avec les hommes. Son angoisse de la solitude, son exigence de
justice le poussèrent à rechercher la paix « au-dessus de la mêlée «
de la Première Guerre mondiale, et son idéal humanitaire dans les
philosophies de l'Inde, puis dans le monde nouveau que prétendait
construire l'Union soviétique. Mais il n'aura finalement atteint
liberté et beauté que dans son oeuvre.
Plan
Introduction : Romain Rolland, un être tourmenté
I. Biographie
a) Un solitaire aspirant à la « vie collective «
b) L'élaboration d'une sagesse
II. Une oeuvre immense
a) La théâtralisation de la vie
b) Le roman-fleuve, ou les méandres de la sagesse
- Jean-Christophe
- Colas Breugnon
- L'Âme enchantée
III. L'espérance de la paix par la révolution
a) Accusé de trahison
b) La Déclaration d'indépendance de l'esprit
c) La rencontre avec Gandhi
Conclusion : la solitude et le silence
«
Romain Rolland est né en 1866 à Clamecy dans la Nièvre, dans
une famille aisée de notables locaux : on y était n otaire de père en
fils.
Il ne fallait pas gratter beaucoup pour trouv er dans
l'ascendance des paysans cossus ou des bourgeois po urvus.
Lui-même
s'est livré à cette enquête dans son Voyage intérieur (1942) : il y
trouve la preuve qu'il était bien un pur représenta nt d'une race
antique.
Ces ancêtres mythiques, il les incarnera d ans son Colas
Breugnon (1919).
Il est reçu à l'Ecole normale supérieure en 1886.
I l se destine
à une agrégation de philosophie, à laquelle il reno nce, expliquera-
t-il, pour ne pas avoir à se soumettre à l'idéologi e régnante
première manifestation de ce qui deviendra sa règle , l'indépendance
de l'esprit.
Il est finalement reçu à l'agrégation d'histoire.
Il
passera alors deux ans à Rome, où il rencontrera l' amie de Wagner et
de Nietzsche, Malvida von Meysenbug.
Ce jeune homme orgueilleux,
ombrageux, exigeant et timide n'a pas aimé l'enseig nement : il
manquait de santé et de voix.
Même quand il enseign era l'histoire de
la musique à la Sorbonne et à l'Ecole normale, on n e voit pas que ce
professeur, qui était en passe de devenir un des « phares » de sa
génération, ait exercé sur ses étudiants un ascenda nt particulier.
Non qu'il soit indifférent à la jeunesse : Jean-Chr istophe, Olivier
et leurs amis ses héros romanesques sont des je unes gens, il y a
beaucoup de tendresse dans Pierre et Luce, et l'Âme enchantée
accompagne Marc et les siens dans cette marche au c alvaire où les
contraint leur temps.
Mais avec la jeunesse vivante comme avec les
adultes, Rolland n'entretient guère que des rapport s épistolaires.
Il est un homme d'écriture, non de parole.
Aussi, d ès que la
littérature lui assure l'aisance modeste dont il a besoin pour
écrire, il donne sa démission de l'Université (1912 ).
L'élaboration d'une sagesse
Installé à longueur d'année au bord du lac Léman, i l va se
consacrer exclusivement à son uvre, qui est en mêm e temps
l'élaboration d'une sagesse.
Sa vie unie est coupée de crises de
santé, parfois graves, de voyages aussi, souvent à l'occasion de
grandes manifestations artistiques.
Le voyage de Mo scou (1935), à
l'invitation de Gorki, fait exception.
Son but étai t politique : il
s'agissait de rencontrer Staline et d'agir auprès d e lui comme une
sorte d'ambassadeur des amis français de l'Union so viétique,
particulièrement des intellectuels.
En 1937 Romain Rolland se décida à revenir au pays natal.
Il
s'établit à Vézelay.
Trois ans après, Vézelay se tr ouvait en zone
occupée.
Sur cette période lui-même a organisé le s ilence.
Il resta
terré dans une solitude presque totale.
Il ne cessa cependant pas de travailler.
Dès 1940, il achève la
rédaction de ses Mémoires (qui paraîtront en 1972) et du Voyage
intérieur .
Il met également la dernière main à ses recherche s
esthétiques, ordonnées autour des dernières années de Beethoven.
Enfin il écrit un Péguy (1944) dans lequel la biographie,
solidement documentée et accrue de ses souvenirs pe rsonnels,
s'enrichit de la réflexion de toute une existence s ur la religion et
sur le socialisme.
D'aucuns tiennent cette ultime « vie héroïque »
pour son chef-d'uvre..
»
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