Expliquez, au moyen de quelques exemples, ce jugement comparatif d'un critique contemporain : Rien d'étonnant si La Bruyère trouvait tant à blâmer dans Molière et s'il a refait plusieurs figures tracées déjà par celui-ci. Ce sont deux grands peintres du coeur humain, mais qui ne sont pas faits pour se comprendre et s'apprécier mutuellement. La Bruyère fait des miniatures ou tout au plus des tableaux de chevalet. Molière a la touche plus large et peint à grands traits. Ses tableaux sont

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Molière a la touche plus large et peint à gmnrlt traits.

Ses tableaux sont des fresques qu'il faut voir d'un peu loin pour en saisir f ensemble n.

(Clermont-Ferrand, octobre 1919).

DÉVELOPPEMENT Un certain nombre de critiques ont reproché à Molière da forcer la nature et de fausser la vérité.

Tel est le cas pour Boileau (Art poétique, III), Fénelon (Lettre à l'Académie) et surtout La Bruyère.

Ce dernier a pris soin de refaire certains person­ nages de Molière.

C'est ainsi que, sous les traits d'Onuphre, il se flatte de nous montrer ce que doit être l'hypocrite parfait.

La Bruyère ayant nettement indiqué qu'Onuphre présente avec Tartufe (qu'il ne nomme pas mais vise très clairement) des différences accusées, nous sommes amenés à étudier les retou- ches apportées au personnage de Molière, à nous demander si ces critiques et cette transformation sont légitimes.

I.

En quoi Onuphre di:lfèr~;~ de Tartufe.

Chez Onuphre tout est calculé pour donner l'illusion complète i) Chez Onuphre de la vraie piété.

Il recouvre son lit d'une housse de serge, tout est calculé cache soigneusement ses « chemises déliées », étale dans sa chambre des livres édifiants et met les autres cc sous la clef », s'avance-t-il par la ville, il sait, lorsqu'on l'observe, baisser les yeux, affecter une démarche modeste.

A l'église, il ne prie et ne médite avec de grands élans et force soupirs que s'il aperçoit cc quelque homme de bien et d'autorité » qui puisse le voir et l'entendre.

Tartufe est moins apte à appliquer les préceptes formulés dans !) Tartufe le code du parfait hypocrite.

La Bruyère signale dans sa con- d com 1 mdet d · t · · · 1 d ·1 1 d' · es ma a resses Uite rms Insignes ma a resses : 1 par e avec trop ostentation « de sa haire et de sa discipline » - il cherche à séduire la femme de son hôte, en employant, circonstance, aggravante, le jargon de la dévotion - il s'attire la donation des biens d'Orgon, en dépouillant des héritiers légitimes et, qui plus est, en ligne,. »