Expliquer le sonnet qu'en 1828 Sainte-Beuve consacrait à Ronsard, en publiant un recueil de ses Oeuvres choisies.
Publié le 22/02/2012
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Expliquer le sonnet qu'en 1828 Sainte-Beuve consacrait à Ronsard, en publiant un recueil de ses Oeuvres choisies. A toi, Ronsard, à toi, qu'un sort injurieux Depuis deux siècles, livre aux mépris de l'histoire, J'élève de mes mains l'autel expiatoire Qui te purifiera d'un arrêt odieux. Non que j'espère encore, au trône radieux D'où jadis tu régnais, replacer ta mémoire; Tu ne peux de si bas remonter à la gloire ; Vulcain impunément ne tomba point des cieux. Mais qu'un peu de pitié console enfin tes mânes ; Que, déchiré longtemps par des rires profanes, l'on nom, d'abord fameux, recouvre un peu d'honneur ! Qu'on dise : « Il osa trop, mais l'audace était belle ; Il lassa, sans la vaincre, une langue rebelle ; Et de moins grands, depuis, eurent plus de bonheur ». (Paris, mars 1918). En 1828 Sainte-Beuve publiait son fameux « Tableau historique et critique de la Poésie française et du Théâtre français au XVIe siècle » suivi, en un second volume, des « Oeuvres choisies de Pierre de Ronsard, avec Notice, Notes et Commentaires ». Ce dernier recueil était précédé d'un sonnet à la louange du chef de la Pléiade. Analyse du sonnet. Sainte-Beuve entend reviser le jugement porté sur Ronsard par le XVIIe siècle et le tirer de l'oubli où il était enseveli. Sans doute, il ne saurait être question de lui rendre son antique gloire, mais il convient de reconnaître que l'exagération même de son audace « était belle » et ,méritait un sort meilleur. Seule l'insuffisance de la langue d'alors expliquerait son échec.
Liens utiles
- Lettre de Victor Hugo à Sainte-Beuve pour le féliciter d'avoir (en 1828) réhabilité l'œuvre de Ronsard et de la Pléiade.
- Sainte-Beuve a dit qu'il a voulu, dans ses œuvres de critique littéraire, faire « l'histoire naturelle des esprits ». Expliquer cette formule.
- Expliquer et discuter cet éloge adressé par Sainte-Beuve à Lamartine : « Vous avez obéi à cette noble nature qui va, comme le cygne, se poser à tout ce qui est limpide, éclatant et pur. »
- Expliquer et discuter ce jugement de Sainte-Beuve sur Rousseau : « Pour nous, quoi que la raison nous dise, pour tous ceux qui, à quelque degré, sont de sa postérité poétiquement, il nous sera toujours impossible de ne pas aimer Jean-Jacques, de ne pas lui pardonner beaucoup pour ses tableaux de jeunesse, pour son sentiment passionné de la nature, pour la rêverie dont il a apporté le génie parmi nous et dont le premier il a créé l'expression dans notre langue. »
- Sainte-Beuve a dit de Rousseau qu'il est à la fois « le créateur de la rêverie » et celui qui a rendu à la littérature française « le sens de la réalité... et de la littérature intime ». Expliquer et discuter ce jugement.