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Explication linéaire n°9 :Les liaisons dangereuses Choderlos De Laclos

Publié le 07/02/2023

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« Explication linéaire n°9 :Les liaisons dangereuses Choderlos De Laclos Introduction: Parler de roman féministe pour le XVIIIème siècle relève de l’anachronisme puisque le mot n’a été inventé qu’en 1837 par Fourrier.

Pourtant le roman de Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses, participe à une prise de conscience de la condition féminine dans la société de son temps.

En effet, au siècle des Lumières, la condition féminine tend à s’imposer comme un sujet à part entière.

Dans Les Liaisons dangereuses, l'échange épistolaire met essentiellement en scène des femmes qui expriment leurs sentiments de manière privilégiée dans les lettres.

Dans cet extrait, la Marquise de Merteuil se présente comme une femme libre et fière d’elle-même en réponse à l'injonction présomptueuse de son interlocuteur privilégié, Valmont. Nous nous demanderons en quoi cette lettre fait entendre la voix d’un individu qui affirme vouloir s’affranchir de la morale de son temps et de toute sujétion. Nous montrerons d'abord que ce texte nous présente la voix d’une femme en position de suprématie.

Puis, dans le deuxième mouvement du texte apparaissent les raisons de la colère de la marquise. I. La voix d’un individu féminin en position de suprématie (l.1 à 10) A.

Une lettre brillamment construite : Elle choisit de commencer par un exorde brutal : « Si je n'ai pas répondu Vicomte, à votre lettre du 19, ce n’est pas que je n’en aie eu le temps » (l.1).

La double négation qui rejette la justification polie est une véritable provocation puisqu'elle affirme que le retard de sa réponse est absolument délibéré. Si elle accepte finalement de répondre à Valmont, c’est uniquement pour lui signifier son opinion : « il faut vous dire clairement mon avis » (l.5).

Pour l'introduire, elle utilise trois propositions subordonnées conjonctives compléments circonstanciels de cause : « [puisque vous revenez sur elle], [que vous paraissez tenir aux idées qu'elle contient], et [que vous prenez mon silence pour un consentement » (l.4-5) B.

Mme de Merteuil, une femme d’exception (l.6-7) Contrairement aux schémas de l’époque postulant l’infériorité de la femme dans tous les domaines, Mme de Merteuil affrme sa supériorité sur Valmont, même dans le jeu libertin. Elle écrit avec humour avoir eu « la prétention de remplacer à [elle] seule tout un sérail; mais » (l.6) refuser d'« en faire partie » (l.7).

La conjonction de coordination marque bien l’opposition. Dans cette métaphore du « sérail », elle inverse l'image de la soumission au bon plaisir masculin en se mettant en position sujet « j'ai pu avoir quelquefois la prétention ».

Elle invite ainsi Valmont à reconnaître sa singularité en refusant par une allusion à ses multiples conquêtes d'être réduite à n'être qu'un femme parmi d'autres. C.

Le rappel d’une connivence passée, désormais révolue (l.7-10) Elle rappelle qu’ils étaient complices : « Je croyais que vous saviez cela » (l.7). L’imparfait renvoie à un passé commun qu'elle met en opposition avec le présent d’énonciation : « Au moins, à présent, que vous ne pouvez plus l’ignorer » (l.7-8). L'antithèse entre « savoir » et « ignorer » est mise en valeur par la construction en parallélisme qui rappelle leur connivence passée, désormais révolue. Puis, elle enchaîne sur deux questions rhétoriques pour souligner le caractère choquant des prétentions de Valmont : « qui, moi ! […] pour m’occuper de vous ? » (l.8-9), « Et pour m'en m’en occuper comment ? » (l.9-10).

Elle emploie la métonymie, « un goût » pour désigner son jeune amant actuel, Danceny, afin de souligner que son choix est délibéré et qu'il lui convient davantage.

La répétition du groupe nominal, renchéri par l'adjectif « nouveau », rabaisse Valmont au.... »

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