explication linéaire: Gargantua prologue
Publié le 04/11/2023
Extrait du document
«
Gargantua, prologue p 11 du fascicule
Explication de texte
Introduction
Gargantua est le second roman de l’humaniste François Rabelais paru pour la première fois en
1534 et qui raconte l’histoire du père de Pantagruel le héros du premier roman de Rabelais.
Nous
étudions un texte extrait du prologue qui précède donc l’histoire de Gargantua et avertit le
lecteur de ce à quoi il doit s’attendre dans cette œuvre.
Il s’agit donc des premières lignes du prologue, premières lignes qui mêlent registre comique et
références philosophique antique.
comment le prologue permet a Rabelais de présenter son œuvre comme ayant des allures
grotesque derrière lesquels le lecteur doit déchiffrer un sens plus profond ?
3 mouvements :
1er mouvement (l1 à 4) : une adresse audacieuse faite au lecteur avant une référence a un
ouvrage philosophique
2ème mouvement (l4 à 9) : la description des silènes
3ème mouvement (l9 a la fin) : Un retour sur Socrate décrit comme un être ridicule avant d’être
valorisé par son savoir
Mouvement 1
L’extrait s’ouvre sur une apostrophe du lecteur destinée à attirer notre attention.
Notre attention est attirée non seulement par l’utilisation du pronom personnel « vous » à 2
reprises mais également par l’utilisation d’adjectifs mélioratif « illustres » et « précieux » qui sont
en plus renforcés par l’utilisation de l’adverbe très : « très illustre » « très précieux ».
Mais ce qui est moins courant ce sont les noms utilisés pour designer les lecteurs : « buveurs » et
« vérolés » à la ligne 1 parce que les deux font référence à des plaisirs qui sont aussi des vices (le
fait de boire de l’alcool et le fait d’avoir une vie sexuelle extrêmement riche).
La façon de s’adresser aux lecteurs est une façon assez irrévérencieuse de la part de Rabelais mais
encore une fois l’objectif étant d’attirer notre attention fonctionne.
En tout cas l’image que Rabelais donne de son lecteur est une image d’un bon vivant qui n’a rien
contre les excès, pour lui le lecteur idéal c’est quelqu’un qui n’a rien contre les excès de toute
sorte.
Il annonce aussi du coup une œuvre irrévérencieuse qui a un lien avec la boisson et la sexualité et
effectivement dans Gargantua on trouvera énormément d’allusions à la boisson et au sexe donc
les premiers thèmes du roman sont annoncés.
Cela dit il ne faut pas s’arrêter là puisque immédiatement après à la ligne 2 une référence au
monde antique arrive avec la référence au dialogue philosophique de Platon « le Banquet ».
La
mention des personnages du dialogue que sont Alcibiade et Socrate, cette référence signale
toute suite l’érudition de Rabelais et suppose également l’érudition du lecteur, le lecteur est
supposé comprendre ces allusions, ce qui nous laisse supposer que l’œuvre sera plus sérieuse
que ce que la ligne 1 pourrait laisser penser.
Bien qu’on ai ces allusions à la philosophie antique, dans le banquet de Platon Alcibiade arrive
totalement soûl dans un banquet pour déclarer son amour à Socrate, on remarque donc dès les
premières lignes du prologue un mélange de comique et de sérieux.
Le philosophe Socrate à la ligne 3 est désigné par Rabelais avec une périphrase valorisante
« prince des philosophes » et ainsi donc Rabelais confirme son intérêt pour l’Antiquité.
Enfin le dernier groupe de mot de ce mouvement « semblables aux silènes » provoque la surprise
du lecteur puisque silènes dans la mythologie grecque était un satyre qui était en général
représenté comme un homme ivre et très laid.
Pour faire un bilan de ce premier mouvement le début du prologue est placé à la fois sous le
signe du comique, de la légèreté et sous le signe de la connaissance, de l’érudition.
Mouvement 2
C’est un mouvement dans lequel Rabelais s’emploie a décrire les silènes.
Il suscite encore la curiosité du lecteur en appliquant le nom propre « silènes » à un objet et un
objet qui est disparu puisqu’il utilise le terme « jadis » à la ligne 5 : « les silènes était jadis des
petites boites ».
Ce sont des éléments qui vont attiser notre curiosité et pour nous permettre de visualiser ces
boites Rabelais va utiliser une comparaison à la ligne 5 « comme celles que nous voyons
aujourd’hui dans les boutiques des apothicaires ».
Cette référence aux apothicaires qui sont des
ancêtres, des pharmaciens introduit un passage métaphorique médical qui laisse entendre que
l’objet (la boîte) en question peut avoir un rôle thérapeutique, peut permettre de soigner
exactement comme peut-être le roman de Gargantua pourrait permettre de soigner.
On a d’abord un passage descriptif des boites.
Rabelais décrit d’abord leurs aspects extérieur à
partir de la ligne 6 « sur le dessus » et les illustrations qui les ornent « peintes », tout d’abord
signalées comme grotesques, prétend à rire comme on le vois avec les adjectifs joyeuse et frivole.
On a ensuite une longue énumération tel que « harpies, satire,….
» qui va encore une fois nous
surprendre par son côté hétéroclite puisqu’elle mélange différents domaines :
- Il y’a des êtres imaginaires issus de la mythologie (par exemple les harpies, les satyres),
- il y a la présence d’un animal domestiqué dans l’antiquité (le cerf),
- il y a à la ligne 7 une allusion à un animal qui représentait le diable (le bouc).
Il mélange des tas de choses et finalement on peut même se demander si il n’y a pas une
recherche de plaisir dans l’écriture : le rythme de la phrase est plus important que sa signification.
« Tel fut Silène, le maître du bon Bacchus » on a une phrase qui rompt le rythme de la phrase
précédente et elle revient au....
»
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