Explication linéaire de la lettre persane 30 de Montesquieu
Publié le 07/03/2024
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«
Explication linéaire de la «Lettre
persane 30»
de Montesquieu
Lecture linéaire 3 Montesquieu, Lettres persanes, Lettre
30, 1721
Les Lumières au 18ème siècle s’attache à éclairer la pensée des contemporains
par la raison et la connaissance.
Les Lettres persanes parues de manière anonyme en 1721 sont constituées de
correspondances entre deux persans en voyage en Europe, Usbek et Rica, et des
compatriotes restés en Perse.
Ils font part de leur étonnement face aux
différences culturelles observées.
Derrière les observations des Persans, il faut lire les idées de Montesquieu sous
le masque de l’ironie.
La lettre 30 étudiée ici rapporte un fait banal, une promenade de Rica dans les
rues de Paris.
Son apparence exotique excite la curiosité des Parisiens.
Habillé à
l’européenne, il cesse d’être un objet d’intérêt.
Nous allons voir que cette lettre constitue un apologue.
Dans un premier mouvement centré sur le premier paragraphe, nous analyserons
la critique implicite faite par Montesquieu puis dans un second mouvement, le
second paragraphe, nous verrons comment il met en avant la futilité des
Parisiens.
1er mouvement : la critique des préjugés
Problématique: En quoi cette lettre constitue-t-elle un apologue4? 1
er
mouvement (ligne 1 à 16) 4 : Un engouement superficiel
- La première phrase déclarative fait une généralité morale sur les Parisiens
désignés à travers la périphrase « Les habitants de Paris » : « une curiosité
extravagante ».
L’adjectif « extravagante » possède bien sûr une teneur
hyperbolique.
Pour Rica, la curiosité des Parisiens est inexplicable voire déplacée
car elle sort des normes.
- Le présent de vérité générale fait paraître cette première phrase comme une
morale sur les Parisiens.
Le narrateur énonce une vérité qu’il va s »’appliquer à
démontrer dans la suite de sa lettre.
- « Lorsque j’arrivai » la proposition subordonnée circonstancielle de temps au
passé simple pose la situation initiale, à son arrivée à Paris.
Ensuite, s’enchaînent
les péripéties.
- La deuxième phrase continue dans l’hyperbole avec la comparaison « comme si
j’avais été envoyé du ciel ».
La proposition subordonnée circonstancielle « comme si
j’avais été envoyé du ciel » donne le ton ironique pour la suite de la lettre.
La métaphore
« envoyé du ciel » rappelle la figure du prophète.
- De la même manière, la gradation descendante qui suit « vieillards, hommes,
femmes, enfants » est hyperbolique aussi.
- La fin de la phrase avec la formule « tous voulaient me voir » donne l’impression
d’une foule venue à un spectacle puisque le pronom personnel « Tous » reprend de
façon très synthétique l’énumération précédente.
- La longue phrase suivante est rythmée par l’anaphore en « si » : « Si je sortais…
si j’étais…si j’étais ».
- La première occurrence de la conjonction de subordination «si » reprend le
propos précédent, mais élève la foule du sol « aux fenêtres ».
- Ensuite, afin de renforcer le réalisme de son témoignage, une précision spatiale
est apportée « aux Tuileries », jardin du centre de Paris, près du Louvre.
- Les femmes évoquées se distinguent des femmes du peuple par leurs robes
chamarrées « un arc-en-ciel nuancé de mille couleurs ».
- Les « spectacles » peuvent évidemment désigner le théâtre ou l’opéra.
Les
lorgnettes sont des petites lunettes dont on se sert pour voir ce qui est peu
éloigné.
Elles sont utilisées au théâtre pour mieux voir la scène, les acteurs.
Le
fait qu’elles soient tournées vers Rica montre bien que le spectacle n’est pas sur
scène, que le spectacle, c’est lui.
- La phrase se finit encore par une hyperbole introduite par l’adverbe conclusif
« enfin » « enfin, jamais homme n’a tant été vu que moi ».
- La phrase suivante aborde un thème important de la lettre : les préjugés.
- L’ironie de la situation, la moquerie presque de Rica, se perçoit avec le verbe
« Je souriais ».
Ici, « presque jamais sortis de leur chambre » doit se
comprendre comme le fait de ne pas avoir voyagé.
- Et pourtant, ces gens qui n’avaient jamais observé aucun Persan de leur vie
s’exclame « Il faut avouer qu’il a l’air bien Persan ».....
»
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