Explication Lettres persanes, « lettre XXIV », Montesquieu
Publié le 09/11/2012
Extrait du document
une condamnation du régime politique et de la population qui se laisse inconsidérément manipuler. C°) La
critique du pouvoir religieux Le dernier paragraphe tend à discréditer le pouvoir religieux, dans la mesure
où il apporte sa caution au pouvoir politique, notamment dans le cadre de la monarchie de droit divin. La
reprise du terme « esprit « : « qui n’est pas moins maître de son esprit qu’il l’est lui-même de celui des
autres « vient le confirmer. On remarque l’introduction d’un jeu sur le terme « même «. D’autre part,
l’allitération en /m/ introduit un jeu de paronomases9 qui insiste sur la notion de pouvoir et de
manipulation, comme l’indique la reprise du terme « magicien «. D’autre part, on remarque l’allitération en
/p/ qui lie toutes les figures du pouvoir. Le texte s’ingénie à démentir les différents rapports de
subordination qui assurent le fonctionnement de la monarchie de droit divin avant de les discréditer de
l’intérieur en soulignant leurs failles respectives.
«
richesses » employé au pluriel et le terme « vanité » employé au singulier, ce qui souligne l’étendue de
ce défaut.
De plus, la tournure exceptive4 : « n’ayant d’autres fonds que des titres d’honneur à vendre »
vient confirmer la constatation puisqu’il s’agit d’une observation irréfutable.
D’autre part, on remarque
l’allitération en /v/ (vanité ; vendre) qui introduit une solidarité entre le principe et l’exemple.
En outre, la
ligne 5 : « par un prodige de l’orgueil humain » vient renchérir sur le constat précédent.
Le point de vue
naïf permet de réintroduire l’effet de surprise.
De plus, l’accumulation : « ses troupes se trouvaient
payées, ses places munies, et ses flottes équipées » vient ajouter foi à l’opinion énoncée.
On remarque
que le terme « magicien » va être explicité dans le deuxième paragraphe dans la mesure où l’auteur se
livre à une série d’explications et de précisions : « Il exerce son empire sur l’esprit même de ses sujets ; il
les fait penser comme il veut.
» L’emploi du verbe vouloir ligne 7 semble suggérer que le monarque
gouverne selon ses caprices.
Enfin, le champ lexical de la crédulité : « et il croit » ligne 10 ; « Et ils en
sont aussitôt convaincus » ligne 12, dénonce la naïveté des sujets.
On remarque une orchestration du
procédé à la fin du second paragraphe : « Il va même jusqu’à leur faire croire » dans le mesure où cette
surenchère semble suggérer qu’il s’agit moins d’une simple crédulité que d’une manipulation délibérée du
monarque.
La conjonction « jusqu’à » insiste sur l’audace du souverain, qui ne recule devant aucun expédiant.
2°) La
technique de la décontextualisation C’est une conséquence directe du point de vue naïf.
Montesquieu fait
référence à des faits historiques.
Cette technique consiste à faire allusion à des faits historiques qui se
sont produits, tels que la dévaluation ou l’utilisation de la monnaie fiduciaire5, en les dénaturant afin de
les présenter comme une mystification.
En conséquence, l’auteur se livre à une exploration du champ
sémantique6 du terme « magicien » employé à la ligne 7, de sorte que le souverain apparaît comme un
vil
3 4
Je pense que c’est dans le deuxième paragraphe quand il dit « S’il n’a » et « S’il a ».
Mot douteux, à
vérifier.
5 La monnaie papier.
6 L’ensemble des différentes significations d’un même mot dans les
différents contextes où il se trouve.
prestidigitateur profondément duplice7 qui exploite la crédulité de ses sujets pour leur imposer ses
caprices personnels.
Dans la même perspective, Montesquieu utilise la même technique pour présenter
les dogmes8 religieux : « Tantôt il lui fait croire que trois ne sont qu’un, que le pain qu’on mange n’est pas
du pain, ou que le vin qu’on boit n’est pas du vin ».
En premier lieu, on a un sarcasme sur le dogme de la
Trinité.
Mystère de la transsubstantiation : C’est un dogme catholique
qui dit que le corps du Christ est présent dans l’Eucharistie donc le pain est différent du pain, etc.
On a des exemples précis et la présence d’un « ou », ce qui constitue une surenchère sur le sarcasme.
L’utilisation des conjonctions de coordinations « ou » et « et » souligne le cynisme du personnage,
qu’aucun scrupule ne retient.
L’hyperbole « mille autres choses » souligne l’absence de limite qui
caractérise le pouvoir religieux.
On a une approximation « de cette espèce » qui vient renchérir sur
l’immoralité d’une telle conduite.
Transition : Montesquieu joue du paradoxe que l’on rencontre
fréquemment dans les contes.
C’est le personnage naïf qui ne se laisse pas berner par les artifices de
sorte qu’il peut les dénoncer et éveiller la conscience du lecteur pour ne plus céder à la crédulité.
III/ La dénonciation idéologique
1°) La structuration du texte L’auteur procède à un constat sur lequel il va s’appuyer pour énoncer sa
critique.
On remarque la substitution de propos critiques à une caractérisation élogieuse.
En effet, la.
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