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Explication Lettres persanes, « lettre XXIV », Montesquieu

Publié le 10/06/2012

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montesquieu

On voir un chiasme : « Le roi de France est le plus puissant […] il exerce son empire sur l’esprit même de ses sujets […] tant est grande la force et la puissance qu’il a sur les esprits «. On remarque le transfert du verbe être au verbe avoir : « il est le plus puissant […] la puissance qu’il a sur les esprits «. D’autre part, on remarque l’emploi du pluriel qui remplace le singulier : « esprit […] esprits «. Ces deux opérations signalent une dégradation qui constitue une condamnation du régime politique et de la population qui se laisse inconsidérément manipuler. C°) La critique du pouvoir religieux Le dernier paragraphe tend à discréditer le pouvoir religieux, dans la mesure où il apporte sa caution au pouvoir politique, notamment dans le cadre de la monarchie de droit divin. La reprise du terme « esprit « : « qui n’est pas moins maître de son esprit qu’il l’est lui-même de celui des autres « vient le confirmer. On remarque l’introduction d’un jeu sur le terme « même «. D’autre part, l’allitération en /m/ introduit un jeu de paronomases9 qui insiste sur la notion de pouvoir et de manipulation, comme l’indique la reprise du terme « magicien «. D’autre part, on remarque l’allitération en /p/ qui lie toutes les figures du pouvoir. Le texte s’ingénie à démentir les différents rapports de subordination qui assurent le fonctionnement de la monarchie de droit divin avant de les discréditer de l’intérieur en soulignant leurs failles respectives.   

montesquieu

« 3 4 Je pense que c'est dans le deuxième paragraphe quand il dit « S'il n'a » et « S'il a ».

Mot douteux, à vérifier.

5 Lamonnaie papier.

6 L'ensemble des différentes significations d'un même mot dans les différents contextes où il setrouve. prestidigitateur profondément duplice7 qui exploite la crédulité de ses sujets pour leur imposer ses capricespersonnels.

Dans la même perspective, Montesquieu utilise la même technique pour présenter les dogmes8 religieux :« Tantôt il lui fait croire que trois ne sont qu'un, que le pain qu'on mange n'est pas du pain, ou que le vin qu'on boitn'est pas du vin ».

En premier lieu, on a un sarcasme sur le dogme de la Trinité.

Mystère de la transsubstantiation :C'est un dogme catholique qui dit que le corps du Christ est présent dans l'Eucharistie donc le pain est différent dupain, etc. On a des exemples précis et la présence d'un « ou », ce qui constitue une surenchère sur le sarcasme.

L'utilisationdes conjonctions de coordinations « ou » et « et » souligne le cynisme du personnage, qu'aucun scrupule ne retient.L'hyperbole « mille autres choses » souligne l'absence de limite qui caractérise le pouvoir religieux.

On a uneapproximation « de cette espèce » qui vient renchérir sur l'immoralité d'une telle conduite.

Transition : Montesquieujoue du paradoxe que l'on rencontre fréquemment dans les contes.

C'est le personnage naïf qui ne se laisse pasberner par les artifices de sorte qu'il peut les dénoncer et éveiller la conscience du lecteur pour ne plus céder à lacrédulité. III/ La dénonciation idéologique1°) La structuration du texte L'auteur procède à un constat sur lequel il va s'appuyer pour énoncer sa critique.

Onremarque la substitution de propos critiques à une caractérisation élogieuse.

En effet, la première phrase dudeuxième paragraphe disqualifie totalement l'éloge : « Le roi de France est le plus puissant prince de l'Europe ».

Eneffet, le statut du roi apparaît à postériori comme un mirage, c'est-à-dire non pas comme une réalité mais comme lerésultat d'un artifice.

En effet, l'adjectif « grand » placé derrière « magicien » vient renforcer cette opinion.Parallèlement, dans le troisième paragraphe, on remarque que l'auteur utilise l'esthétique de la surenchère enemployant d'une part le comparatif de supériorité : « plus fort que lui » et d'autre part en recourant à un systèmede reprise : « qui n'est pas moins maître de son esprit qu'il l'est lui-même de celui des autres ».

L'auteur affirme lacohérence de son propos en dégageant le système de subordination qui relie tous les rouages du pouvoir.

Desurcroît, on remarque pour chaque cas de figure que le locuteur s'appuie sur des faits concrets, de sorte qu'il fournitdes exemples repérables afin d'accréditer ses déclarations.

Il le fait pour chaque figure du pouvoir : - Le souverain(ligne 8-13) ; -le pape (ligne 16-19) Sous-transition : Le discours de Rica se caractérise à la fois par sa concision,sa précision et sa cohérence de sorte qu'il conjure par avance des objections.

2°) La critique généralisée A°) Lacritique de la population Dans le premier paragraphe, on remarque que le locuteur se livre à une critiquepsychologique : « et par un prodige de l'orgueil humain, ses troupes se trouvaient payées, ses places7 8 Hypocrite.

Principes. munies, et ses flottes équipées.

».

D'une part le terme « orgueil » reprend le terme « vanité ».

Le locuteur établitune généralisation.

Celle-ci montre que la référence ne constitue pas un simple exemple, mais au contraire unprincipe de fonctionnement universel.

D'autre part, l'allitération en /p/ rattache le terme prodige à la caractérisationdu souverain « plus puissant prince », vient soutenir la cohérence du raisonnement.

B°) La critique du systèmepolitique Montesquieu schématise outrageusement les fonctionnements, de sorte que ceux-ci paraissent absurdes.On remarque le système de reprise syntaxique qui s'étend des lignes 8 à 13 : « S'il n'a qu'un million d'écus dans sontrésor, et qu'il en ait besoin de deux, il n'a qu'à leur persuader qu'un écu en vaut deux, et ils le croient.

S'il a uneguerre difficile à soutenir, et qu'il n'ait point d'argent, il n'a qu'à leur mettre dans la tête qu'un morceau de papier estde l'argent, et ils en sont aussitôt convaincus.

».

L'auteur substitue une systématique aux décisions politiques,c'est-à-dire que ce système suggère à la fois l'automatisme de la pratique et conjointement la facilité de sonapplication.

De plus, on remarque l'évolution du vocabulaire : le terme « persuader » s'efface devant l'expressionfamilière « leur mettre dans la tête ».

Le registre familier insiste sur le subterfuge primaire utilisé et d'autre part surla sottise du peuple, comme l'indique la remarque « et ils en sont aussitôt convaincus ».

On note une progression dela ligne 10 à la ligne 12.

D'une part, la deuxième expression suggère un degré de confiance supérieur et d'autre partl'adverbe de temps exprime la progression de la manipulation et son efficacité.

La dernière phrase : « Il va mêmejusqu'à leur faire croire qu'il les guérit de toutes sortes de maux en les touchant, tant est grande la force et lapuissance qu'il a sur les esprits.

».

L'adverbe « même » souligne la position du locuteur qui insiste sur l'absence descrupules du monarque en montrant qu'il s'agit d'une action délibérée de sa part et non pas d'une conséquenceindépendante de sa volonté.

Encore une fois, Montesquieu fait référence à un fait historique, à savoir la notion dethaumaturgie, le principe invoqué par les monarques, qui dit que « le roi te touche, Dieu te guérit », pour mieux ladénoncer.

L'allitération en /t/ : « toutes sortes ; en touchant ; tant » insiste sur l'immoralité d'une telle pratique.

Onvoir un chiasme : « Le roi de France est le plus puissant […] il exerce son empire sur l'esprit même de ses sujets […]tant est grande la force et la puissance qu'il a sur les esprits ».

On remarque le transfert du verbe être au verbeavoir : « il est le plus puissant […] la puissance qu'il a sur les esprits ».

D'autre part, on remarque l'emploi du plurielqui remplace le singulier : « esprit […] esprits ».

Ces deux opérations signalent une dégradation qui constitue unecondamnation du régime politique et de la population qui se laisse inconsidérément manipuler.

C°) La critique dupouvoir religieux Le dernier paragraphe tend à discréditer le pouvoir religieux, dans la mesure où il apporte sa cautionau pouvoir politique, notamment dans le cadre de la monarchie de droit divin.

La reprise du terme « esprit » : « qui. »

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