Explication de texte, Victor Hugo
Publié le 12/03/2017
Extrait du document
«
Partie 1 (vers 1 à 8) : description de la jeune femme à travers la quête du fruit
Ce poème est une églogue narrative, mettant en scène deux personnes : le poète lui-même
qui s'exprime à la première personne, et une jeune femme qui l'accompagne.
• Hugo commence son poème par le pronom personnel « nous » au vers 1, qui renvoi au deux
amants, et qui est aussi plus apte à traduire l'intimité, car c'est un texte autobiographique.
Les deux personnages sont d'emblée liés par le « nous ».
Même s'il s'agit d'un récit à la
première personne, il n'y a pas de noms donnés aux personnages, il n'y a pas de signes
distinctifs, le lieu est non précisé : « verger » : il pourrait s'agir de n'importe quel verger, et
l'époque est elle aussi non précisée.
Ce lieu est ainsi accessible à tous.
Le premier
vers : « Nous allions au verger cueillir des bigarreaux » sert alors de phrase d'introduction
situant le lieu et l'action au lecteur.
La scène se déroule dans un cadre bucolique.
• Il y a une allitération en « b » dans les trois premiers vers qui crée une musicalité avec les
mots « b igarreaux » ; « b eaux b ras b lancs » ; « mar b re » ; « ar b re » ; « cour b ait » et
« b ranche ».
Les trois mots « b ra s » ; « m ar b r e » ; et « P ar os » au vers 2 sont liés par
l’allitération en « r » et l’assonance en « a ».
Le « b » est une consonne momentanée, qui
créée un effet sec et hésitant et donc qui renvoi au côté éphémère du poème.
L'éphémère est
montré à travers la jeune femme en décrivant ses « beaux bras blancs », symbole de sa
jeunesse, et de sa pureté.
• Cependant, en comparant les bras de la jeune femme à du marbre de Paros au vers 2, il
l'élève au rang d'une véritable œuvre d'art.
En effet, le marbre de Paros est un marbre de
grain très fin, d’un blanc très pure et d’une grande transparence, extrait des carrières de l’île
grecque de Paros dans les Cyclades.
C’est un marbre très réputé qui fut utilisé par les plus
grands sculpteurs de l’Antiquité comme pour la Vénus de Milo par exemple.
La jeune
femme est ainsi hors du temps.
Le narrateur capte seulement un moment comme s'il prenait
une photo pour figer le temps à jamais.
Elle apparaît d'une blancheur virginale.
• Aussi la rime « bigarreaux/Paros » (vers 1 et 2) associe d’une part la simplicité d’un fruit,
et de l’autre la hauteur de la référence antique.
Le langage est en adéquation avec
l'harmonie et la beauté de la scène.
Hugo utilise un langage simple avec des mots du
quotidien auquel il mêle un lyrisme amoureux qui lui permet d'exprimer la plénitude
ressentie.
• Il y a une succession de verbes d'action au passé : « allions », « montait », « courbait »,
« frissonnaient » des vers 1 à 4.
Au vers 3, les verbes « mont ai t » et « courb ai t » se font
écho par le son « ai ».
• Aux vers 4 et 5, « les feuilles » qui frissonnent au vent et la « gorge blanche » ondoyant
dans l’ombre et le soleil sont mises en parallèle par la parataxe.
En effet, les deux
propositions ne sont pas reliées par une conjonction.
Les deux verbes « frissonnaient » et
« ondoyait » expriment un mouvement léger, imperceptible.
Il y a également une antithèse
entre « ombre » et « soleil ».
La jeune fille est donc en harmonie avec le feuillage par sa
légèreté.
Les deux personnages baignent dans un cadre serein : un verger ensoleillé, perchés
dans l’arbre.
• Il y a de plus une allitération cette fois en en « f » et en « v » avec les mots « f euilles » ;
« f rissonnaient » ; « v ent » ; et « V irgile ».
Le « f » et le « v » sont des consonnes fricatives,
qui évoquent un frottement, la douceur.
Toutes ces allitérations donnent un effet rythmique
au poème, et embellissent la scène.
• L’interjection : « O Virgile » au vers 5 coupe les deux propositions.
Tout comme le marbre
de Paros c’est une référence à l’Antiquité, mais Hugo ne choisit pas Virgile par hasard.
Effectivement, Virgile a également écrit des églogues ainsi qu'utilisé le registre bucolique.
Le souvenir ici correspond à une sorte d’âge d’or regretté par le poète, qui est une source
d’inspiration pour lui.
Le « O » ici n’est pas signe de regret, mais de la captation d'un
moment heureux..
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