Exemple Question Bac : En quoi le tragique est-il traité de façon originale ?
Publié le 19/03/2014
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Ainsi, malgré l'apparente évidence du destin des personnages l'auteur a-t-il le plus souvent chercher
à s'en écarter habilement de sorte que c'est au lecteur/public de décider de quel élément est tragique
ou pas.
Cette ambiguïté se différencie alors du style très formaté du tragique corneillien qui doit être
un malheur total et irrévocable.
Une forme de modalisation fait pourtant osciller le public pour une
idée, cette impression de tragique implicite est commune aux trois textes.
Dans le passage de
Beckett, le lecteur pourra ainsi être attentif au nom de l’œuvre « Godot », le nom de Dieu qui
renvoie ainsi directement à la mort.
On comprend alors mieux la véritable signification de
l'interminable attente de des pauvres bougres : ils attendent de mourir.
Le tragique profond ne peut
alors apparaître sans cette condition, à la différence d'un tragique plus classique.
D'ailleurs, d ans
l'extrait de Huis clos, on assiste une violente rafale de provocation entre les trois protagonistes qui
s'enfoncent progressivement dans une dispute.
D'un point de vue externe et compte tenu des limites
spatio-temporelles, on admettra volontiers que les offenses que s'envoient les personnages sont
autant de coups de fouet que le bourreau pourra donner.
Les personnages sont donc implicitement
les bourreaux : « tu l'entendra s chanter »(l.24), « tous ces regards qui me mangent »(l.15).
Ainsi, le
tragique apparaît-il de manière inattendu.
Enfin, dans le passage de Rhinocéros, Bérenger admet
une réflexion plus poussé pour rester humain que pour le partie des rhinocéros, il semble plus
s'efforcer d’adhérer à ce nouvel univers que d’apprécier vraiment la culture rhinocérique : le
nombre de réplique de tout le dernier acte pour le partie humain est numériquement supérieur au
groupe bestial.
Finalement, malgré l'apparent oubli de l’aspect véritablement tragique du caractère global de
l’œuvre, on pourra toujours se référer à une forme d'omniprésence du thème principal très implicite
et discret.
Ainsi dans cette optique de cassure des règles de commodité mises en place ; on peut-on également
constater que le tragique devient le théâtre d'une activité intense, dépouillée de sa grandeur et
immunité naturelle.
Ce choix consiste ainsi à se moquer des sentiments de savoir-vivre en les
montrant comme creux ou en ne les montrant pas du tout.
Cela crée un décalage entre le « sens
commun » et cette logique de relativisation de l’émotion.
Par exemple, les personnages de Vladimir
et Estragon pensent à « se pend[re] »(l.14), cette réplique est dite de manière plate et sans émotion
alors qu'elle devrait être exprimé avec plus de désespoir.
Beckett va même plus loin en installant ce
qui semble être un humour cynique : « on se pendra demain »(l.38).
De la même manière, on a
également une « mise à nu » du caractère humain dans Huis clos .
En effet, les personnages n'ont
plus rien à perdre, ils sont prisonniers à jamais.
Le conflit rentre alors en jeu de sorte que toute l'âme
humaine se révèle dans les vices les plus grands, la jalousie, la colère, la haine...
Sartre montre ainsi
la véritable pensée des gens qui, sous le « couche civilisé e », sont bien moins vertueux : « Garçin le
lâche...
Estelle l'infanticide »(l.34), alors que Garçin prétendait être un héros et Estelle une pure
innocente.
Le lieu fictif de la pièce permet donc de percer les secrets des personnages, en critiquant
ainsi les « faux héros ».
Enfin, dans Rhinocéros , Bérenger n'est ni un héros, ni un antihéros, il est
capable d'apporter un jugement indépendant de toute volontés extérieures.
En ce sens il ressemble
un peu au personnage de Meursault pour lequel tout mérite d'être jugé sur le même plan.
Cela
explique ainsi ses multiples revirements d'opinions sur la rhinocérite avant de prendre conscience de
son aversion viscérale (exemples déjà traités précédemment).
Ainsi, il apparaît évident que les auteurs modernes ont pour but de décrédibiliser les apparences qui
sont ainsi souvent absurdes.
Enfin, dans la continuité de cette idée, si on part d'un point de vue technique, le registre tragique fait
normalement intervenir une forme de terreur et pitié, impressions qu'on a bien du mal à retrouver
chez les personnages de théâtre moderne .
Que ce soit Vladimir ou Estragon on s'attendrait à
s’apitoyer sur leur sort ; cependant, ils discutent et parlent de la même manière qu'une personne dite
« normale ».
Leur discussion prend une tournure anormalement classique jusqu’au moment même
de l'intervention du suicide (« pendaison »), le spectateur est alors déconcerté de la distance que.
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