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excipit du colonnel chabert

Publié le 02/08/2013

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Excipit du Colonel Chabert de Balzac   Inroduction Le texte que nous allons étudier est extrait d'un ouvrage, «Le colonel Chabert « de Balzac, écrivain phare du mouvement réaliste. Ce roman paraît sous sa forme définitive en 1844 . Il s'inscrit dans le contexte historique et social de la Restauration et fait partie des Scènes de la vie privée de la Comédie humaine. Cette oeuvre regroupant près de quatre-vint-dix romans, témoigne de la volonté de Balzac de se faire historien des mœurs de son temps. Déclaré mort lors de la bataille d'Eylau en 1807, Chabert, officier de l'Empire, réapparaît en France en 1819, sous la Restauration et fait appel à la loi pour retrouver son nom, ses biens et sa femme, injustement perdus. Maître Derville accepte de s'occuper de l'affaire et conseille au colonel une transaction avec sa femme qu'il finira par refuser pour ne pas perdre son honneur. En effet, écoeuré par la bassesse de sa femme, il préfèrera renoncer à tout. Le texte se situe près de vingt ans après les faits. Derville rend visite à Chabert, qui n'est plus que l'ombre de lui-même, un fantôme qui erre dans l'hospice de Bicêtre. Ce texte qui est l'excipit du roman nous dévoile la fin de l'intrigue. Nous allons voir tout d'abord que le roman est marqué par un dénouement tragique : la déchéance de Chabert, héros de l'Empire et la condamnation de la société par Derville. Un double itinéraire s'achève donc ici : celui de la vie héroïque mal récompensée de Chabert et celui de Derville qui lui aussi choisi de se retirer de la société. Mais il convient ici de se demander si le texte n'a pas une portée symbolique plus large, la critique sociale devenant politique et condamnant le régime de la Restauration. Nous allons donc nous intéresser ici au dénouement de l'intrigue à travers les personnages de Chabert puis de Derville. Le dénouement tragique est donc tout d'abord marqué par la déchéance de Chabert. Celui-ci, rendu méconnaissable par la misère est pour Derville, un révélateur de l'égoïsme social. Il lui rend hommage dans un discours au ...

« Derville. Le dénouement tragique est donc tout d'abord marqué par la déchéance de Chabert.

Celui-ci, rendu méconnaissable par la misère est pour Derville, un révélateur de l'égoïsme social.

Il lui rend hommage dans un discours au registre pathétique et empreint d'un certain lyrisme. Le texte débute en effet par la réflexion de Derville sur la destinée tragique du colonel Chabert : « Quelle destinée!(..)Sorti de l'hospice des enfants trouvés, il revient mourir à l'hospice de la Vieillesse, après avoir, dans l'intervalle, aidé Napoléon à conquérir l'Egypte et l'Europe ».

C'est en effet un retour à la case départ et à l'anonymat pour l'enfant trouvé qui était parvenu au sommet de la société grâce à son mérite et à son courage. En soulignant ce contraste choquant entre la valeur du colonel, son passé glorieux et la place que la société lui a octroyé, il en dénonce l' injustice frappante.

La tonalité de l'exclamation est tout à la fois étonnée et admirative : Derville confère à Chabert une dimension héroïque.

Il met en avant le côté noble de l' existence du colonel d'une manière très solennelle: Chabert est bien plus que le vieillard errant, retombé en enfance qu'il est devenu.

L'émotion suscitée est réelle.

Cet éloge devient indirectement un blâme pour la société qui a rejeté un tel homme. Le dénouement va donc être aussi marqué par la condamnation de la société qui est faite par Derville, écoeuré par l'humanité.

Cette critique sociale confère au texte une portée plus large. Derville ajoute d'ailleurs à son discours de nombreux termes à connotation morale, très négatives : il ne peut « estimer le monde », « Paris lui fait horreur », il voit se répéter les « mêmes sentiments mauvais ».

Sa vision de l'humanité est extrêmement pessimiste : il porte ainsi « le deuil de toutes les vertues » selon une métaphore très efficace qui renforce le champ lexical employé qui est tout à tour celui de l'horreur et du désespoir.

En effet, si, tout comme les prêtres et les médecins, les avoués recueillent les secrets les plus vils de l'humanité, ils sont sans conteste « les plus malheureux », ne pouvant rien « corriger ». C'est bien un homme désabusé ayant perdu toutes ses illusions qui apparaît ici.

Il connaît très bien les limites de son rôle d'homme de loi car il a observé avec lucidité le fonctionnement réel de la société : il a vu bien des « crimes contre lesquels la justice est impuissante ».

D'ailleurs, la référence aux études d'avoués qu'il compare à « des égoûts qu'on ne peut curer » est un thème développé tout au long du roman et qui évoque une humanité. »

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