Évaluation formative 1 Question de dissertation L’abbé Casgrain et Arthur Buies
Publié le 30/05/2023
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«
Corrigé de l’évaluation formative 1
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Évaluation formative 1
Question de dissertation
L’abbé Casgrain et Arthur Buies représentent tous les deux des figures importantes de leur
époque sur le plan intellectuel et chacun jouit d’une tribune pour s’exprimer.
Dans les lettres
de Buies et de Casgrain, Lettre sur le Canada (section II.C.) et Le rôle de notre littérature (section
II.C.3), les deux auteurs présentent leur vision de ce que doit être la société canadiennefrançaise.
Devant le pouvoir croissant des Anglais, à la suite de l’abandon de la France, les
Canadiens français, ces Patriotes défaits dont on dit qu’ils sont un « peuple sans histoire et
sans littérature », doivent définir leur identité collective.
Diriez-vous, après la lecture de ces
deux textes, que Casgrain et Buies cherchent à créer une identité collective similaire pour le
peuple canadien-français ?
Analyse de la question
Qu’est-ce que l’identité collective ?
Elle se définit par un système de valeurs auxquelles adhèrent les gens d’une société donnée,
ainsi que par leurs caractéristiques communes sur d’autres plans, telles la langue, les
coutumes, les traditions, la religion, etc.
Pistes de réponses à la question
Si la réponse est « oui », on peut dire que les deux auteurs cherchent à créer une identité
collective similaire ; le premier argument peut alors porter sur les valeurs.
Les valeurs prônées par les deux hommes sont semblables sur plusieurs points.
1.
Selon Buies et Casgrain, le peuple est prisonnier d’une situation dont il doit se libérer.
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Pour Casgrain, l’affirmation du peuple canadien-français passe par la création d’une
littérature nationale.
Le rôle de cette littérature est de « faire aimer le bien, admirer le
beau, connaître le vrai, de moraliser le peuple en ouvrant son âme à tous les nobles
sentiments, en murmurant à son oreille, avec les noms chers à ses souvenirs, les
actions qui les ont rendus dignes de vivre […] » (l.
16 à 18).
En ces temps de défaite
politique, Casgrain croit en une littérature qui éclairera le peuple, qui lui rappellera sa
fierté, sa force initiale.
Pour Buies, l’affirmation du peuple passe par une révolte contre les puissances
dominantes, entre autres l’Église.
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2.
Pour les deux hommes, certaines valeurs devraient se développer et primer au sein de la
collectivité :
Les valeurs que Buies aimerait voir le peuple canadien-français adopter trouvent leur
dénomination dans plusieurs expressions, comme : « [attaquer] de front » (l.
37), « savoir
mourir quand on ne peut vaincre » (l.
37), « le sacrifice [à faire] » (l.
40), « le radicalisme »
(l.
49), le cœur, l’intelligence (l.
52).
Les valeurs dénoncées par Buies sont les suivantes : La « pusillanimité » (l.
24), « la
lâcheté, l’hypocrisie, l’intrigue, la malhonnêteté, le mensonge, toutes les turpitudes
récompensées, toutes les abjections exaltées et glorifiées » (l.
44-45, énumération qui
devient même une gradation).
L’« ignorance et [l’]apathie de la masse » (l.
23) sont
également condamnées au paragraphe 3.
Ainsi, Buies prône indirectement l’éducation,
la conscientisation de tous.
Ensuite, il demande : « Quoi ! tout l’objet de la vie doit
consister à ne pas se compromettre, à céder à l’envie, à redouter au lieu de combattre les
méchants et les lâches ! » (l.
26-27), afin de dénoncer par une question l’inaction, la
paresse.
Il prône donc l’engagement dans la lutte.
Pour Casgrain, la littérature doit être énergique, persévérante, généreuse comme les
martyrs ; elle doit porter de nobles aspirations, des élans d’enthousiasme ; encourager
l’héroïsme, la passion, la spontanéité, l’originalité, l’action.
Elle doit prendre le passé
comme modèle, s’inspirer du courage des pionniers, etc.
La littérature doit aussi
poursuivre une mission, celle d’orienter le peuple vers les valeurs à travers lesquelles il
s’affirmera comme peuple fort et non soumis à l’ennemi.
Non, on ne peut pas dire que les auteurs cherchent à créer une identité collective
similaire.
1.
L’identité collective idéale diffère chez les deux auteurs.
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De l’avis de Buies, le peuple ne saura définir son identité qu’à partir du moment où il
se sera révolté contre la puissance étouffante de l’Église catholique : « Oui, depuis
25 ans, une léthargie écrasante s’est appesantie sur les consciences : tous les fronts se
courbent sans murmure sous la terreur cléricale » (l.
8-9).
Buies incite le peuple à la
révolte devant la puissance étouffante de l’Église.
Il désire l’inciter au changement, à
une réflexion sur le monde, sur les valeurs qui orientent son existence.
De l’avis de Casgrain, l’identité nationale possède comme composante première la
religion catholique.
La vie future est définie en fonction d’un présent que l’on ne veut
pas changer (société très catholique) et d’un glorieux passé à retrouver.
Le regard de
Casgrain n’est donc pas du tout tourné vers un avenir différent de ce qui a déjà été : le
rôle qu’il attribue à la littérature est d’encenser le passé et le présent, ce qui peut
s’apparenter à une stagnation : « Mais elle [la littérature nationale] sera essentiellement croyante, religieuse, telle sera sa forme caractéristique, son expression, sinon elle
ne vivra pas, elle se tuera elle-même.
» (l.
9-10)
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2.
Au moment où ils écrivent, les deux hommes nourrissent des visions tout à fait opposées
de la société dans laquelle ils vivent, et cette différence oriente leur position :
L’abbé Casgrain regarde cette société comme si elle était déjà parfaite : passé glorieux,
habitants aux nombreuses qualités.
À son avis, il n’y a rien à changer : « Elle [la
littérature] sera le miroir fidèle de notre petit peuple, […] avec sa foi ardente, ses
nobles aspirations, ses élans d’enthousiasme, ses traits d’héroïsme […] » (l.
10-12).
Par
cette énumération, Casgrain glorifie le peuple canadien-français et ne trouve rien à
modifier.
Pour Buies, la société est à réformer entièrement, l’idéologie, à réviser de fond en
comble.
La mainmise de l’Église sur la société lui semble inacceptable, à réduire à
néant : « Aujourd’hui, il n’y a plus qu’une chose qui puisse sauver le Canada, c’est
le radicalisme ; le mal est trop grand et trop profond, il faut aller jusqu’aux racines de
la plaie » (l.
49-50), écrit-il, en parlant de façon métaphorique de l’Église catholique
comme d’une plaie.
En somme, bien que les auteurs cherchent tous les deux à guider les Canadiens
français vers le bien, ils n’envisagent pas de passer par le même chemin.
Même si les
valeurs qu’ils prônent se rejoignent sur plusieurs plans (l’affirmation de soi, le
courage, l’émancipation), il va de soi que le chemin de la religion se distingue de celui
de la laïcité.
L’ennemi visé dans les deux textes diffère, mais l’attitude à adopter
devant cet ennemi reste identique.
Exemple d’introduction
Sujet amené
Sujet posé
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Sujet divisé
Pour les Canadiens français, le XIXe siècle est celui de l’affirmation timide
d’une identité collective.
À ce moment, plusieurs points de vue sur la
question émergent et se voient confrontés.
L’Élise catholique profite de
l’occasion pour user de son influence et....
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