Eugène Labiche (1815-1888) et le théâtre
Publié le 08/04/2012
Extrait du document
« Ma vie a été trop heureuse pour que ma biographie soit intéressante«, écrivait Eugène Labiche, en 1859. Né de petits-bourgeois aisés pendant les Cent-Jours, mort riche et respecté sous la troisième République, l'auteur de Monsieur Perrichon surveilla anxieusement les caprices de la mode et s'efforça de satisfaire le client avec une obstination prudente. La révolution de 1848 changea son conservatisme débonnaire en haine de la démocratie. Il ne voulut voir dans la société de son temps qu'un décor, aussi immuable que possible, pour sa vie familiale et celle de ses héros...
«
~
f
LA F~TE IMPÉRIALE 1 91
Le vaudeville, dans les années 1840, étant le genre
théâtral
le plus rentable, Labiche se fait auteur de vaudevilles.
Il s'adjoint, selon la coutume, des collaborateurs, rédacteurs
comme lui des «petits jourrwux » ou auteurs déjà introduits
dans les théâtres parisiens.
Mais dès L'Article 960 ou La
Donation, créés en 1840, s'affirme l'habileté diabolique à manier rencontres et coïncidences, bousculades des gestes et
des
mots, qui placera Labiche bien au-dessus, pour ne pas
dire en dehors, de
la foule de faiseurs besogneux qui fournissent d'ordinaire le Palais-Royal.
L'originalité de Labiche ne réside certes pas dans le choix
des sujets : il montrera inlassablement, au long.
de quelque
cent soixc;lnte-quinze pièces, les avatars de la vie conjugale.
Mais plus que l'adultère le séduit, tout d'abord, l'aventure que
constitue pour le petit-bourÇ!eois la demande en mariage,
prélude à une nuit de noces parfois difficile.
Et le «prétendu » chez Labiche, aura plus affaire au beau-père qu'à la fiancée.
Du Major Cravachon à Un jeune homme pressé et Une chaine
anglaise, en passant par Deux papas très bien, se succèdent longtemps les beaux-pères irascibles jusqu'au Chapeau de paille d'Italie ( 1851 ).
Après le succès de la pièce, face à la vague du théâtre
moralisant (La Dame aux camélias) et au goût de la satire
bouffonne (Joseph Prudhomme), pris entre le désir d'accéder
au «grand Çlenre » et celui de rester maitre du comique,
Labiche tente dès 1853 de concilier les deux aspirations
contradictoires avec La Chasse aux corbeaux.
Mais au lieu de mettre en scène le conflit édifiant entre les exigences du cœur
et les nécessités ·économiques, il propose une description
caricaturalement réaliste des
milieux financiers, et une
épopée burlesque à travers le monde de la banque et de la
boutique.
Le public boude.
Labiche fournira désormais aux théâtres sérieux, tels que
le Gymnase ou les Variétés, des comédies de mœurs inspirées
par Alexandre Dumas ou Emile Augier -jamais dépourvues, cependant, de cocasserie- et au Palais-Royal des bouffonneries dont certaines, à commencer par L'Affaire de la
rue de Lourcine, étonnent par leur richesse d'évocation et exploitent avec un siècle d'avance les ressources du théâtre cauchemar.
Cette double production s'avère payante, encore
que Les Petites Mains.
assez plate imitation du Gendre de Monsieur Poirier, soient jugées un peu trop sages, et un peu.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Labiche Eugène , 1815-1888, né à Paris, auteur dramatique français.
- EUGÈNE LABICHE (1815-1888). Le Voyage de M. Perrichon
- CHAPEAU DE PAILLE D'ITALIE (Un) Eugène Labiche - résumé de l'oeuvre
- VOYAGE DE M. PERRICHON (Le) d'Eugène Labiche : Fiche de lecture
- VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON (le) d'Eugène Labiche (résumé & analyse)