Devoir de Philosophie

Étudiez le rôle du dialogue dans Le Guépard

Publié le 06/12/2019

Extrait du document

 la bravoure : «je pars dans une demi-heure» (à propos de l'engagement révolutionnaire de Tancredi, p. 32) et, enfin, l'art du sérieux, qui intrigue et fait sourire affectueusement le Prince : « Si nous ne sommes pas là non plus, ils vont nous arranger la république » (ibicL).

 

Les dialogues multiples de la huitième partie

 

Laplace du dialogue est plus importante dans la huitième partie. Lafin du roman mettant en scène l'effondrement de la maison Salina, la fragmentation de la narration en plusieurs sections dialoguées permet de témoigner de cette perte de pouvoir. Ce

Giuseppe Tomasi di Lampedusa

« 16 4 fr actionnement du texte, qui jusqu'alors a tou jours été très compact, étonne le lecteur.

En effet, la figure dominante du roman n'est plus le Guépard : celui-ci est mort dans la septième partie et son discours, qui occupait une place très importante dans le récit, a dis paru avec lui.

Il.

Du dialo gue à la tirade Le dialogue avec la bourgeoisie Le dialogue entre le Prince et don Cal ogero Sedàra au sujet du mariage de Ta ncredi et Angelica illustre la rencontre de deux classes sociales.

La noblesse s'e xprime à travers les mots du Prince qui, en termes élégants, fait étalage de tous les illustres gentilshommes qui ont appartenu à la famille du neveu bien-aimé (p.

134).

La bourge oisie, quant à elle, s'exprime de façon maladroite, souvent grossière, mais sagace : don Calogero fait l'inventaire de tous les biens matériels dont il dispose et qui feront partie de la dot d'Angelica (p.

137).

C'est un dialogue entre deux mondes et deux forces opposées.

Les répliques explicites de l'organ iste Lors de leur partie de chasse, le Prince pose deux questions à don Ciccio Tumeo.

La première à propos du Plébiscite concernant l'union de la Sicile au Piémont.

La seconde, d'ordre privé, touche au mariage de son neveu : il s' enquiert de ce qu'on dit dans le village du père d'Angelica Sedàra.

L'implicit e de la noblesse laisse la place au discou rs très explicite propre à la classe de don Ciccio.

En effe t, le paysan ne s'exprime pas à demi-mots : il souligne son mécontentement au su jet du résultat douteux du vote : « et ces cochons de la Mairie engloutissent mon opinion » (p.

118).

Quant aux ancêtres de Sedàra, il en parle sans mâcher ses mots et sans s'embarrasser de convenances, à la manière des gens d'origine rustique.

Quand don Ciccio devient gross ier, le Prince met fin au dialogue.

La pein ture infernale de la Sicile Au moment où le Prince refuse le titre de sénateur proposé par Chevalley, le texte laisse la place au dialogue entre deux hommes qui inca rnent deux visions distinctes de l'Italie.

Chevalley croit fermement dans l'unité, le Prince, lui, est« sans illusions » (p.

190).

Peu à peu, le discours du Prince s'amplif iant, le dialogue prend la forme d'une tirade (p.

188-190 et 192-1 94).

Le désenchantement de Don Fabrizio est tel qu'il ne laisse plus à Chevalley la possibil ité de s'exprimer que par de courtes et vaines interventions.

Puis, comme lors du dialogue avec don Ciccio Tumeo, le Prince met fin à l'e ntrevue.

La noblesse vue de la petite maison cubique Dans la cinquième partie, le Père Pirrone a la place du protagoniste.

Loin du Prince, dans son village natal de San Cono, il peut enfin s'exprim er.

Il répond ainsi à une question posée par don Pietrino, l'herboriste, qui s'enquiert de ce que pense le Prince de la nouvelle situation politique de l'Italie.

Le Père Pirrone se lance dans une véritable tirade où il expose ses convictions quant au nouvel ordre social (p.

206-2 10), tandis que don Pietrino s'endort.

C'est la Sicile d'en bas qui s'exprime ici, par rapport à la Sicile d'en haut qui s'entretenait avec Chevalley.

Les deux tirades se font écho.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles