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Étudiez la structure de l'oeuvre. (Un roi sans divertissement (1947) de Jean Giono.)

Publié le 05/08/2014

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Étudiez la structure de l'oeuvre.

Sous une apparente linéarité, la composition est complexe. Trois récits se succè¬dent, sans lien apparent, et sans autre séparation que des blancs typographiques. De plus divers narrateurs s'entrecroisent, racontant à des époques différentes une intrigue malgré tout continue, et mêlant discours et récit. La première personne du singulier multiplie les focalisations internes. L'unité est alors assurée par le personnage central, Langlois, et le village qui sert de cadre à l'action.

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« 150 Les narrateurs-personnages Les deux premiers narrateurs-personnages viennent enchâsser leurs récits dans celui du narrateur-auteur, tandis que le troisième -celui de Saucisse -s'intègre au récit des vieillards.

- Le récit de Frédéric II, en mars 1845, est d'abord rapporté à la troisième per­ sonne, mais selon une focalisation interne, durant toute la durée de la traque de M.

V.

Frédéric II prend ensuite la parole directement à la première personne du sin­ gulier lorsqu'il accompagne Langlois au village de Chichiliane pour arrêter l'assas­ sin.

C'est donc par son point de vue que nous découvrons à la fois l'identité du meur­ trier et sa mort.

- Les vieillards -des villageois anonymes-, bien plus tard vers 1916, racontent les événements du printemps 1846 auxquels ils semblent avoir pris part: le retour de Langlois au village et la battue au loup; puis, après l'interruption constituée par le récit de Saucisse, ils rapportent l'événement qui précède immédiatement le suicide de Langlois : la visite que rend celui-ci à Anselmie.

- Saucisse, vingt ans après, vers 1867-68, interrompt les villageois qui décrivent ses relations avec Delphine après la mort de Langlois, pour raconter les événements qui la touchent de près : la visite à la brodeuse, la fête à Saint-Baudille, la construc­ tion du Bongalove et le mariage de Langlois.

Ainsi, quatre narrateurs et quatre époques de narration se superposent : 1845, 1867-1868, 1916 et 1946.

Ill.

Une unité préservée L'unité de lieu Les trois récits ont pour cadre commun un village qui n'est jamais nommé; il est le centre de toute l'action: M.V.

y vient de Chichiliane pour tuer des villageois, et Frédéric II puis Langlois font le trajet inverse pour le traquer, la battue au loup en part pour aboutir au Val de Chalamont où s'est réfugié le loup, Mme Tiro y vient souvent de son « fief » de Saint-Baudille, comme le fait le Procureur à partir de Grenoble.

Actions et personnages convergent donc toujours dans ce village, lieu à la fois ouvert et resserré, dont le Café de la route, tenu par Saucisse, constitue le cœur vivant, par­ ticulièrement en hiver.

Un personnage central Langlois constitue la trame narrative, il est présent dans les trois récits mais sa place et son rôle progressent.

Cependant il n'est jamais narrateur, et nous ne le décou­ vrons que par le point de vue des autres personnages ou du narrateur-auteur, ce qui lui donne un caractère mystérieux.

Dans le premier récit, il est un personnage secondaire, le protagoniste est M.V., et le« héros» qui découvre l'assassin est Frédéric II.

Dans le second récit, son rôle est plus important puisqu'il organise la battue, mais il partage «la vedette» avec le loup.

C'est dans la troisième partie du roman qu'il devient véri­ tablement le sujet d'intérêt de l'auteur et des lecteurs alors que son caractère énigma­ tique s'épaissit jusqu'au dénouement tragique.. »

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