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Étudiez la présence et la fonction de la nature dans Le Guépard

Publié le 06/12/2019

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Le jardin du palais de Donnafugata (p. 77) est singularisé par la sensualité de la fontaine d’Amphitrite qui, par « ses eaux tièdes, ses pierres vêtues de mousses veloutées, exhalait la promesse d’un plaisir qui jamais ne se changerait en douleur. ». L’éros de ce jardin s’associe au thanatos du jardin de Palerme : désir et mort, comme dans la nature du prince. On y trouve aussi les « pêches étrangères », peu nombreuses mais « magnifiques », «juste mûres», féminisées par leur description, qui peuvent évoquer les filles du prince - la blondeur de Concetta-, d’origine allemande elle aussi, et qui seront données en offrande par Tancredi à Angelica, comme il lui sacrifiera Concetta.

« rants, lourds et putrides c'est -à-dire liés à la décomposition, donc à la mort.

La terre et le soleil de la Sicile épuisent en effet les plantes, les font dégé­ nérer comme les êtres humains (voir le portrait des jeunes filles au cours du bal des Ponteleone).

Ce jardin est donc une mise en abyme, une image symbolique de la noblesse sicilienne, de sa beauté passée, de son indo­ lence, de sa dégénérescence, et de son destin macabre.

• Le jardin du palais de Donnafugata (p.

77) est singularisé par la sensua­ lité de la fontaine d'Amphitrite qui, par «ses eaux tièdes, ses pierres vêtues de mousses veloutées, exhalait la promesse d'un plaisir qui jamais ne se changerait en douleur.

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l.;éros de ce jardin s'associe au thanatos du jardin de Palerme : désir et mort, comme dans la nature du prince.

On y trouve aussi les« pêches étrangères>> , peu nombreuses mais« magnifiques >>, «juste mûres>> , féminisées par leur description, qui peuvent évoquer les filles du prince -la blondeur de Concetta -, d'origine allemande elle aussi, et qui seront données en offrande parTancredi àAngelica, comme il lui sacrifiera Concetta.

IJ La nature sauvage :la campagne sicilienne • l.;île est caractérisée par son éloignement dans le temps et dans l'es­ pace; c'est un lieu très ancien: «l'immémorial silence de la Sicile pasto­ rale>> (p.

98), très distant de la civilisation, une «Amérique de l'Antiquité>> (p.

108), donc en quelque sorte coupé du monde, ce qui lui a permis de conserver ses paysages et ses caractéristiques.

r; élément naturel dominant est le soleil, insupportable pour les êtres vivants et épuisant pour la terre et la végétation : «on peut dire que chez nous il neige du feu, comme sur les villes maudites de la Bible>> (p.

188), ce qui rend l'eau introuvable ou très rare et les sols arides.

«La campagne aride ondulait à l'infini, croupes après croupes, désolée et irrationnelle>>: soleil et poussière, rivières à sec, pas d'arbre, c'est cela« le vrai visage de la Sic ile >>.

Les voyages, les trajets y sont exténuants.

Tl y a enfin la mer de Palerme, qui subit elle aussi la violence du soleil en juillet, «compacte, huileuse, inerte, [ ...

] invraisemblablement immobile ct aplatie comme un chien qui s'efforce de se rendre invisible devant les menaces d'tm maître.

En vain.

Le soleil immobile et perpen­ diculaire était planté au-dessus d'elle, les jambes écartées, et la fouettait sans pitié» (p.

25 7).

Le soleil est bien le «souverain authentique de la Sicile>> (p.

42).

• Mais la Sicile peut être aussi parfois un lieu idyllique, comme durant l'été de la Saint -Martin à Donnafugata, «atmosphère lumineuse et azurée, oasis de douceur rompant l'âpre cours des mois >>.. »

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