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Etudiez la comparaison d'un même passage des deux œuvres : la lettre 125 du roman et le chapitre 22 du film (La présidente de Tourvel se donne à Valmont)

Publié le 06/12/2019

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Mais malgré ces différences, la scène laisse une impression de grande fidélité au roman, sans doute déjà à cause du respect pour le texte de Laclos qui est conservé le plus souvent au mot près. L’atmosphère de la scène ensuite est parfaitement rendue, en faisant alterner la violence dans la première partie et la douceur dans la seconde. Le clair-obscur choisi par le réalisateur concourt à l’ambiguïté de l’action et à l’incertitude sur les sentiments de Valmont : qu’éprouve-t-il vraiment? Quelle est la part de sincérité et d’hypocrisie dans ses jeux de physionomies et dans l’intonation de sa voix? La réussite de cette scène, son caractère émouvant pour le spectateur viennent essentiellement du 

« • Alors que la scène se déroule lentement dans le roman, elle est menée sur un rythme rapide dans le film, dans une sorte de tourbillon violent.

Une autre différence importante vient du traitement des points de vue; évidemment dans le roman, la scène est rapportée uniquement par le point de vue de Valmont, tandis que le film, par le jeu de la caméra qui alterne champ et contrechamp, montre tantôt le visage de la présidente, tantôt celui de Valmont, en gros plan vu par le regard de l'autre, ou parfois même par le regard du spectateur témoin de la scène, comme lorsque Valmont se regarde dans le miroir pour choisir l'argument le plus efficace, ou bien lors­ que son visage apparaît derrière le dossier du fauteuil comme derrière une grille (d'une prison, d'un couvent ou d'un masque?).

D'autres différences mineures mais signifiantes sont à observer : la présidente ne retombe pas assise tout de suite après l'arrivée de Valmont dans la pièce, ce qui permet un échange de regards face à face quand elle relève lentement la tête vers lui; dès son arrivée dans la pièce, Valmont marche autour de la présidente dans une tactique d'ence rclement quasi militaire; le portrait du mari semble avoir disparu (?) ; le chantage au suicide est beaucoup plus explicite dans le film.

IJ La fidélité et l'émotion • Mais malgré ces différences, la scène laisse une impression de grande fidélité au roman, sans doute déjà à cause du respect pour le texte de Laclos qui est conservé le plus souvent au mot près.

L'atmosphère de la scène ensuite est parfaitement rendue, en faisant alterner la violence dans la première partie et la douceur dans la seconde.

Le clair-obscur choisi par le réalisateur concourt à l'ambiguïté de l'action et à l'incertitude sur les sentiments de Valmont : qu'éprouve-t-il vraiment? Quelle est la part de sincérité et d'hypocrisie dans ses jeux de physionomies et dans l'intona­ tion de sa voix? La réussite de cette scène, son caractère émouvant pour le spectateur viennent essentiellement du jeu des acteurs, dont les regards et les expressions s'impriment pour longtemps dans la mémoire.

Le visage de Michelle Pfeiffer est particulièrement émouvant, et John Malkovich est un Valmont plus sensible, donc plus pathétique pour les spectateurs.

• Pour rendre cette scène plus intéressante encore, il faut l'étudier avec celle de la rupture entre Valmont et la présidente («Ce n'est pas ma faute»), qui est traitée par Frears en parfait écho à celle-ci.

Le cadre, les personnages, les mou­ vements semblent les mêmes mais traités à l'envers : la pièce est lumineuse, on commence par la douceur et on finit par la violence, on voit Valmont sortir et non entrer, etc.

Les deux scènes laissent une profonde impression.. »

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