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Etudier le système des images : photographie, dessin, tableau, calligramme...

Publié le 30/12/2019

Extrait du document

Il faut analyser aussi la construction de l’image :

 

- son cadrage, qui détermine ses limites, l’échelle de représentation, l’effet de profondeur, la perspective ;

 

- ses lignes, verticales, obliques, diagonales, horizontales, courbes, qui provoquent des mouvements différents dans l’espace;

 

- ses couleurs qui produisent des effets d’harmonie ou de contraste ;

 

- ses points forts, qui attirent le regard et orientent l’interprétation.

 

Enfin, l’analyse de l’image distingue :

 

- l’image comme représentation : les personnages, les objets, le décor, c’est le sens dénoté ;

 

- l’image comme communication: son origine et sa destination, son contexte culturel, son genre ;

 

- l’image comme signification: ses procédés rhétoriques, ses relations intertextuelles, son registre, ses connotations, ses valeurs, son sens symbolique.

 

Ainsi, dans Nadja d’André Breton, le texte est complété par des photographies de lieux, d’objets, de personnages dont parle le texte, mais aussi

« par des montages photographiques, des reproductions d'Œuvres d'art, et surtout des dessins de Nadja.

Toutes ces illustrations ont pour fonction de se substituer aux descriptions, que les surréalistes condamnent comme des témoignages dépassés de la production romanesque du siècle précédent.

Les illustrations qui ont trait à Nadja composent le portrait complexe de ce personnage mystérieux, que l'auteur a choisi de ne pas donner à voir direc­ tement.

• ~exemple le plus significatif est le montage photographique des yeux de Nadja, que l'on intitule les «yeux de fougère» en référence à une phrase du texte: «J'ai vu ses yeux de fougère s'ouvrir le matin sur un monde où les battements d'ailes de l'espoir immense se distinguent à peine des autres bruits qui sont ceux de la terreur et, sur ce monde, je n'avais vu encore que des yeux se fermer.)) Ce montage est constitué de quatre bandes ho ri­ zontales superposées, représentant seulement les yeux ouverts de Nadja fixant l'objectif, et, par-delà l'appareil, le lecteur.

Ce montage ne comporte pas de légende si ce n'est l'extrait de la citation.

il accompagne le passage central de l'œuvre, où, après le «Journal des rencontres», Breton cherche à comprendre la personnalité de la jeune femme; or, ce sont les dons de médium de Nadja qui l'ont attiré vers elle, c'est pourquoi il en donne un portrait centré sur le seul élément physique et psychique qui l'a intéressé: son regard.

Il est vrai que ce cliché en noir et blanc provoque une réelle fascination.

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