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ÉTUDE THÉMATIQUE D'ORAL « Peuples ! Écoutez le poète ! » (Hugo) Mission ou fonction du poète ?

Publié le 01/03/2011

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Liste 1. Le poète « mage« Hugo, Les Rayons et les Ombres, I, Fonction du poète. 2. Le poète « Prince des Nuées « et sa mission Baudelaire, Les Fleurs du Mal: Élévation. Baudelaire, Les Fleurs du Mal, IV : Correspondances. 3. Le poète et la Beauté Baudelaire, Les Fleurs du Mal, XXI : Hymne à la Beauté. 4. Le poète et le « mode mineur « Verlaine, Jadis et Naguère : Art Poétique. 5. Le poète « voyant « Rimbaud, Une Saison en Enfer: « Loin des oiseaux... ... Pleurant, je voyais de l'or, — et ne pus boire «. 6. Le poète et «le ciel antérieur« Mallarmé, Poésies : Les Fenêtres. 7. Le poète et l'irruption du mystère Cocteau, Opéra : Par lui-même.

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« Cependant une caractéristique essentielle des poètes est le souci de la Beauté.

C'est pourquoi ils ne cessent de la rechercher, pour pouvoir ensuite la transmettre.

C'est égalementune de leurs fonctions essentielles.

La différence avec d'autres arts, c'est que les moyens utilisés par le poète sontle langage, l'écriture et de façon plus superficielle la métrique. Mais qu'est-ce que le Beau ? C'est ce qui procure un sentiment d'émotion, d'admiration, de plaisir, de grandeur.Donc le Beau est fondé sur des sentiments éprouvés.

Dès lors la Beauté ne peut être que subjective.

Mais le poèteva tenter de montrer en application, par la Beauté de son art, que le sens de la Beauté, tout profane doit aussipouvoir l'éprouver.

Camus le précisera plus tard : « L'art n'est pas à mes yeux une réjouissance solitaire ».Cependant la difficulté d'atteinte et de transmission de la Beauté rend cette dernière aussi satanique qu'angélique,ambiguïté transmise dans Baudelaire, Les Fleurs du Mal, XXI : L'Hymne à la Beauté, où se trouve une véritabledéfinition de la conception bau-delairienne. 4.

Le poète et le « mode mineur » Peu à peu, surtout à partir du symbolisme, la fonction du poète va consister aussi à dire tout ce qui en nous estseulement murmuré.

Déjà Baudelaire évoquait « le vert paradis des amours enfantines », mais Verlaine plus encoreréclame « la chanson grise » et le « mode mineur » dans Jadis et Naguère : Art Poétique.

Il rivalise avec la musiquepour mieux suggérer l'air du passé : nostalgie, regrets, vagues rêveries, bref les mouvements de l'inconscient, le fluxde la vie immédiate.

C'est une mélodie intérieure particulièrement fluide et mouvante, car elle est la vie profonde etvoilà pourquoi la poésie « doit reprendre à la musique son bien » (Valéry) afin de pouvoir tenter de le transcrire : illui faut devenir « soluble dans l'air » comme la phrase musicale. 5.

Le poète «voyant» Cependant la fonction du poète devient de plus en plus exigeante.

Le poète se soumet lui-même à une recherche età une discipline de la plus dure rigueur.

« Je dis qu'il faut être voyant », écrit Rimbaud, « fils du soleil, embrasserl'univers par la magie des sensations ».

Il s'oblige à « un long et raisonné dérèglement de tous les sens » etl'explique dans Une Saison en Enfer, « Loin des oiseaux...

Pleurant, je voyais l'or, — et ne pus boire ».

Après s'êtrecontraint à « l'hallucination simple » à « l'alchimie du verbe », le jeune « féal » de la poésie, véritable martyr de saquête et de sa « voyance » additionne les tentatives pour atteindre « l'inexprimable », « fix[er] des vertiges ».

Ilréclame du poète une « foi » totale, se soumet à une « ineffable torture », veut devenir ainsi « le suprême savant», descendre assez profondément en soi pour approcher de la source suprême.

Véritable révolution poétique, visiblemême métriquement, puisque le poème indiqué est en vers libres.

Il tente, à tout prix, d'atteindre l'absolu.

Mais UneSaison en Enfer se termine au seuil de la démence, et dans un cri d'échec.

Même dans Les Illuminations, Rimbaudn'obtiendra pas le prix total de son ascèse (voir Rappel de connaissances : vocabulaire) et Aube, autre forme d'artpoétique montrera « l'enfant » (lui-même, le jeune poète) « tomb[ant] au bas du bois ». 6.

Le poète et le « ciel antérieur» L'aspiration à l'idéal et l'infini, et leur atteinte deviennent de plus en plus la fonction primordiale du poète.

Ellestrouvent d'ailleurs parallèlement — mais à cause de la difficulté et des déceptions rencontrées — leur contre-partie: se perdre dans la vie journalière loin d'un absolu qui échappe.

Cependant avant de la crier dans l'Azur (l'idéal estcruel mais continue à le « hante[r] »), Mallarmé, dans Poésies : Les Fenêtres, souligne douloureusement l'oppositionentre le monde où l'on est, et celui auquel on aspire, et où l'on n'est pas.

On ne le « voit » qu'à travers « lesfenêtres » : c'est « le matin chaste de l'Infini ».

En cruelle opposition avec le monde matériel qui le saisit de «dégoût », le poète entrevoit la pureté absolue de l'Idéal objet de la poésie.

Mais la « vitre » des fenêtres est aussimiroir, c'est l'Art qui peut permettre au poète de renaître.

Sa fonction sera donc la « hantise » d'atteindre « Au cielantérieur où fleurit la Beauté ! ». La fonction de l'Art est de dépasser la vie ; c'est à la fois une esthétique et une morale que ce poème mallarméen,car il affirme le mépris du monde matériel et la « prééminence de la Beauté, évoquée avec la nostalgie d'un paradisperdu » (Godard), « antérieur ». 7.

Le poète et l'irruption du mystère De même que Mallarmé en conclusion de ses efforts poétiques affirmait « La poésie est l'expression par le langagehumain ramené à son rythme essentiel, du sens mystérieux des aspects de l'existence ; elle doue ainsi d'authenticiténotre séjour et constitue la seule tâche spirituelle », ce qui est placer au sommet Poésie et Poète, de mêmeCocteau, au XXe siècle qui se voue à Orphée le poète grec par excellence, donc le Poète absolu (voir Rappel deconnaissances), accorde au poète lui aussi, la « tâche spirituelle » primordiale bien avant tout autre.

Dans sonpoème, Cocteau, (Opéra, Par lui-même) expose un véritable art poétique.

Comme le mouvement surréaliste enmarge duquel il se place, Cocteau estime qu'il faut renoncer à la littérature au profit de la vie profonde, authentique,inconsciente même.

Comme il le montre dans ce texte, il a cherché à « démonter les rouages de l'existence »jusqu'aux plus infimes.

Deux aspects caractéristiques de Cocteau marquent ce poème un peu didactique : — sarecherche pour déceler le merveilleux dans la banalité et — son génie graphique qui est un des moyens de cetterecherche.

L'habileté du poète à se mouvoir dans le monde du fantastique, sa valeur de prestidigitateurapparaissent clairement dans les images inattendues qui sont à elles seules une véritable tentative de transcription. »

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